Prêté par Châteauroux, tu effectues ta première saison à Valence en National. Tu participe notamment à la Coupe de Ligue et à la qualification de ton équipe contre Beauvais. Deux mois plus tard, tu entres en jeu lors du 8ede finale contre le FC Nantes, futur champion de France. Vous perdez aux tirs-au-but, mais quel souvenir gardes-tu de cette confrontation et de cette saison en général ?
J’en garde un super souvenir car c’est un de mes premiers matchs pros. On est une petite équipe de National qui s’épanouit en coupe car cette année-là on fait un gros parcours en Coupe de France et en Coupe de la Ligue. On joue contre la grosse équipe du moment, le FC Nantes. Je marque mon tir au but contre Landreau. J’étais content de jouer ce match, c’était vraiment une belle expérience pour moi, une de mes premières chez les pros.
Cette saison s’est super bien passée, elle était vraiment intéressante, je crois avoir mis une dizaine de buts cette année-là avant de retourner à Châteauroux où j’ai signé pro pour 4 ans. Je suis formé à Tours, j’ai fait mon premier match en pro à 16 ans et demi avant de partir pour la Berrichonne où j’ai fait mes classes tranquillement, au départ en CFA 2 avant d’être prêté à Valence.
Tu retournes à Châteauroux la saison suivante. Après un premier exercice difficile ou tu n’entre en jeu que 5 fois, tu te fais une place dans la rotation de l’équipe l’année d’après et participe à 22 matchs pour 3 buts. Cette année-là, Châteauroux termine dans le haut de tableau (5eà 7 points de la montée). Tes bonnes performances te permettent de jouer la CAN avec le Togo. À 23 ans, ta carrière professionnelle est véritablement lancée…
Pour être honnête, au départ, j’ai été vraiment déçu. Quand je reviens de Valence, le discours du Coach Thierry Froger a été différent de ses actes. À la base il m’a demandé de revenir pour jouer mais j’ai eu vraiment très peu de temps de jeu. Sur la deuxième année, je tombe avec Victor Zvunka qui vient d’arriver, on accroche bien, je participe à beaucoup plus de match. C’est l’un des entraineurs que j’ai le plus apprécié. Alors évidemment on va dire que l’on apprécie les coachs qui nous font jouer, mais moi j’aime ceux qui sont plutôt francs, c‘est son cas. C’est vraiment cette deuxième saison qui m’a permis d’avoir du temps de jeu, de mettre des buts, notamment face au grand Saint-Etienne qui était en Ligue 2 à ce moment-là. Victor Zvunka n’hésite pas à me mettre titulaire et j’ai la chance de marquer contre eux. Tout de suite, quand on est un jeune professionnel, ça marque les esprits.
La saison suivante est plus difficile, tu joues peu en championnat et pars libre au mercato d’hiver, direction Reims qui a été relégué en National. Tu participes à la remontée immédiate du club puis à son maintien la saison suivante en inscrivant 8 buts en 35 matchs de Ligue 2. Que peux-tu nous dire de ces deux belles saisons ?
Je suis parti sur la fin du mercato parce que je sentais qu’il fallait que je découvre autre chose, que j’aille m’épanouir ailleurs. Je suis allé à Reims pour repartir sur du National, mais sur un gros challenge où on joue la montée.Le coach en place là-bas me connaissait déjà, il avait vraiment envie de me faire évoluer donc ça s’est bien passé.
La saison de National où je marque 5 buts est une saison que je qualifierais de plutôt moyenne car j’ai eu besoin d’un temps d’adaptation. Ensuite en Ligue 2 ça s’est plutôt bien passé, je termine meilleur buteur du club, je jouais en attaque avec Amara Diané qui part à Strasbourg la saison d’après. Ce joueur était très virevoltant, très rapide. J’étais un peu plus adroit devant le but donc j’ai un peu plus marqué mais je me suis vraiment servi de ses appels, ça m’a aidé à mettre beaucoup de buts.
Tu es ensuite recruté par le très ambitieux promu Valenciennois. Tu réalises une première bonne saison sous les ordres d’Antoine Koumbouaré et participe au titre de champion de Ligue 2 du club. Tu découvres ensuite la Ligue 1 en tant que titulaire avant de devenir « joker » et d’inscrire 2 buts, d’abord face à Troyes puis à Chaban Delmas contre les Girondins de Bordeaux. On imagine que VA est un club qui a énormément compté pour toi ?
Oui je suis parti car j’étais en fin de contrat et parce que le Stade de Reims a décidé de recruter Thierry Froger avec qui j’avais très peu d’affinités footballistiques (ndlr : son premier coach à Châteauroux). Une fois qu’ils ont acté son arrivée, ils se sont dit qu’ils n’allaient pas me garder sachant que je n’étais pas souvent d’accord avec Thierry… donc je suis parti à Valenciennes. Avec Antoine Kombouaré, ce fut une superbe expérience, un coach génial. À côté de ça, les gens du Nord sont vraiment très chaleureux, ils te mettent tout de suite dans le bain, on sentait vraiment une grosse ferveur et lors des matchs à domicile ; dans le stade Nungesser, les gens étaient vraiment proches… on pouvait sentir leur souffle, ils étaient à même pas 5 mètres de la pelouse !
Valenciennes est vraiment un club qui a compté pour moi, même si j’aurais aimé être un peu plus titulaire en Ligue 1. Mais je ne regrette pas cette saison-là, c’était très enrichissant. J’ai aussi joué une saison de Ligue 1 avec Nantes, mais c’est vrai que celle avec VA était vraiment intéressante parce que on était sur du collectif, moins sur du talent, mais plus sur de l’envie. Souvent les équipes qui arrivent de Ligue 2 sont dans cet état d’esprit là où il faut tout donner car il y a un petit peu moins de technique, un peu moins de talent… mais avec le cœur on arrive à rattraper l’écart.
Tes performances te permettent de réaliser le rêve de tout footballeur… tu participes à la Coupe du Monde 2006 avec le Togo. Tu es titularisé face la Suisse avant d’entrer en jeu lors des 15 dernières minutes contre l’Equipe de France. 13 ans après, quel souvenir gardes-tu de ce mois de Juin 2006 ?
Je garde un super souvenir, c’était un super moment. C’est une petite consécration de pouvoir jouer contre la France qui va se qualifier 2-0 contre nous. Pour être honnête on a tout fait pour essayer de résister mais ils devaient marquer deux buts, ils ont marqué leurs deux buts… et on se quitte en bons amis. Sur ce match à la base je ne devais pas rentrer mais Emmanuel Adebayor a eu un problème à l’ischio et le coach hésitait à le remplacer. Je suis un peu intervenu parce que le pauvre n’arrivait plus à courir… et c’est moi qui suis rentré. À la fin j’étais au contrôle anti-dopage avec Willy Sagnol et Claude Makélé donc c’était quand même un moment sympa.
Tu es passé en l’espace de 6 ans du National à une phase de poules de Coupe du Monde – qui plus est contre la France – on imagine à ce moment-là un petit sentiment de fierté ?
Au niveau de la progression je connaissais mes qualités, je savais que je pouvais atteindre ce niveau-là. Après c’est vrai que la Coupe du Monde, évidemment c’est inespéré. Il y a d’autres choses que j’aurais voulu faire dans ma carrière, jouer une Coupe d’Europe par exemple. Mais bon il faut être réaliste, on n’a pas tous la chance d’évoluer dans un très gros club… mais je pense qu’en tant que joueur de Ligue 1 / Ligue 2, je m’en suis plutôt bien tiré pour pouvoir faire une Coupe du Monde avec le Togo.
On y arrive. Un an après cette Coupe du Monde, tu signes au sein d’un FC Nantes en pleine crise qui vient tout juste de connaître la première relégation de son histoire. Pourquoi avoir fait ce choix à ce moment de ta carrière ?
Pour moi il n’y avait pas photo. Il y a des clubs comme ça en France qui sont des entités, qui sont des grosses machines, et quand le FC Nantes t’appelle, tu fonces, il n’y a pas à hésiter. Je sais que j’aurais pu continuer avec Antoine Kombouaré en Ligue 1, mais quand Michel Der Zakarian m’a appelé en me disant qu’ils voulaient remonter, qu’ils recherchaient des joueurs d’expérience qui connaissent la Ligue 2, je n’ai pas hésité, j’ai foncé. Le FC Nantes c’est un grand club, donc on y va.
C’est Michel qui m’a appelé, ça s’est super bien passé. Personnellement j’adore les coachs à l’ancienne, c’est quelqu’un de travailleur, exigeant, gueulard… et si on est remontés directement avec lui c’est parce qu’il n’y avait que des joueurs de caractère, des joueurs avec du répondant qui ne se faisaient pas marcher dessus. C’est pour ça que ça a marché. Après son deuxième passage à Nantes, quand Michel est passé au Stade de Reims, il s’est retrouvé avec des joueurs plus timorés, moins de caractère et il n’a pas réussi à transmettre le même message que celui qu’il a transmis au FC Nantes. Par ailleurs, sans vouloir être l’avocat de Michel Der Zakarian, il faut le respecter car il a fait monter le club deux fois de suite. Il fait remonter le club, il part dans les conditions que l’on connaît, il fait du très bon boulot à Clermont… il revient et il refait monter le FCN directement. Il faut reconnaître, respecter le travail qu’il a fait à Nantes.
Ta première saison se passe plutôt bien. Après une première apparition au Havre tu inscris un doublé lors de ton premier match à la Beaujoire contre Brest. Tu récidives par la suite en marquant lors des 3 matchs suivant. Des débuts idéals ?
Oui, je suis un attaquant, quelqu’un qui aime communier avec les supporters donc cette saison en Ligue 2 où on remonte et je finis meilleur buteur de l’équipe, ça se passe super bien. Je suis avec de très bon attaquants, notamment Nicolas Goussé, Mamadou Bagayoko, des joueurs expérimentés… j’ai pris énormément de plaisir. C’était super intéressant pour moi d’évoluer dans cette équipe, même si à la base je n’avais pas trop le profil du FC Nantes. Mais il fallait des joueurs un peu comme moi pour pouvoir remonter
Qu’entends-tu lorsque tu dis ne pas avoir « le profil » du FC Nantes ?
Le profil des joueurs du FC Nantes c’est des joueurs de ballons, qui aiment le jeu court… alors que moi je suis plus un joueur d’espace, un finisseur, un puncheur, quelqu’un qui va frapper. Je faisais plutôt des appels en profondeur… je n’étais pas trop dans le une-deux, dans le beau geste, mais j’étais là pour la finition. Je ne dis pas que je ne suis pas un joueur technique, mais à un moment donné, en Ligue 2, il faut des joueurs qui soient prêts à aller droit au but.
Après une bonne saison où tu participes largement à la remontée du club dans l’élite avec 9 buts au compteur, tout va se compliquer. Michel Der Zakarian est limogé au bout de 3 matchs, remplacé en catastrophe par Elie Baup. Nantes connaît une saison catastrophique et termine 19e. Personnellement, tu ne joues que très peu… quel est ton point de vue sur cette année difficile ?
Pour moi le départ de Michel a été compliqué. Les dirigeants avaient envie d’autre chose, d’emmener du sang frais. De mon côté par rapport à ma saison j’avais envie de connaître la Ligue 1 avec le FC Nantes. Par rapport aux joueurs qui ont été recrutés, je pense que la mayonnaise n’a pas pris et qu’au FCN, c’est comme dans les grands clubs, quand ça ne prend pas, ça ne prend pas. On est redescendus directement. Je pense que le fait d’avoir pris Ivan Klasnic en rééducation… c’était un très grand joueur… mais je pense qu’il lui aurait fallu plus de temps pour se remettre de son problème au rein. Même s’il sortait du Werder de Brême, ce n’était pas simple après la grosse opération qu’il a connu. Le joueur, même avec les meilleures qualités du monde, ne peut pas s’en remettre comme ça. Le coach aurait dû le faire jouer avec parcimonie.
Pour moi, Elie Baup, sur cette descente, a une responsabilité. C’est un coach qui aime avoir 12 ou 13 joueurs. Quand il a eu de très bons résultats à Marseille ou à Bordeaux, il faut regarder ses feuilles de match, elles ne changeaient que très peu. Le souci c’est que quand on est au FC Nantes avec un effectif moyen, il faut savoir travailler sur la forme des joueurs, la forme du moment… ce qu’il n’a pas du tout su faire. Il a vraiment fait confiance au nom des joueurs sans faire attention à la qualité et à la forme du moment et c’est en partie pour cela qu’on est descendu. Après, il y a surement d’autres paramètres qui entrent en jeu, peut-être que le recrutement n’était pas assez bon pour le haut niveau, il y a plein d’autres détails… mais par rapport à Elie Baup, je regrette juste qu’il n’ait pas tenté de me faire jouer plus souvent. Je lui en ai voulu parce que je méritais de jouer… vous pouvez le demander à plein d’autres joueurs. C’est mon seul regret au FC Nantes avec le fait d’être descendu. Ça m’a fait mal au cœur que l’on se batte en Ligue 2 pour faire remonter le club… tout ça pour tout gâcher sur une saison alors qu’il y avait largement moyen de se maintenir.
La suite ne va pas être rose non plus… après des débuts prometteurs, le FCN dégringole au classement, connaît 3 entraineurs différents et frôle la descente en National. Si tu n’as quasiment pas joué, tu as, en quelque sorte, connu la pire saison de l’histoire du club… on imagine que ce sont des moments très difficiles à vivre…
C’est sûr que ce ne sont pas des moments faciles. J’essayais vraiment de prendre sur moi, d’être le mieux possible dans ma tête pour au final pouvoir partir. Je sors d’une saison compliquée où Elie Baup me fait très peu jouer… et dans le foot ça va très vite. Quand on loupe une saison il faut vite se relancer. Donc je joue en réserve, je jouais le jeu, j’essayais de mettre des buts. A ce moment-là c’était Laurent Guyot qui était coach de la réserve, j’ai toujours de très bons rapports avec lui, j’ai de ses nouvelles. Après j’avais tout de même de très bons rapports que ce soit avec Gernhot Rohr ou Jean-Marc Furlan, ce sont des coachs qui ont subi la situation et qui n’ont pas pu être bien intégrés pour apporter leur patte. Je pense qu’ils ne sont pas responsables de cette saison-là. Ça m’a fait mal au cœur de voir le FC Nantes dans cette difficulté-là.
Pourquoi n’as-tu pas eu la chance de te relancer avec le FCN en Ligue 2 ?
Tout simplement car quand les dirigeants décident de se séparer d’un joueur, c’est toujours compliqué pour les entraineurs de l’utiliser alors qu’ils ont les consignes de ne pas le faire. Après c’est vrai que j’avais les moyens de jouer. J’étais en forme, je jouais le jeu avec la réserve car je n’ai jamais été un joueur à problèmes. Mais voilà quand il y a des directives mises en place, ne pas utiliser le joueur car il va partir ou parce que les dirigeants ont décidé de mettre en avant un autre joueur, le coach ne va pas rentrer en conflit avec ses dirigeants tout simplement.
Aujourd’hui, avec du recul, est-ce que tu regrettes d’avoir signé au FC Nantes à ce moment de ta carrière alors que tu aurais pu continuer avec VA ?
Peut-être… mais je ne regrette pas. J’ai fait une montée avec le FC Nantes. On peut toujours refaire le monde, j’ai peut-être été impatient… mais je suis très content d’avoir évolué à Nantes. Je n’en veux à personne. Sur le moment oui on est déçu quand les dirigeants font des choix, mais aujourd’hui j’ai de très bons rapports avec Monsieur Kita, c’est quelqu’un qui a beaucoup d’ambition. Il voulait le meilleur pour son équipe et à ce moment-là je ne faisais pas partie du projet.
Quels sont les joueurs qui t’ont le plus marqué lors de ton passage à Nantes ?
J’ai adoré Ivan Klasnic. C’était un grand buteur, j’avais l’habitude de le regarder en Bundesliga, c’était quelqu’un de vraiment top. J’ai bien apprécié aussi Marek Heinz, quelqu’un de très gentil… il n’a pas réussi à s’imposer mais il était très technique, il avait une vraie finesse de jeu. Et puis après j’ai toujours adoré Frédéric Da Rocha pour son envie… on voyait bien que c’était un enfant du FC Nantes, il se battait pour le club à fond… et quand le club partait « en sucettes » on sentait que ça l’affectait vraiment.
Après j’ai beaucoup aimé les ambiances de vestiaire avec Nicolas Goussé, Mamadou Bakayoko, Aurélien Capoue… ce sont vraiment des joueurs qui m’ont plu car on se chambrait bien, il y avait une bonne camaraderie. C’était sympa
Fin 2010, tu quittes la Beaujoire pour Swindon qui évolue en Ligue One (3edivision). Le club est relégué au terme d’une saison très difficile. Si collectivement ça a été plutôt difficile, tu retrouves ta place sur le terrain, participe à 31 matchs TCC et inscrit 3 buts en championnat. Que retiens tu de ce bref passage en Angleterre ?
Je suis content de l’avoir fait… mais c’était peut-être trop tard. On est descendu, j’aurais voulu mettre plus de buts. J’évoluais à ce moment-là avec Charlie Austin qui va partir et connaître l’équipe d’Angleterre quelques saisons plus tard. Ce joueur m’a vraiment impressionné… je suis parti à 31 ans et je me suis rendu compte que j’avais encore beaucoup de choses à apprendre dans le foot, notamment sur la protection de balle, la bataille, sur l’esprit de compétition. Je suis arrivé dans un club où on joue la League One donc l’équivalent du National en France, mais là on joue devant 12.000 spectateurs à tous les matchs, dans des stades de folie notamment à Charlton ou Sheffield… c’est vraiment impressionnant. C’est en partie pour ça que je me suis dit que je suis allé en Angleterre un peu tard.
Tu n’as pas pu continuer après cette saison ?
J’aurais voulu… mais à 32 ans les clubs se posaient des questions. On venait de descendre et il aurait fallu que je fasse une meilleure saison pour pouvoir espérer rester en Angleterre. Ce ne sont pas les essais qui ont manqué mais je n’ai pas eu beaucoup de chance sur ce coup là
Tu es peut-être aussi arrivé dans le mauvais club ?
Alors là je me pose vraiment la question. En fait, quand je joue mon match d’essai avec Swindon, on affronte Nottingham Forrest. J’ai la chance de mettre un doublé contre ce club qui était en Championship. À ce moment-là j’ai une petite hésitation où je me dis que j’ai peut-être la possibilité d’aller jouer en Championship. Le club de Swindon m’a tout de suite fait une offre… je sortais de 3 mois d’attente après le FC Nantes, j’avais envie de retrouver un challenge, ça faisait déjà 6 jours que j’étais avec le groupe. Je pensais que l’on ferait une meilleure saison, sachant que le club avait joué les play-offs d’accession au Championship à Wembley l’année d’avant. Je m’étais dit qu’avec très peu de changement, de la continuité, on pourrait faire une bonne année, pourquoi pas monter… mais au final ça a été l’inverse. C’est en quelque sortes ma deuxième petite frustration. Des fois il faut croire jusqu’au bout en son étoile et se dire que l’on peut aller chercher un peu mieux… et sur ce coup-là je ne l’ai pas fait
Avant de revenir à Valenciennes, tu es allé jouer une saison dans le championnat Thaïlandais, une belle expérience ?
Ça s’est bien passé à part quand ils ont arrêté de me payer au bout de 9 mois, ce qui a créé mon départ. Je suis parti là-bas car j’ai un ami, Geoffrey Doumeng (ex Valenciennes / Lens) qui est parti à Chonburi et qui m’a dit que les dirigeants cherchaient un attaquant dans mon profil : costaud, rapide, capable de garder des ballons. Du coup je me suis dit pourquoi pas, et je suis parti là-bas. C’est une autre culture, une autre vie… mais c’est intéressant. J’avais envie de connaître quelque chose à l’étranger, je suis allé en Angleterre, en Thaïlande… même si le championnat est au niveau National / Ligue 2, c’était plutôt intéressant.
Ensuite je reviens à VA, je prends une licence dans le but d’encadrer les joueurs de la CFA2 en accord avec Frédéric Zago qui était directeur du centre de formation. A partir de là, je ne suis qu’avec les jeunes. Par la suite je passe mes diplômes d’entraineur (BES) que j’ai à l’heure actuelle.
Sans vouloir être indiscret, que fais-tu depuis que tu as terminé ta carrière professionnelle, ?
Après Valenciennes j’ai coaché les U15 de Dunkerque tout en jouant un peu pour le club puisque j’ai participé à quelques matchs de National. Ensuite je suis parti au Standard de Liège en tant que recruteur, j’ai fait 3 ans, j’ai vu beaucoup de profils de joueur, pratiquement 300 matchs. Tout cela m’a permis de voir le métier sous 3 facettes différentes, j’ai été joueur, entraineur puis recruteur. Aujourd’hui je suis ouvert, je suis consultant que ce soit auprès des clubs ou pour les agents. J’ai passé une formation pour être « personal trainer » et coach bien-être. Maintenant si des clubs sont intéressés par mon profil de recruteur, je suis aujourd’hui sur la Wallonie en Belgique, je suis proche des Pays-Bas, de l’Allemagne, du Luxembourg, du Nord de la France… ça fait un sacré rayon de matchs à pouvoir voir ! Je suis totalement ouvert pour rester dans le foot même si c’est vrai je me suis orienté vers des métiers un peu différent mais toujours liés au sport.
On va revenir brièvement sur Nantes. Suis-tu toujours l’actualité du club, et si oui, quel regard lointain portes-tu sur ce qu’est devenu le FCN ?
Evidemment je regarde toujours le FC Nantes. Ça sera toujours comme ça, quand on joue dans un club on regarde comment il évolue. On espère toujours que le club ira au plus haut. J’ai été vraiment chagriné par ce qu’il est arrivé à Emiliano Sala, c’est quelque chose de dramatique. J’aimerai tellement que le club atteigne une stabilité, retrouve l’Europe… je suis assez content que Christian Gourcuff soit au club. C’est vraiment un coach qui va imprimer sa patte et qui va, j’espère, pouvoir apporter de la stabilité au club. Si on lui laisse assez de temps et qu’on lui fait confiance, je pense qu’il peut faire de belles choses. C’est vraiment un coach avec qui j’aurais aimé travailler dans ma carrière car je trouve que beaucoup de joueurs ont pris leur envol grâce à ses méthodes de jeu, avec des placements bien précis… j’aime beaucoup ce coach.
A côté de ça, je pense que le club a fait un bon mercato. Evidemment on peut toujours faire plus, étoffer son effectif, mais je pense que la saison sera correcte, que le club terminera entre la 7eet la 10eplace. Je ne pense pas qu’ils puissent aller chercher l’Europe, mais je ne les vois pas descendre non plus.
Pour finir, as-tu un petit mot à dire aux supporters ?
Qu’ils continuent de supporter le club, quoi qu’il arrive, qu’ils soient toujours derrière cette équipe. Je pense que le conflit contre la direction ou la LFP les empêche d’être à 100% derrière les joueurs. À un moment donné il n’y a que le terrain qui compte et ils sont capables de transmettre beaucoup d’énergie, comme ce qu’il s’est passé ce Week-end contre Montpellier où Touré met un superbe but devant la Tribune Loire. Être tout le temps dans le conflit peut empêcher les joueurs de bien s’exprimer. C’est parfois difficile, mais il faut être dans le positif quoi qu’il arrive, même s’il y a des choses qui les dégoûtent. L’important pour eux c’est que leur équipe soit au plus haut et qu’elle gagne un maximum de matchs.
L'ensemble de l'équipe de La Maison Jaune remercie Thomas Dossevi pour sa gentillesse et sa disponibilité !