Au stade de La Meinau, mesurant sans doute les failles défensives de son équipe depuis le début du championnat, Pierre Aristouy choisit une défense à cinq.
D’emblée les Canaris imposent leur jeu, profitant d’une équipe strasbourgeoise qui semblait déboussolée où chacun des joueurs venait régulièrement voir le coach Patrick Viera pour demander comment contrer la maîtrise nantaise. Malheureusement, la totale domination des jaune-et-vert ne se traduit pas au tableau d’affichage, butant sur l’excellent gardien Matz Sels, à l’image de Mollet (9e) pourtant idéalement servi par Abline.
La mi-temps intervient sur un score vierge rageant pour des Nantais meurtris par la blessure au genou d’Augusto obligé de laisser sa place à Moutoussamy.
Présence nombreuse devant les buts
La seconde période part sur les mêmes bases, récompensée rapidement par un but de Coco (50e) qui se trouve au bon endroit pour récupérer un ballon mal repoussé par une défense alsacienne aux abois.
Huit minutes plus tard, Nantes enfonce le clou à la conclusion d’une belle offensive nantaise qui voit le ballon propulsé de la tête par Simon échouer sur le poteau avant de revenir sur Mollet, dont le tir est dévié par le gardien strasbourgeois. Reprise instantanée de Merlin. Le ballon repoussé par un défenseur échoue sur Moutoussamy qui, lui, trouve enfin la faille.
Cette partie de billard heureusement conclue ne doit rien au hasard. Elle illustre parfaitement le style nantais, très porté à l’offensive, avec une présence nombreuse devant les buts adverses.
Avec ce deuxième but marqué à une demi-heure du coup de sifflet final alors que l’adversaire, sonné, un genou à terre, est hué par un public frondeur, on se dit que c’est gagné. Malheureusement, une fois de plus, la belle mécanique nantaise se dérègle dans les ultimes minutes, touchée par une fébrilité incompréhensible. Une maladie récurrente.
Malgré les injonctions de Pierre Aristouy, l’équipe recule, rate ses relances et donne un petit espoir aux Strasbourgeois qui rêvent de refaire le coup de Montpellier en arrachant un match nul après avoir été mené 2-0. Ils y croient d’autant plus que Nantes cède à deux minutes de la fin du temps additionnel, rendant crispantes les ultimes secondes.
Volonté de construire
Heureusement, le score en restera là. Sur le plan comptable, ces trois points sont très précieux. Mais ce que l’on apprécie surtout, c’est la manière dont cette victoire a été acquise. La volonté de construire par des redoublements de passe à une touche de balle, afin de rapidement porter le danger devant le but adverse n’est pas une révolution, surtout quand on connaît l’histoire du FCN. Mais elle est la preuve de son efficience.
Un des principaux bénéficiaires de ce système de jeu est Moses Simon, encore intenable hier. Il donne le tournis à ses adversaires, offrant le réelles possibilités à ses partenaires, et pas seulement les attaquants (depuis le début de la saison, neuf joueurs ont marqué). C’est spectaculaire, c’est efficace.
Nantes a maintenant quinze jours pour préparer la venue de Montpellier. Sans Mohamed suspendu, sans Augusto dont la blessure au genou inquiète, mais avec une identité de jeu qui s’affirme de match en match et permet à ceux qui suppléent ces deux titulaires de s’y insérer sereinement.