L’espoir est de retour
Ne boudons pas notre plaisir. Au delà des résultats de l’équipe première ce qui ressort c’est la qualité d’un football que l’on n’avait pas eu l’occasion de voir depuis plusieurs années à la Beaujoire. En mémoire, il nous reste quelques belles images de la fluidité d’un jeu qui pourrait avoir quelques similitudes avec celui qui a fait l’histoire du club. Merci au coach et à l’équipe pour ses moments de plaisir. Le peuple nantais a retrouvé son équipe et l’équipe a en même temps retrouvé son public. Toutefois, restons lucide sur ce qui explique cette réussite ...
Le socle : la stabilité
Le premier critère du succès de la saison passée c’est de toute évidence la stabilité de l’encadrement et de l’effectif. L’année précédente nous avions connu Christian Gourcuff, Raymond Domenech et Antoine Kombouare. Un seul coach sur l’ensemble d’une saison, et qui de plus rempile pour une nouvelle année, c’est une nouveauté qu’il nous faut apprécier à sa juste valeur. Un coach qui réaffirme son attachement au club et à la primauté du collectif c’est un discours que nous n’avions plus l’habitude d’entendre.Un entraîneur qui sait défendre ses prérogatives et qui considère le vestiaire et la Joneliere comme un domaine réservé aux techniciens, un principe que nous n’avions plus entendu depuis Raynald Denoueix.
L’efficience : la cohérence interne
Le président est là pour présider et l’entraîneur pour entraîner et les intérêts du club seront ainsi sauvegardés. C’est de cette manière que le FC Nantes a construit son identité et son histoire. Guy Scherrer en prenant ses fonctions avait dit à Jean Claude Suaudeau "coachez l'équipe, je m'occupe du reste". Cette belle alchimie s'exprime lorsque les acteurs sont en osmose. Là, aujourd’hui le diagnostic est plus mesuré au regard des relations entretenues. Le président du club a-t-il retenu les leçons du passé ? A-t-il appris de la réussite de l’année précédente et de la nécessité de faire pleinement confiance aux entraîneurs et éducateurs ? Sans notre coach et l’engagement de notre équipe nous aurions pu être l’année dernière à la place de Bordeaux et de Saint-Étienne. Le succès est fragile et éphémère. Toutefois, il faut reconnaître quelques lueurs positives car le recrutement semble moins exotique et les relations entre coachs et éducateurs du centre de formation apparaissent plus cordiales. Des constats qui laissent espérer à terme une plus grande cohérence dans le fonctionnement interne. À quand au FC Nantes (comme au temps jadis) un directeur sportif pleinement investi dans le développement et la prospective ?
La dynamique : le projet
Waldemar Kita ne souhaite pas vendre le club. Soit. Mais est-il prêt à construire pour autant ? Et avec qui ? Comment ? Et au service de quelles finalités ? Est-il prêt à faire confiance à ceux qui sont en place et à qui nous devons la réussite actuelle ? C’est bien l’enjeu de cette saison qui peut nous procurer beaucoup de joie mais qui peut aussi être le théâtre de cruelles désillusions. Il faut rappeler qu’il va y avoir quatre descentes au lieu de deux cette saison et qu’il va falloir gérer, avec un effectif qui n’a rien de pléthorique, un calendrier démentiel du fait de la coupe du monde et de la ligue Europa. La stabilité du staff technique ne pourra pas durablement compenser l’instabilité d’une gouvernance qui ne sait pas (ou ne veut pas dire) où elle veut aller.
Cette saison est l'année de tous les espoirs mais aussi de toutes les inquiétudes. Le coach doit pouvoir travailler dans la sérénité avec une cellule de recrutement et un centre de formation qui prépare les lendemains qui chantent.