Malgré un scénario favorable, Nantes fléchit
Le moment peut être historique ce soir et coach Kombouaré alignait un groupe intéressant avec Lafont, Corchia, Castelleto, Pallois, Appiah, Chirivella, Louza, Blas, Simon, Kolo Muani et Coulibaly. Peu à dire sur le début de rencontre. Et après 16 minutes, c’est Blas qui trouve une première position intéressante, en piquant dans l’axe en tête de surface pour une frappe hélas trop centrée, attrapée sans soucis par Berthaud. Mais à la 20e minute, Lorient prend un but à Strasbourg ! Nantes sort à nouveau hors de la zone rouge ! Les canaris jouent juste, tentent de construire correctement, mais on sent qu’aucune des deux équipes ne veut trop s’exposer non plus, surtout si le résultat ailleurs commence à arranger tout le monde. Montpellier commence à reprendre l’ascendant du jeu après 25 minutes, mais Pallois se montre intraitable sur chaque incursion montpelliéraine. Attention cependant, le moindre but peut condamner Nantes. Et c’est justement après une déviation de Pallois sur corner que Sambia peut reprendre fort dans l’axe, mais Lafont s’interpose exceptionnellement ! Sauf que le ballon revient sur Sambia qui se fait fauché par Pallois : pénalty. Delort frappe, et Lafont sort une parade immense ! Mais Laborde prend de vitesse la défense nantaise et trompe le portier nantais : 0-1 (29e). Nantes redevient barragiste.
La réaction presque immédiate
Là, c’est une question de vie ou de mort. Deux minutes après ce coup dur, Nantes obtient un coup franc à 30 mettres envoyé dans la surface. Coulibaly prolonge de la tête dans l’axe, et la balle arrive au second poteau pour Kolo Muani, et BAM ! Reprise à bout portant, Berthaud ne peut rien : 1-1 (33e). Et Nantes est encore sauvé ! Les canaris repartent de l’avant et parviennent à quelques reprises à créer la confusion dans la surface montpelliéraine, Kolo Muani, puis Coulibaly, sont près de se trouver en bonne position, mais s’embrouillent sur leurs appuis. Attention encore une fois à ne pas trop s’exposer. Mi-temps, on se ronge les ongles, mais Brest ayant pris un but contre Paris, Nantes devient 16e.
Au retour des vestiaires, on sent des nantais volontaires, et sur une énième percée de Simon, Coulibaly est en bonne position de centrer pour Kolo Muani qui manque de très peu de pouvoir placer la balle au fond. Pour quelques centimètres, Nantes avait son maintien presque assuré. Le pouls augmente : Lorient a égalisé, Nantes repasse 17e. Un seul but de Montpellier, un seul but de Brest, et Nantes repassera barragiste.
On étouffe !
Après une séquence défensive à repousser centres et corners, Nantes repart de l'avant. Kolo Muani réussit à tromper la défense de Montpellier pour essayer de s'échapper vers le but ! Mais la défense le harcèle et il finit par butter sur Berthaud qui sort vite. Kolo Muani qui manque encore une reprise. Blas sert Louza pour une belle balle dans l'axe, mais la frappe est trop haute. On est si près, si près de mettre le coup de grâce à nos concurrents...Mais voilà, Nantes commence à abuser des bonnes positions. Et lorsque Blas lance impeccablement Coulibaly vers la cage pour finir le travail, l'attaquant nantais nous fait l'épisode trois de la frappe à 2m du but totalement dévissée. Cette frappe manquée est au bord de la faute professionnelle, pendant que Brest donne des sueurs froides à Paris, avant de prendre un second but. Il reste 20 minutes. A ce stade, l'issue de la soirée est désormais dans les seuls pieds nantais. La moindre erreur sera fatale.
La VAR pour l'histoire
Il faut faire les choix tactiques désormais. Kombouaré sort Simon et Coulibaly pour Girotto et Coco. Mais sitôt après, sur une passe impeccable venue de la défense montpelliéraine, Wahi s'échappe pour finalement se retourner et trouver Andy Delord : plat du pied, Lafont scotché : 1-2 (72e). C'est foutu ? Louza lance Kolo, qui dévie pour Coco, fauché en surface. Pénalty ? L'arbitre demande soudain la VAR. Le contact semble présent, infime, si infime. Mais pas suffisant : pénalty annulé, il reste 9 minutes pour sauver le FC Nantes. Kombouaré qui avait fait sortir un attaquant pour un défenseur doit réadapter. Exit Louza et Appiah entée de Traoré et Emond. Blas tente une échapée énorme, mais chute en entrée de surface : aucun coup de sifflet.
Il reste trois minutes et Montpellier sécurise la possession. On sent le destin s'échapper des mains des canaris. Blas tente et trouve une ouverture pour Emond, totalement seul...et totalement immobile pour attraper le ballon. Cinq minutes d'arrêts de jeu. Strasbourg et Lorient se quittent sur un nul, le pire scénario. Lille remporte son 4e titre. Il n'y a plus rien à perdre : Lafont monte. Kolo Muani tente une reprise. Montpellier tient bon : c'est fini.
Malgré un rush final surprenant, Nantes cède au moment le plus difficile, en dépit d'un scénario favorable sur les autres terrains. Nantes n'a pas su être réaliste et terminer le travail, le manqué de Kolo Muani et surtout cette frappe pathétique de Coulibaly auraient pu conclure l'affaire. Vu la dynamique, et le bon jeu proposé ce soir, on peut oser se montrer optimiste pour l'affrontement face à Toulouse, une équipe de Kombouaré connait forcément. Après 2007 et 2009, est-ce qu'il faudra ajouter 2021 ? Quoi qu'il en soit, ce soir, c'est une giffle pour Waldemar Kita de la part de Michel Der Zakarian, coach de Montpellier. C'est aussi un pronostic vital du Football Club de Nantes qui est engagé. Il faudra donc jouer les barrages, pour espérer sauver la saison la plus pitoyable du club, avec un effectif qui n'aura jamais été autant hais par sa ville.
Soyez avertis : une défaite en barrage changera le club pour toujours et signera probablement sa mort.
On a bien aimé :
Lafont : Si son départ se confirme, il faut s’en attrister profondément. Alban Lafont, malgré les critiques, aura été un dernier rempart absolument décisif à plus d’une reprise dans cette saison catastrophique. Son arrêt à bout portant face à Sambia, puis son pénalty arrêté, malheureusement repris juste après, montrent à quel point le portier canaris a énormément progressé.
La réaction nantaise après l'ouverture du score de Montpellier : Nantes mené, on a souvent tendance à baisser la tête rapidement. Mais l'égalisation a été immédiate, énorme réaction, qui se répétera sur le pénalty hélas annulé de Coco. Sans mauvaise foi, on vous avoue qu'on a plutôt vu un contact.
Antoine Kombouaré : le technicien nantais a été honnête, franc, direct, et a utilisé toutes les armes qu'il avait sous la main. Avec le peu de talents dont il disposait, il aura fait au mieux, et encore une fois ce soir, on aura du mal à critiquer ses choix et son comportement. Le coach nantais mérite de rester à la maison, quelle que soit la suite.
On aimerait bien :
Une défense avertie dans les instants décisifs : l'an passé, nous avions déjà signalé la facheuse habitude la défense nantaise à ne pas récompenser les efforts de Lafont qui fait deux arrêts de master-class en une minute, pour prendre un 3e tir cadré en autant de temps. Un arrêt décisif d'un portier, c'est un boost de confiance ! Or, la défense nantaise s'est laissée avoir trois fois. Et bien entendu, ça nous aura été fatal.
Du réalisme. Il y aura eu facilement 4 à 5 occasions très sérieuses pour conclure le travail ce soir. On l'a répété toute l'année, Nantes n'a jamais su achever son adversaire et a manqué de réalisme.
Ne plus vivre une saison cauchemardesque comme celle-ci. Ni 2005, ni 2007, ni 2009 n'ont été aussi affreuses à vivre. Jamais aucune équipe nantaise n'aura été autant détestée par son propre public. Jamais une équipe nantaise n'aura été aussi médiocre. Quelle en sera l'issue finale ?
Enfin, toutes nos félicitation au LOSC pour sa quatrième étoile !