Les éditions Solar ont récemment publié un ouvrage qui traite de la superstition dans le sport de haut niveau. Les plus grands champions, après avoir été préparés physiquement, mentalement, techniquement, tactiquement, s’en remettent aux porte-bonheurs pour effacer la part d'incertitude qui demeure en eux quand approche la compétition.

Objets fétiches et porte-bonheur

Dans “Les folles superstitions des champions”, les journalistes Étienne Bonamy, Christophe Duchiron et Manuel Tissier étudient cette part d’irrationnel qui font gagner les meilleurs. Ils évoquent les objets fétiches toujours présents dans le sac de sport, les chaussures qui marquent, le slip qui gagne,  le numéro porte-bonheur, mais aussi les manies de vestiaires, les tics à l’entrée sur le terrain, les repas qui tiennent moins du diététique que du rituel, et les multiples croyances, y compris religieuses, auxquelles se rattacher. 

On découvre que Marcel Cerdan était un grand superstitieux, tout comme Michael Jordan, Pelé, Cruyff, Maradona, Zidane, Lebron James, Rafael Nadal, Cristiano Ronaldo, Lionel Messi… A notre grande surprise, on découvre que le FC Nantes est souvent cité dans ce passionnant ouvrage. 

Les auteurs se sont en effet intéressés au système pileux des vainqueurs de la Coupe de France 1979 qui avaient décidé de ne plus se raser jusqu’à la fin de leur parcours. Les Canaris barbus ont longtemps réédité cette coutume, même si elle ne leur a plus porté chance, notamment en 1983 où les champions de France ont dû s’incliner malgré une pilosité très avancée. La coutume a été reprise par certaines équipes, notamment le FC Metz de 1984, celui de Kurbos, Pécout et Bracigliano. 

La barbe et le sable

Bien entendu, l’ouvrage évoque le sable magique de Jean Vincent, cette histoire incroyable dont on ignore le niveau de véracité. Pour expliquer une invincibilité à domicile de plus de quatre ans, l'entraîneur nantais avait expliqué avoir reçu d’Afrique une enveloppe contenant du sable qu’il devait répandre dans les surfaces de réparation du stade Marcel-Saupin. Le jour où le FC Nantes concéda sa première défaite, la pelouse du stade venait d’être remplacée et le sable magique avait disparu. 

Le troisième point dans lequel les auteurs reviennent sur le FC Nantes date du début des années 1990. Le journaliste Etienne Bonamy explique comment il est devenu lui-même un porte-bonheur de l’équipe nantaise. En octobre 1992, il est envoyé par L’Equipe Magazine pour faire un reportage en immersion dans le club nantais pendant dix jours. En sa présence, les Canaris s’en vont battre l’ogre marseillais et prennent la première place du classement. Huit jours plus tard, ils écrasent Montpellier 6-0. 

Pour Jean-René Toumelin, alors président de l'association, cela ne fait aucun doute : le journaliste est un porte-bonheur. Lorsque celui-ci quitte Nantes, l’équipe s’incline à Saint-Etienne, puis aligne une série de cinq matchs sans victoires. Lorsqu’il revient à la Beaujoire en décembre, les Nantais s’imposent face au PSG. En fin de saison, quand il retrouve les Canaris à Saint-Etienne, ceux-ci se qualifient pour la finale de la Coupe de France. Une finale à laquelle le journaliste ne pourra pas se rendre… et que les Nantais perdront lourdement.

Une histoire belle et étonnante qui clôt un ouvrage qui ne l’est pas moins. Assurément une belle idée de cadeau de Noël pour un passionné de foot et un supporter du FCN. Peut-être même un livre porte-bonheur !