Le 11 février 2015, Yoann Barbereau est directeur de l'Alliance française d'Irkoutsk, en Sibérie lorsqu’il est arrêté chez lui par des hommes cagoulés appartenant au FSB le service de sécurité interne. Il est poursuivi pour pédophilie et sera emprisonné pendant 71 jours où il subit des maltraitances de la part de ses co-détenus puis sera interné en hôpital psychiatrique.
Ce dossier que l'on appelle « Kompromat » en Russie a été monté de toutes pièces par la police pour des raisons qui restent obscures. Durant son procès, le français est placé sous résidence surveillée. Yoann Barbereau est conscient que malgré l’absence de preuves il n’échappera pas à une condamnation de prison et il décide de s’échapper. Pour cela, il a besoin d’amadouer ses gardiens. C’est ainsi que le football va jouer un rôle dans son évasion.
Yoann a eu la gentillesse de nous livrer quelques détails sur cette révélation « je me suis mis à me renseigner sur les voitures allemandes et le football pour nourrir la conversation avec l’officier du service d’exécution des peines qui surveillait mon bracelet électronique et me conduisait aux audiences durant le procès. Il s’agissait de me rapprocher de lui et de gagner sa confiance pour pouvoir plus tard tromper sa surveillance. Je n’ai rien contre le football mais je ne m’y suis jamais réellement intéressé. L’officier connaissait Nantes via le FC Nantes. »
En cette période de début d’année, nous ne pouvons que vous conseiller la lecture de son livre « Dans les Geôles de Sibérie » chez Stock qui raconte sa rocambolesque évasion. Yoann doit parcourir plus de 5 000 kms pour se réfugier à Moscou dans l’Ambassade de France. Se croyant libre il se retrouve en fait dans une prison dorée. Les russes savent où il est… et imposent qu’il se livre aux autorités puisque condamné par contumace à 15 ans de camp. Au bout d’un an, en l’absence de toute solution diplomatique il décide de s’enfuir avec la complicité d’une amie russe. Un nouveau périple de 1 000 kms l'attend vers l'Estonie avec la traversée d'une forêt en plein hiver. Il parvient à franchir la frontière et retrouve enfin la liberté trois ans après son arrestation. Aujourd’hui, il réside à Douarnenez et se consacre à la littérature. Il vient de publier un second ouvrage.
Il est plaisant pour les passionnés de football que nous sommes de découvrir que le FC Nantes dispose d’une notoriété « planétaire » et que même au fin fond de la Sibérie le club représente une référence ! Et puis dans ces moments où l’actualité nantaise ne prête pas à l’optimisme, il est agréable de constater que le football a contribué dans cette aventure à soutenir une noble cause.