Nantes Présent ?
Déployée en virage Auteuil en début de rencontre, une banderole indiquant « Nantes Présent » soulignait, non sans ironie, l’arrêté préfectoral interdisant la présence des supporters nantais, suspendu quelques heures avant le match. Résultat : le PSG a mis en vente une grande partie des places du parcage visiteur pour ses propres supporters et seulement quelques supporters nantais ont pu accéder à la partie basse du parcage.
Si en tribune les circonstances ont empêché les Nantais d’être présents en nombre, sur le terrain les coéquipiers de Pedro Chirivella ont su se distinguer par leur présence. Dans un Parc des Princes comble et soumis aux premières brises de l’hiver, les Canaris ont réussi à réchauffer le cœur de quelques courageux supporters jaune et vert.
Une solidarité retrouvée ?
Après une série de matches laissant peu de place à l’espoir, les Nantais ont, de manière surprenante, su faire bloc (le mot est faible) et se battre contre un adversaire nettement supérieur. Pourtant, les premières minutes de la rencontre laissaient présager au pire avec l’ouverture du score express d’Achraf Hakimi (2’).
Comme face au Havre, la défense nantaise a commencé son match en retard. Mais, à la différence des échéances précédentes, le trio Castelleto – Pallois – Zeze s’est ressaisi et a fait dos rond face aux offensives parisiennes répétées, largement aidé également par un grand Carlgren. En supplément de cette sérénité défensive, Matthis Abline a fait parler tout son talent. Lancé en profondeur par une magnifique passe de Douglas Augusto, éliminant l’ensemble du milieu de terrain parisien, la jeune recrue nantaise a mystifié Pacho d’un crochet simple mais rudement efficace. Surtout, il a parfaitement conclu son action individuelle par une frappe placée hors de portée d’un Donnaruma spectateur.
En seconde période, Carlgren n’a été que très peu sollicité, si ce n’est sur quelques frappes molles des joueurs parisiens. S’il est nécessaire de mentionner la grande première du portier suédois, il faut aussi aborder la faiblesse relative montrée par le PSG. Ils ont frappé et centré, beaucoup, mais ne se sont que très peu montrés dangereux. Bloqués dans un jeu stéréotypé, ils n’ont jamais su reproduire l’action qui a provoqué leur seul but dans les premiers instants de la rencontre. Mais Nantes n’a pas démérité et a su être vaillant et rebelle.
Abline le rebelle
Matthis Abline peut-il être le leader de la révolte nantaise dans cette saison compliquée ? En effet, quoi de mieux qu’un jeune attaquant en confiance pour réanimer un groupe amorphe ? Nantes a besoin de caractère et de talent et Abline pourrait en être le symbole. Il s’agit bien sûr de rester mesuré. La réalité d’un match, notamment contre le PSG où les joueurs ont tendance à se sublimer, n’est pas celle des suivants. Néanmoins, le derby face au Stade Rennais, son ancien club, le week-end prochain, serait l’occasion parfaite de confirmer.
Pour accumuler de la confiance, les Canaris ont besoin d’un espoir auquel se rattacher. Alors seulement les jaune et vert pourront croire à leurs chances de remonter au classement. Si Abline est une faible lueur d’espoir dans la pénombre nantaise, la hargne et la combativité affichées face au PSG par le groupe dans son ensemble peuvent contribuer à la faire grandir.
Face à Rennes, les Nantais doivent à nouveau faire preuve de solidarité et de combat. Pour gagner, car c’est le seul objectif qui doit être recherché, ils devront également développer du jeu. Cette semaine à l’entraînement, Antoine Kombouaré doit trouver des solutions afin de permettre à son équipe de jouer, tout en s’appuyant sur cette solide base défensive retrouvée. Espérons que Ludovic Blas, brillant contre l’ASSE ce week-end, ne fera pas de misères à son ancien club.