700. C’est le nombre exact de kilomètres qui séparent le Stade de la Beaujoire de Saint-Symphorien. Sur la route, quelques 300 supporters ont pris part à l’un des plus longs déplacements de la saison dans le but de dignement fêter les 20 ans de la Brigade Loire. Dans les airs, c’est un groupe amoindri qui s’est présenté à l’aéroport de Nantes Atlantique. Suspendus, Nicolas Pallois, Fabio Da Silva et Imran Louza n’ont logiquement pas pris part au déplacement. L’absence des deux premiers cités a forcé Christian Gourcuff à bricoler durant la trêve. Au final, c’est Molla Wagué qui est entré dans le 11 de départ aux côtés d’Andrei Girotto alors que Samuel Moutoussamy a été contraint d’occuper un poste de latéral gauche peu habituel pour lui. Pour le reste, c’est une organisation classique avec un milieu axial composé d’Abdoulaye Touré et Mehdi Abeid et une ligne de trois Simon – Benavente – Blas en soutien de Kalifa Coulibaly seul en pointe. En face, le FC Metz évolue avec un 4-5-1 plutôt prudent, avec pour objectif de trouver l’inévitable Habib Diallo, déjà 6 buts cette saison, dans la surface de réparation nantaise. 

Une fois le coup d’envoi donné, pas grand-chose à se mettre sous la dent hormis la scène plutôt cocasse de Christian Benavente entrant sur la pelouse avec un bonnet de bain afin de protéger une blessure à la tête. D’un côté comme de l’autre, les opportunités ne sont que trop rares. Les nantais devront se contenter d’une lourde frappe de Mehdi Abeid, suivi d’une tentative de Moses Simon puis de la seule frappe cadrée de la première mi-temps signée Ludovic Blas. Le passage au vestiaire ne changera pas grand-chose. Les jaunes ne sont pas plus inspirés et peinent à se créer des occasions. Kalifa Coulibaly rate le cadre de la tête à la 47e… une opportunité gâchée qui sonnera le réveil messin. C’est d’abord Kévin N’Doram qui manque de peu d’ouvrir le score de la tête à l’heure de jeu. Heureusement pour Alban Lafont et les siens, la tentative du fils du sorcier de la Beaujoire trouve le poteau sur son chemin. Mais deux minutes plus tard, dans la peur d’être pris de vitesse par Habib Diallo, le malheureux Molla Wagué écope d’un carton rouge direct pour pied haut face à l’attaquant messin. Une décision à première vue sévère mais qui n’a rien d’aberrante en se penchant bien sur les images. Changement de dispositif pour Christian Gourcuff contraint de faire sortir Benavente pour un défenseur… en l’occurrence le jeune Thomas Basila. Par la suite, et malgré une opportunité gâchée par Kalifa Coulibaly, ce sont logiquement les messins qui ont pris l’ascendant sur le match. Et finalement, ce qui devait arriver arriva, Habib Diallo, sur un régal de passe du nouvel entrant Farid Boulaya, prend Alban Lafont à contre-pied et expédie le ballon au fond des filets nantais. Les entrées de Kader Bamba et Elie Youan quelques minutes auparavant n’y changeront rien, le FC Nantes s’incline pour la 3e fois de la saison en 10 rencontres de championnat. 

Cette défaite en Moselle sonne comme un coup d’arrêt pour les hommes de Christian Gourcuff. Avec une troisième défaite en trois rencontres Nord-Est de la France (Lille – Strasbourg – Metz) nous tenons là une zone géographique qui ne sourit pas aux jaunes-et-verts. Comme en Alsace en septembre, les nantais chutent après une série de 3 succès (Rennes, Lyon, Nice). Le mois dernier, ils avaient su vite se relever pour remporter le derby. Au classement, l’octuple champion de France conserve son rang de dauphin du Paris Saint-Germain. Il faut désormais espérer que cette défaite ne soit qu’une simple erreur de parcours face à un adversaire à première vue abordable pour le FCN. Maintenant, il faut vite se remettre dans le bain car l’enchainement Monaco – Bordeaux – Saint-Etienne - le tout entrecoupé d’un match de Coupe de la Ligue contre le Paris FC – risque bien d’être difficile à négocier pour les nantais.