Souvenons-nous de l’excellent parcours des Canaris à l’aube de la saison 2001-2002 en Ligue des champions, avec une qualification brillante à l’issue de la phase de groupe (marquée par des victoires historiques contre la Lazio Rome et le PSV Eindhoven). L’euphorie de la Coupe d’Europe cache mal l’angoisse d’un parcours très difficile en championnat, marquée par une première victoire obtenue seulement à l’issue de la 11e journée. Le 22 décembre 2001, alors que le FCN vient pourtant de battre Troyes, l’emblématique Raynald Denoueix est viré sans ménagement et sans reconnaissance pour le travail accompli. Ses conceptions du football étant aux antipodes de celles du président du club, Jean-Luc Gripond, il savait même dès le mois de juillet qu’il était condamné à brève échéance, malgré les cinq trophées gagnés en quatre ans. La patience et la gratitude ne sont pas des valeurs primordiales chez les dirigeants du football.
Les similitudes avec la saison actuelle font frémir. Alors que l’équipe a réussi à arracher brillamment sa qualification en 16e de finale de la Ligue Europa, le club est en grand danger en championnat en occupant la 15e place d’autant que le programme de février-mars est redoutable. Outre les matchs contre une Juventus qui, malgré de graves turbulences administravo-financières, s’annonce redoutable avec le retour en forme de ses meilleurs joueurs (Pogba, Chiesa, Vlahovic), le club jouera sa survie en Ligue 1 contre Lens, Lorient, Rennes, le PSG, Nice, Lyon… Que des équipes du top 10.
Scindé par la Coupe du monde hivernale au Qatar, c’est un second championnat qui s’ouvrira, marqué sans doute par un mercato très actif, perturbé peut-être par des soucis physiques dont pourraient souffrir les joueurs de retour du Mondial, électrisé sûrement par le couperet des quatre relégations en fin de saison.
Le début d’année sera donc capital pour l’avenir du FC Nantes… et de son entraîneur, pourtant auréolé du gain inespéré d’un trophée l’an passé (sept coaches de Ligue 1 ont déjà été remerciés depuis le début de la saison).
Heureusement, Antoine Kombouaré sait pouvoir compter sur un soutien sans faille d’un public reconnaissant et fidèle. Très réconfortant quand on connaît la versatilité de certains supporters prêts à brûler, dès le premier nuage, ceux qu’ils encensaient la veille.