Il est des défaites injustes et celle-ci, franchement en est une. Non pas que le FC Nantes ait produit du beau jeu, n’exagérons surtout pas, mais enfin se faire éliminer de la sorte, après avoir tant dominé, contre une équipe aussi limitée, venue uniquement pour défendre et essayer de profiter d’un bon coup, lequel est bel et bien arrivé, ne peut qu’engendrer un sentiment de frustration, voire d’injustice.

L’injustice, c’est d’ailleurs sans doute ce que beaucoup mettront en avant en se référant au silence de Ruddy Buquet, incapable de réagir lorsque le gardien lavallois Maxime Hautbois retint Matthis Abline par la cheville, en pleine surface de réparation. On en était alors à la 57eminute, le score était encore vierge et depuis la pause les Canaris malmenaient sérieusement leurs adversaires. Buquet considéra peut-être que le ballon était devenu inaccessible pour l’attaquant nantais et c’est exact mais c’est aussi méconnaître le règlement qui stipule que pour une telle faute il n’existe qu’une sanction.

L’arbitre a raté son match

Cela dit un penalty n’est pas automatiquement synonyme de but et on ne s’étendra pas sur le fait qu’il n’y ait pas eu la VAR, laquelle possède également l’art de déboucher sur des décisions abracadabrantes. Ceux qui s’étaient plaint d’elle, une semaine plus tôt contre Clermont, ne peuvent cette fois la regretter, sauf à manquer de logique. Ruddy Buquet a raté son match, sur cette décision mais aussi en ne punissant pas suffisamment le très désagréable antijeu lavallois en fin de rencontre, c’est tout ce qu’il y a à regretter et à déplorer.

Lafont et Coco aussi

Prétendre qu’il fut le seul à ne pas se montrer à la hauteur, équivaudrait en outre à oublier la manière dont fut marqué le but mayennais et occulter la responsabilité d’Alban Lafont, trop court pour capter le centre à l’aveugle de Vargas, et de Marcus Coco, trop statique pour empêcher Malik Tchokounté de décocher un coup de tête gagnant. Le gardien nantais a souvent par le passé sauvé son équipe mais il n’avait pas déjà été très ‘’clair’’ le dimanche précédent sur le premier but auvergnat, il traverse une mauvaise passe (il a également repoussé un ballon dans les pieds de Pagis, heureusement hors-jeu, 73e) et on se demande quels ont pu être sur le banc les sentiments de Rémy Descamps, habituel portier en Coupe de France et déclassé cette année par Gourvennec.

Un Gourvennec qui en en est tout de même à 4 défaites sur 5 matches en championnat et une élimination en Coupe de France dès les 16es  de finale de la Coupe face à une équipe de Ligue 2. Encore un peu et il va pouvoir se dire que les placards dorés de consultant à la télé  sont plus confortables que le banc nantais surtout qu’il est probable que l’état-major du club, peu connu pour prêcher la stabilité et jamais en reste quand il s’agit de prendre une décision annulant la précédente, risque de voir rouge avant qu’il ne soit longtemps.

Une défaite imméritée

Mais n’anticipons pas et puisqu’à Nantes le futur est toujours incertain, aujourd’hui encore plus qu’hier, restons-en à cette défaite, imméritée, nous l’avons signalé d’emblée.

Imméritée parce que Nantes a largement dominé la première période même s’il ne s’y est pas créé d’occasions très nettes de but (excepté par Abline à la 23e), que son milieu de terrain a manqué d’imagination et que ses attaquants ont effectué peu d’appels.

Imméritée car son entame du second acte aurait dû déboucher sur du concret alors que Mollet bien servi par Abline shoota au-dessus (47e), qu’Abline échoua de peu (48e), que Sissoko rata la cible (49e), qu’une action Abline-Chirivella-Sissoko aurait mérité un meilleur sort (53e), qu’Abline enfin fut stoppé irrégulièrement par le gardien lavallois.

Imméritée encore parce que le but des Mayennais fut tout de même assez vaseux, évitable en tout cas. 

Egalisation entrevue en fin de rencontre

Imméritée enfin car les Canaris eurent plusieurs possibilités d’égaliser en toute fin de rencontre, sur des tentatives de Cömert que repoussa Maxime Hautbois, gardien qui ne paie guère de mine mais se montra diantrement efficace.

Il reste que l’élimination est là, que l’avenir est incertain et que c’est dans une infinie tristesse, jurant avec la joie des Mayennais, que s’acheva une froide soirée qui avait pourtant débuté dans l’émotion avec les hommages rendus à Emiliano Sala (gerbes déposées par son ami Nicolas Pallois et les Lavallois  Jimmy Roye et Jordan Adeoti au centre du terrain) et la chaleur grâce à une tribune Loire redevenue elle-même.

LA FICHE

A Nantes (stade de la Beaujoire) : Laval bat FC Nantes 1-0.

But de  Tchokounté (60e).

Arbitre : Ruddy Buquet. Avertissements : Cherni (Laval, 53e), Cömert (90e).

Temps effectif : 97 minutes (45+1, 90’+6). Possession : 69% pour Nantes. Tirs cadrés : 6 pour Nantes, 2 pour Laval.

FC Nantes : Lafont – Coco (puis Centonze, 81e), Cömert, Zézé, Merlin – Chirivella (puis Bamba, 63e), Sissoko (puis Boutsingham, 81e), Douglas Augusto – Mollet, Abline (puis Mahamoud, 73e), Kadewere.

Des sifflets ont accompagné le changement Coco – Centonze sans que l’on puisse discerner s’ils saluaient le sortant ou l’entrant.

Nathan Zézé, 18 ans et demi, a joué à la place de Pallois en défense centrale.

Adel Mahamoud, né le 4 février 2003, a effectué sa première apparition en pro.

Hugo Boutsingkham, dont c’était l’anniversaire (21 ans), est entré en jeu comme en 32e de finale à Pau.

L’ambiance s’est tendue après le coup de sifflet final, une partie des supporters chantant ‘’Bougez-vous le cul’’. C’est plutôt avec la tête (imagination) et les pieds (technique) qu’il faudrait jouer davantage.