Jocelyn Gourvennec avait bien du souci à se faire. Toulouse, c’était le rendez-vous de tous les dangers. Le coach nantais n’ignorait pas que le club occitan avait sérieusement déstabilisé ses prédécesseurs. La mémorable déconvenue (1-5) en finale de la Coupe de France avait scellé le destin d’Antoine Kombouaré. Puis la défaite concédée à domicile (1-2) lors de la première journée du présent exercice avait fragilisé d’entrée la position de Pierre Aristouy.
Quand son équipe débarque au Stadium, elle n’a plus remporté le moindre match de championnat depuis plus de deux mois et Jocelyn Gourvennec sait que sa marge de manœuvre est réduite.
Depuis le début du week-end, la riante Toulouse avait son masque des mauvais jours. Un temps pluvieux, pour ne pas dire nantais, s’était emparé de la ville rose. Mais au moment du match, un soleil occitan a eu l’audace de se poser au-dessus du Stadium, garni par quelques 30.000 personnes environ.
Dès l’aérogare, j’ai senti le choc
Dès le début du match, en tentant une reprise de la tête, Mostafa Mohamed est percuté par un défenseur toulousain. L’arbitre Gaël Angoula accorde un coup franc que l’Egyptien se charge lui-même de tirer. Sa frappe enroulée rebondit devant la cage et trompe Guillaume Restes, le gardien du TFC. Nantes ouvre le score alors que ses adversaires n’ont pas encore touché le moindre ballon.
L'équipe locale s’efforce d’égaliser au plus vite. Elle lance quelques attaques et ses tentatives frôlent les montants d’Alban Lafont. Pourtant, l’occasion la plus nette sera signée par les Jaunes. Sur une des rares contre-attaques canaries, Marcus Coco envoie un centre dans la surface que Mostafa Mohamed reprend de tête. Le ballon est hors de portée du gardien toulousain, mais rebondit sur le poteau.
La formation nantaise dégage alors une incroyable sérénité. Sa défense est acculée par les attaques toulousaines, mais elle parvient à repousser les assauts adverses à la manière d’une grande équipe, cherchant à sortir le ballon proprement. Elle attaque peu, mais ses rares occasions sont tranchantes.
Le jazz et la java
En deuxième période, cinq minutes après la pause, les attaquants canaris se mettent à jouer à la Nantaise. Mostafa Mohamed et Tino Kadewere n’en finissent plus de s’échanger le ballon tout en progressant vers le but. La complicité des deux attaquants donne le tournis aux défenseurs toulousains. Le gardien quant à lui n’est pas en restes et encaisse son deuxième but de l’après-midi, signé par le Zimbabwéen.
La rencontre tourne alors au cavalier seul de l’équipe locale, qui compte deux buts à remonter. Les attaquants toulousains ne semblent toutefois pas danser sur le même tempo, oscillant entre jazz et java. Aucune action vraiment dangereuse n'est à signaler avant le but toulousain inscrit à l’entrée du dernier quart d’heure. Alban Lafont repousse un puissant tir de Thijs Dallinga, mais le ballon arrive dans les pieds de Magri qui ne laisse pas passer l’occasion.
La joie du public toulousain est rapidement douchée par une décision du VAR qui estime que l’action est entachée d’un hors-jeu. Il semble bien en effet que Dallinga était trop avancé au moment où le dernier passeur déclencha sa frappe.
Nouveau départ ?
La rencontre se poursuit alors sur le même schéma, avec une équipe toulousaine qui obtient un impressionnant pourcentage à la possession, mais qui se heurte à une défense nantaise des grands soirs, ou du moins des grands après-midis.
Les Toulousains parviennent à leur fin à la sixième minute du temps additionnel. Sur un centre du remplaçant Ibrahim Cissoko, l’intenable Dallinga ajuste une tête dans la cage d’Alban Lafont. Un réveil tardif des Toulousains qui écorne à peine la détermination des Nantais.
Nantes s'impose 2-1 et cette victoire enraye une série noire de plus de deux mois. Outre la performance de ses deux attaquants buteurs, c'est surtout la détermination de l'équipe à défendre ses acquis qui a impressionné le public du Stadium. Puisse cette victoire permettre aux Canaris de prendre un nouveau départ et rendre la fin de saison un peu plus... rose.