Des débuts très peu rassurants

Terminé le dispositif défensif mis en place à Rennes, Kombouaré mise sur l’attaque, parce qu’il n’y a plus d’autre solutions à ce stade de la compétition que de foncer vers le but. Les profils offensifs sont alignés : Blas, Louza, Simon, Kolo Muani et Coulibaly. Cette fois, il n’y a plus le choix, sinon Limbombe (on déconne). Sauf que dès le début de match, Nantes montre que depuis le match aller, ils n’ont effectivement pas appris grand-chose, puisque Strasbourg met la pression immédiatement, heureusement sans conséquence, mais l’occupation de la zone nantaise par les alsaciens est déjà totale. Néanmoins, Nantes peut compter sur Alban Lafont qui se montre très présent et cherche quelques positions, d’abord avec Coulibaly qui arrive à s’échapper vers le but strasbourgeois pour voir sa frappe détournée par Sels, puis une percée de Kolo Muani, bien servi par Corchia, qui manque de peu de se retrouver seul face au portier alsacien. Pendant ce temps, Lorient mène 2-0 face à Bordeaux. Nïmes est mené. Nantes pourrait saisir la place de barragiste, mais un maintien direct semble s’effacer.

Fébriles derrière, absents devant.

Le soucis étant que, comme depuis des mois, Nantes ne confirme pas ses attaques et alors que les canaris perdent un ballon dans leur zone. Tomasson sert directement Ajorque, qui ne marque pas uniquement grâce à la sortie éclair d’Alban Lafont. Strasbourg essaie, se lance, prend des risques, quand Nantes ne montre pas vraiment d’idée. Ajorque est encore mis au sol par la maladroite défense nantaise, et encore une fois Lafont est là pour un arrêt réflexe sur le coup-franc de Liénard qui est détourné. Le flottement est les espaces défensifs deviennent de plus en plus présents. Il faut 5 à 10 passes pour que Nantes vienne se présenter sur un centre dans la surface bleue et blanche, pendant que Strasbourg, en deux passes, obtient une position favorable, un corner, un coup franc. On se dit que Strasbourg peut frapper là où ça fait mal, et quand ça fera le plus mal. Les canaris le savent. Mais pourtant, quand Carole envoie un centre impeccable dans la surface de Lafont, Ludovic Ajorque peut placer sa tête sans le moindre souci (0-1, 43e).

Pendant ce temps, Lorient mène 3-0 contre Bordeaux et Lens mène face à Nîmes, ce qui permettrait à Nantes de passer devant les varois en cas de victoire. Pallois, alors qu’on lui demande ce qu’il manque aux canaris dans ce match, explique : « il manque tout, encore un but de merde ». On sait que Nantes mené, la rencontre est souvent terminée. Pire que ça : Nantes n’a pas tiré une seule fois du match, une première depuis…2008.

Nantes réagit !

Au retour des vestiaires, on ne va pas se mentir, il faut maintenant aller de l’avant, sous-peine de ne plus avoir le moindre espoir. Et en tout début de seconde période, c’est ce que font les canaris, pendant que Strasbourg accepte la domination. Il faut attendre la 51e pour que Chirivella envoie une frappe bien placée que Sels détourne en corner. Le premier tir nantais du match… Mais sur ce corner, la balle retombe au premier poteau, donc impossible à négocier pour Sels. Celle-ci rebondit dans les airs et Kolo Muani tente de lever la jambe très haut pour pousser la balle dans le filet. Mais la défense strasbourgeoise essaie de se dégager, sans succès, la balle est toujours devant la cage. C’est à ce moment-là que Castelleto surgit pour finalement pousser la balle dans le filet de la tête : 1-1 (52e).  

Ouf ! Le plus dur est fait, maintenant, il faut le 2e ! Surtout que l’engagement semble être enfin à l’ordre du jour. Coulibaly tente une retournée, affreusement ratée. Mais Strasbourg saisit l’entrain offensif nantais pour attaquer en surprise. Ajorque, suite à une confusion dans la surface sur un coup-franc alsacien, est en position de faire le doublé, mais encore une fois, Lafont est énorme. Kolo Muani répond immédiatement en perçant la défense du RCSA sur le côté droit mais butte sur Sels.

Nantes prend l'avantage ! 

La partie s’emballe, et Nîmes a égalisé à Lens, il faut donc marquer, point. Sur une nouvelle intervention impeccable de Lafont, le portier nantais lance parfaitement Chirivella qui accélère, avant de lancer Simon. Ludovic Blas fonce dans l'axe mais il est marqué de près. Qu'importe, Simon le sert et Blas parvient à prendre le dessus sur son vis-à-vis. Exceptionnel ! Nantes a repris l’avantage : 2-1 (76e). Et pendant ce temps, Nîmes est de nouveau mené !

Les canaris tiennent enfin leur place de barragiste, alors Kombouaré renforce sa défense : Girotto remplace Blas, pendant que Strasbourg recommence à prendre le dessus. Alors on tombe, on crie, on ralentit le jeu, on prend tout son temps, on fait des changements. A l'entrée des arrêts de jeu, les canaris font tout ce qu'il faut pour conserver ces trois points. Nantes réussit même à investir le terrain alsacien pour rester loin des buts de Lafont. Coulibaly nous offre une nouvelle frappe immonde pour balancer cette foutue balle en tribune, et ça-y-est, la fin du match : victoire 2-1. Et Nîmes perd 2-1 face à Lens : Jackpot. 


Le 6 décembre dernier, après l’humiliation à la Beaujoire, Abdoulaye Touré avait expliqué que « on s’est mis dans la merde tout seul », et à maisonjaune, nous écrivions : « les joueurs se sentent-ils encore concernés ? Le coach ? Est-ce qu’on va encore tout changer ? Et pour quel résultat ? Sans réaction claire et nette, dès le prochain match, ce sera comme en 2005, 2006, 2007, 2009, 2010, 2011, 2012, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020 : la saison sera longue, encore une fois. ». Entretemps, tout avait empiré. 

Cette victoire est exceptionnelle, parce que Nantes était mené, parce que Nantes a gagné une place au classement et peut donc avoir son avenir entre les mains. Cette victoire, Nantes la doit surtout à un Alban Lafont absolument énorme. 

Malheureusement, si cette "finale" est remportée, il en reste encore quatre, avec certes un calendrier favorable. Cette réaction fait du bien, mais arrive probablement trop tard pour sortir de la zone rouge, vu la performance de Lorient qui a écrasé Bordeaux. Ce match permettra donc probablement à Nantes de s'accorder deux finales supplémentaires, le maintien sans les barrages s'est quant-à-lui trop éloigné.  


On a bien aimé

Alban Lafont : l’homme du match, sans aucun doute. Ses parades, ses sorties, ses interventions sur coups de pied arrêtés…le portier nantais a été décisif, au point d’être à l’origine du deuxième but nantais.

Le CM du compte twitter du club qui annonçait le retour de Limbombe. On a bien rigolé…Prochain retour dans six mois, prenez date.

Être mené et reprendre l'avantage : c'était une force de l'équipe l'an passé, remonter des déficit. Cette force avait laissé place à l'absence d'espoir dès que Nantes était mené cette saison. On ne peut qu'être satisfait de voir les canaris enfin, non seulement égaliser, mais prendre l'avantage. Une première dans la saison ?

 

On aimerait bien 

Le même type de réaction qu'en seconde mi-temps. Si on veut espérer au moins les barrages, au mieux un sauvetage inespéré, il faut afficher cette même énergie. Allez les gars ! 

Des exercices de frappe aux buts à la jônelière pour Coulibaly : entre sa frappe en touche contre Lyon, sa retournée immonde et sa dévisse totale à cinq mètres du buts dans les arrêts de jeu, on aimerait savoir si le staff fait des exercices de frappes à l'entraînement ?