Dans une ambiance de feu, bien amorcée avec l’hommage rendu aux légendes du football nantais, la rencontre ne laisse place à aucun round d’observation. Les Marseillais, vexés par leur défaite récente contre le PSG, affichent leur ambitions : gagner à Nantes et ainsi devenir le nouveau dauphin des Parisiens.

Des frissons dans les tribunes

Pas de doute sur les qualités individuelles et collectives des Phocéens qui prennent d’emblée le jeu à leur compte, et multiplient les combinaisons à l’abord de la surface de réparation des Canaris. La défense nantaise est aux abois, à l’image de Pallois.

Aussi bien du pied droit que du pied gauche, Greenwood fait courir des frissons dans les tribunes. De peur pour les supporters nantais, de plaisir pour les milliers de fans de l’OM répartis dans le stade. A la 24e minute, c’est Rowe qui se défait aisément de Thomas pour centrer. Lafont n’intervient pas et, isolé au milieu de six nantais apathiques, Maupay pousse le ballon au fond des filets.

L’OM concrétise sa grande maîtrise du jeu, ne laissant aux Nantais que quelques miettes sur des contres. A la 39e minute, les Canaris enclenchent une attaque bien construite sur le côté droit, mettant Coco en position idéale pour centrer. A la réception, Kadewere ouvre son pied gauche et trompe le gardien argentin Rulli. Le stade chavire de bonheur.

Au retour des vestiaires, Marseille reprend sa marche en avant, sous l’impulsion d’un Greenwood des grands soirs. A la 61e minute, à la sortie d’un petit crochet pour mettre Augusto dans le vent, l’international anglais déclenche un tir qui va mourir dans le petit filet de Lafont. Du grand art !

Comme une fatalité

Avec un Pallois, combatif comme jamais, les Nantais ne se découragent pas, pressant les défenseurs phocéens fébriles à l’image de Kondogbia qui à la 67e minute laisse Kadewere filer seul vers le but. Double mauvais choix du Zimbabwéen qui ne s’avance pas pour fixer le gardien, et oublie Mohamed à ses côtés, préférant envoyer un missile dix mètres au-dessus de la cage phocéenne. Nantes rate la balle d’égalisation.

Comme une fatalité, le public sent que le sort du match est scellé, constatant une énième fois les défauts récurrents de l’équipe : manque de réalisme en attaque, coupables absences en défense, quelles que soient les compositions d’équipe. Le score aurait même pu évoluer favorablement pour les Marseillais, par l’entremise de Rabiot, bien servi par Greenwood, qui voit son tir repoussé par le poteau.

Nantes enchaine une 14e défaite en 2024 et se classe désormais… 14e au classement. "On dégringole doucement" avait dit Kombouaré avant la rencontre. Doucement et inexorablement alors que se profilent deux déplacements périlleux en novembre à Lens et à Paris. La rencontre contre le premier relégable, Le Havre, dans trois semaines sera déjà déterminante.

Qui mérite les sifflets ?

Les Nantais ont revu avec plaisir les ex canaris Valentin Rongier (rentré à la 87e minute) et Quentin Merlin évoluer à La Beaujoire. Enfin certains Nantais. Car d’autres, beaucoup plus bruyants, les ont copieusement sifflés, oubliant les services qu’ils avaient rendu au club. Incompréhensible. Inadmissible. Comme si, pour un joueur professionnel, changer de club, relever de nouveaux défis dans une carrière, était une hérésie.