Trois matchs nuls, deux défaites. Le très maigre bilan de Raymond Domenech sur le banc du FC Nantes continue de s’alourdir. Résultat, à l’issue du match, le technicien des Canaris est le seul de l’histoire du club à n’avoir remporté aucune de ses cinq premières rencontres. Après avoir été battu par le FC Metz en montrant un visage absolument inquiétant d’inoffensivité, les Jaune-et-Vert devaient se ressaisir. D’autant plus qu’avant le coup d’envoi, le FC Lorient, 18e, est revenu à égalité de points avec les Canaris, et n’est derrière Nantes qu’à la différence de buts. Vainqueur contre Nice et prochain adversaire des Nantais, l’AS Saint-Étienne a également gagné, repoussant les Nantais à quatre points.
Pour faire face à l’ogre monégasque, adversaire très en forme en 2021, Domenech a choisi un 4-3-3. Sans Mehdi Abeid, parti en milieu de semaine, c’est Andrei Girotto qui a définitivement retrouvé un poste de milieu de terrain, où il a accompagné Imran Louza et Abdoulaye Touré, laissant en défense centrale Jean-Charles Castelletto à côté de Nicolas Pallois. Sans doute diminué, Fabio est resté sur le banc, contrairement à Charles Traoré, titularisé sur le côté gauche de la défense. Devant, pas de Kalifa Coulibaly, cette fois, mais bien un Randal Kolo-Muani seul en pointe, entouré par Moses Simon et Marcus Coco. Ludovic Blas a donc retrouvé le banc des remplaçants après avoir remplacé au pied levé un Louza blessé le week-end dernier.
Une première mi-temps vide conclue par une punition
L’idée de Domenech, on le comprend vite, n’est pas de révolutionner son jeu. Nantes laisse le ballon à Monaco et essaye, difficilement, de progresser en contre. Seulement, les Monégasques sont bien en place et le match ne débute pas dans un rythme fou. Quelques occasions de part et d’autre se font voir, mais rien de bien tranchant. A noter, cependant, que le premier tir cadré de la partie est nantais, et oui, sur une tête de Girotto dans les premières minutes de la rencontre. Mais, de l’autre côté, c’est plus intéressant. Notamment par l’intermédiaire de Sofiane Diop, dont la frappe vient heurter le poteau d’Alban Lafont après une quinzaine de minutes de jeu.
Si Imran Louza, dans la surface monégasque, n’est pas loin de réussir son lob sur Benjamin Lecomte autour de la 25e, de l’autre côté, cela va plus vite. Tchouameni trouve le chemin du but après la demi-heure de jeu… avant de voir son but être refusé pour une faute discutable. Entre temps, Charles Traoré, touché en début de partie, a cédé sa place au profit de Dennis Appiah. Une entrée pas forcément bénéfique pour Nantes, au contraire. Juste avant la mi-temps, alors que la défense nantaise tenait péniblement face aux offensives monégasques, le latéral canari concède un corner en négociant (très) mal une tête en retrait pour son gardien. Résultat : mauvais marquage sur le corner, laisser aller de la défense, et sur l’action qui suit Maripan est trouvé, seul au second poteau. Tête, but, et ouverture du score loin d’être illogique pour les hommes de la Principauté.
Une reprise à sens unique, le naufrage des Canaris
Le bilan de la première période montre bien les soucis dans le camp nantais : seulement 26 % de possession, et très peu d’occasions franches à se mettre sous la dent. Et des occasions, ce n’est pas ce qui va manquer à l’AS Monaco à la reprise du match. Wissam Ben Yedder perce la défense dès la 46e minute et se loupe à la finition. Tant pis, il retente dix minutes plus tard, et cette fois, trouve la faille… Là encore, il est signalé hors-jeu. Une piqûre de rappel pour les Nantais, qui perdent énormément de ballons trop proches de leur surface. Visiblement, cette leçon n’a pas suffi, et une minute plus tard, Kevin Volland est joliment trouvé par une passe lobée. Lafont ne peut rien faire. Nantes est désormais mené 2-0, et occupe provisoirement la 18e place du championnat, synonyme de barrages.
La solution pourrait-elle venir du banc ? Raymond Domenech sort l’artillerie lourde, et choisit d’opérer trois changements simultanés. Ludovic Blas rentre avec Pedro Chirivella et Renaud Emond afin de redynamiser l’attaque. Sortent Abdoulaye Touré, Marcus Coco et Imran Louza, pourtant le seul nantais à tenter tant bien que mal d’aller vers l’avant jusqu’ici. Mais les trois nouveaux arrivants sont cueillis à froid sur le terrain : Tchouameni frappe de loin et trouve le poteau. Miraculé, Alban Lafont ne prendra pas de troisième but. Un troisième coup de massue va pourtant arriver : après une faute largement discutable sifflée à l’encontre de Ludovic Blas, le capitaine nantais Nicolas Pallois, déjà averti, exprime son mécontentement auprès de l’arbitre. Celui-ci ne se prive pas et dégaine : carton rouge pour le défenseur central, dont les mots ont bien pu se faire entendre à sa sortie de terrain.
Une renaissance très tardive dans le cafouillage
C’est alors face au mur que les Nantais vont afficher leur meilleur (mais toujours bien triste) visage de la soirée. Plusieurs occasions inquiètent quelque peu la défense monégasque, bien regroupée. Dennis Appiah tente une frappe, légèrement au-dessus, à douze minutes du terme. Monaco laisse quelques brèches dans la surface, et Renaud Emond en profite pour inscrire son deuxième but de la saison à la 83e minute. La réduction du score donne un semblant d’espoir aux Nantais, mais c’est bien trop tard pour revenir. D’autant plus que les quelques escarmouches nantaises n’aboutissent que trop peu, et se font dans le fouillis. Ludovic Blas est au coeur de la plupart d’entre elles, mais est bien souvent coupé en cours d’action par l’arrière garde des Rouge-et-Blanc.
Les plusieurs minutes de temps additionnel ne suffiront pas : Nantes reste derrière au tableau d’affichage, et s’ils gardent leur 17e place à l’issue de cette journée, la menace est plus que réelle. Le bilan est finalement le même semaine après semaine : rien ne donne l’impression que les Canaris sont capables d’aller chercher des bons points pour relancer la dynamique. Ce FC Nantes semble condamné à descendre dans les profondeurs. Pour confirmer cela, le match face à l’autre monument du foot français qui souffre en ce moment, Saint-Etienne, arrive mercredi. Une rencontre de tous les dangers que les Canaris feraient bien de gagner, et où se contenter d’un éventuel point du nul ne résoudrait absolument rien.