Si à Strasbourg le stade de la Meinau est en plein travaux, l’équipe bleue et blanche, elle, est bien construite. A l’inverse, aucune fondation ne semble soutenir un édifice jaune et vert au bord de l’écroulement.
Où sont les bases ?
En ce dimanche après-midi ensoleillé, la structure du onze nantais n’a jamais été cohérente. Chaque attaque strasbourgeoise a été une véritable source de danger. Une défense aux abois, un milieu de terrain fantomatique et une ligne offensive bien trop faible, tel est l’état des lieux de la bâtisse nantaise. A qui la faute ?
Sans nul doute, Antoine Kombouaré s’est trompé ce soir. Vendredi en conférence de presse, il clamait haut et fort qu’il avait eu horreur du match produit par ses joueurs à Lyon et qu’il ne souhaitait pas voir son équipe passer son temps à défendre. Sa composition indiquait pourtant exactement l’inverse. En effet, comment expliquer la présence de Gbamin à la place de Lepenant notamment ? Probablement l’un des meilleurs joueurs nantais depuis le début de saison, ce dernier n’est rentré qu’à la 83e minute d’un match durant lequel le FC Nantes n’a su aligner plus de trois passes.
Cette composition d’équipe était une nouvelle fois expérimentale. Après neuf journées, aucun onze titulaire ne se dessine en terre nantaise. Entretenir la concurrence au sein d’un groupe est une chose, n’afficher aucune ambition de jeu contre un adversaire direct en est une autre.
Une équipe désunie ?
Depuis le stade, l’atmosphère de ce groupe nantais était très inquiétante et ce dès l’échauffement. Les visages des joueurs paraissaient marqués par une sorte de résignation. A la mi-temps, Alban Lafont est rentré seul, la tête basse dans les vestiaires. Au coup de sifflet final, après avoir salué les supporters et supportrices présents à la Meinau, Pedro Chirivella l’a imité. Seuls. Cette solitude, ce manque de cohésion et/ou de solidarité se ressent sur le terrain. Alors que les jeunes Strasbourgeois s’encourageaient à chaque corner ou action offensive avortée, côté jaune et vert le silence était de rigueur.
Ce groupe n’est pas à la hauteur et se morfond dans une forme de lassitude pesante. Aucun sentiment de révolte ne semble les animer. Peut-on leur en vouloir quand le plan de jeu affiché est celui de défendre pendant 90 minutes ? D’autant plus lorsqu’ils peuvent observer en face d’eux une équipe strasbourgeoise totalement décomplexée et foncièrement orientée vers l’attaque.
Les joueurs doivent retrouver du caractère et de l’envie. Pour cela, quelles solutions ? Le changement d’entraîneur est la plus évidente, en particulier au FC Nantes. Davantage intégrer les jeunes du centre de formation qui participent déjà aux entraînements du groupe pro peut en être une également. Unique fait notable ce soir, Guirassy est entré à la 65e minute et a inscrit le seul but nantais. Si ce dernier, ainsi que Leroux et consorts, ne peuvent sans doute pas encore prétendre à des places de titulaires, leur insouciance et leur motivation doit servir à relancer un groupe en phase décadente.
Si aucun progrès dans le jeu ou sur le plan mental n’est accompli dans les prochaines semaines, le spectre de la zone rouge pourrait rapidement pointer le bout de son nez sur les bords de l’Erdre.