En premier lieu, peux-tu te présenter et nous dire ton lien avec le club ?
Je m’appelle Théo Boyer, j’ai 31 ans et je suis né à Nantes, ville dans laquelle j’ai toujours vécu. Je travaille à La Belle Boite, société nantaise de théâtre d’improvisation. Nous animons, en entreprise, des séminaires de formation sur la prise de parole et l’intelligence collective.
La première fois que j’ai mis les pieds à la Beaujoire j’avais 8 ans. Le virus du football commence pour moi, en 1998, avec la victoire de la France en Coupe du Monde. Concernant le club, c’est l’année suivante avec l’épopée en Coupe de France. Mon père n’était pas abonné au FC Nantes mais nous allions assez fréquemment voir les matchs en Tribune Erdre. En tant que supporter, j’ai eu beaucoup de chance puisque, dès l’âge de 11 ans, j’ai pu vivre le titre de Champion de France.
Cette passion pour le FC Nantes a eu une sorte de prolongement dans mon activité professionnelle. En effet, il y a 6 ans j’ai lancé une marque de tee-shirt qui s’appelle Terribles Nantais. Un de mes modèles montrait Jules Verne avec une écharpe Jaune et Verte. Un peu plus tard, en 2017, dans une pâtisserie je rencontre par hasard Raynald Denoueix. En bon passionné du club cela me donne envie de faire un tee-shirt à son effigie. Très gentiment, il a répondu favorablement à ma sollicitation.
Que peux-tu nous dire de ta relation avec le Collectif Nantais ?
J’ai du mal à me retrouver dans le FC Nantes d’aujourd’hui. Dès son lancement, je me suis intéressé au projet du Collectif Nantais car comme de nombreux supporters du FC Nantes je suis soucieux de retrouver l’identité et les valeurs de notre club.
Ce que j’apprécie particulièrement c’est la dimension locale avec cette volonté de faire appel aux entrepreneurs du territoire. Et puis, tout un symbole il y a aussi Mickaël Landreau l’enfant du pays.
La communication sur ce projet je la trouve très propre et respectueuse de l’institution. La volonté de construire dans la sérénité sans vouloir perturber l’équipe en place c’est assez rare pour être signalé.
Ce que je trouve intéressant dans ce projet c’est que dans cette démarche de co-construction chacun peut trouver sa place. Personnellement, je suis prêt à accepter 10 ans de milieu de tableau si nous pouvons redevenir fiers de notre club.
A quel moment as-tu eu l’idée de faire cette vidéo sur le Collectif Nantais ?
Lorsque j’ai entendu parler de financement participatif, il m’a semblé qu’une vidéo pourrait favoriser la mobilisation sur ce projet. Comme je suis vidéaste, j’ai cherché à prendre contact avec Mickaël Landreau et Philippe Plantive que je ne connaissais pas afin de leur proposer mon aide bénévolement.
Philippe m’a rappelé pour m’annoncer l’intérêt que suscitait ma proposition avec une demande : celle de savoir si elle pouvait se créer dans un délai de 3 semaines. J’ai proposé rapidement un scénario en m’appuyant sur quelques idées clés : un territoire qui vibre, la passion des supporters, la volonté de rassembler. Ensuite, la réalisation a été rapide grâce à la contribution de nombreux acteurs.
Comment as-tu procédé pour réaliser cette vidéo ?
L’objectif de cette vidéo porte sur le projet collectif dans sa globalité et pas seulement sur le financement participatif. Nous voulions que toutes les composantes du projet puissent apparaître dans ce petit film pour montrer la diversité des parties prenantes. C’est le cas notamment avec les clubs amateurs, les féminines, les jeunes, le futsal mais aussi les personnes plus âgées.
J’ai contacté le club de Vertou pour les féminines et celui de Carquefou pour les jeunes pour mettre en valeur les pratiquants. Dans le même temps, les groupes de supporters dans un délai très court se sont mobilisés pour apporter leur contribution. Symboliquement il était important que les anciens joueurs soient présents sans être omniprésents. C’est le cas avec Nicolas Ouedec qui représente la génération 95 et Frédéric Da Rocha celle de 2001.
Il fallait aussi une personnalité qui puisse incarner l’identité de ce projet, et pour moi cela ne pouvait être que Raynald Denoueix. Il fait l’unanimité auprès de tous. Il ressemble au Collectif Nantais car il se répand peu dans les médias. Lorsqu’il parle, c’est toujours pour apporter une valeur ajoutée. L’apothéose, c’était évidemment de se retrouver chez Raynald Denoueix avec Mickael Landreau et Nicolas Gillet pour parler football. L’échange a duré 3 heures. C’était un grand moment d’émotion pour le supporter que je suis. Me retrouver à parler football avec eux, c’était incroyable. Il y avait Mickaël Landreau et Nicolas Gillet qui le vouvoyait respectueusement en l’appelant coach. D’autre part, Raynald Denoueix qui s’exprimait avec eux d’une manière chaleureuse comme s’ils étaient encore ses joueurs. Il a une manière tellement humble de parler football.
Penses-tu que ta démarche personnelle au service du projet peut inspirer d’autres initiatives du même genre ?
Le Collectif Nantais c’est un projet de co-construction. Chacun à sa manière peut apporter sa contribution, en fonction de ses compétences. Aujourd’hui, c’est le cas et je sais que les initiatives se démultiplient.
Pour ma part, je ne suis pas une grosse structure de vidéo, puisque je suis seul. Le Collectif Nantais aurait pu facilement faire appel à des professionnels reconnus. Ils ont d’ailleurs certainement eu des sollicitations. Mon initiative a séduit parce qu’elle venait de la base et du local et qu’elle impliquait de nombreux fans.
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— Feed Ouest (@FeedOuest) March 9, 2022