Lorsqu’il reprend l’effectif professionnel l’année dernière, Pierre Aristouy ressemble à un inconnu débarqué en pleine jungle. Et pourtant… la magie opère vite, très vite : un maintien acquis sur le fil, un discours "simplement" nantais, un soutien souriant de Raynald Denoueix et la formule était trouvée, Pierre Aristouy était adopté.
Il n’a d’ailleurs pas fallu longtemps au public nantais pour prouver que ce coup de foudre était beaucoup plus qu’un simple amour de passage. Menacé dès le début de saison (avant même le premier match du championnat), Pierre Aristouy semblait surpris de l’ampleur du soutien qu’il reçut. Pourtant les supporters savaient parfaitement ce qu’ils faisaient : entre messages de soutien, hashtag sur les réseaux sociaux, banderoles dans le stade et pétitions en ligne… rarement un entraineur si jeune, si frais, si neuf, avait conquis un public aussi vite.
Au lieu d’en tirer certaines conclusions et de s’acheter (à peu de frais) un peu de paix sociale avec les supporters, les dirigeants nantais ont décidé de tout gâcher, ce mercredi 29 novembre, dans une situation où le FC Nantes est 11e de Ligue 1 et pratique un football qu’on n’avait plus vu depuis longtemps en jaune et vert. Manquant surtout de réalisme, cette équipe semblait pourtant poursuivre sans encombre son objectif maintien annoncé en début de saison. Tout était là, on espérait même voir des jeunes éclore au fil du temps, avec cet ancien formateur biberonné lui-même au jeu à la nantaise…
Mais il a fallu qu’il en soit autrement.
Face à cette situation qui confine encore une fois à l’absurde, les mots paraissent dérisoires pour exprimer une quelconque analyse.
C’est donc à Pierre Arisouy directement que s’adresse cette lettre ouverte, le seul à finalement faire honneur au FC Nantes aujourd’hui.
Pierre, toi qui nous as toujours respecté, nous les supporters mais surtout ce club, son identité et son histoire. Toi qui nous as redonné la fierté de retrouver les valeurs auxquelles tu es attaché comme nous, comment te remercier à la hauteur de ce que tu as pu représenter ?
Avec toi Pierre, nous y avons de nouveau cru, pas parce que nous étions fous ou naïfs mais parce que nous avons revu du football et du plaisir sur le terrain. Tu nous as redonné ce Nantes qui ressemblait de plus en plus, petit à petit, match après match, au FC Nantes qui n’aurait pas dû disparaitre : simple, beau, collectif et combattif. Tu disais souvent ne pas "vouloir être un problème pour le FC Nantes", sache que nous pensions que tu étais surement sa dernière et unique solution.
Des dirigeants en ont décidé autrement. Ce ne sera malheureusement ni le premier ni le dernier de leur collection de mauvais choix. A l’inverse, ton sourire, ta modestie, ta simplicité, tes coups tactiques et ton entente avec ce capitaine espagnol que nous aimons tant, resteront eux pour très longtemps.
Pierre, nous te souhaitons tout le meilleur et nous espérons te revoir un jour sur ce banc que tu n’aurais jamais dû quitter, surtout dans ces conditions, avec d’autres dirigeants à la tête d’un club qui mérite tellement mieux.
Alors s’il-te-plaît accepte simplement qu’on le dise : merci Pierre Aristouy.