Ceux qui ont eu le privilège d’aller visiter le Centre Sportif de la Jonelière savent que depuis de nombreuses années une porte fermée délimite l’univers des pros de celui des jeunes du centre de formation. Cette réalité était à l’image de la difficulté qu’un stagiaire rencontrait à trouver sa place de l’autre côté du mur. Depuis, plus de dix ans nous savons que très peu de jeunes formés au club ont eu l’opportunité de montrer leurs qualités au plus haut niveau.

La formation : la clé de voûte de l’identité du club

Un petit retour dans le passé nous permet de rappeler que si la philosophie du « jeu à la nantaise » de José Arribas est le fondement du club c’est bien la formation qui va devenir très vite la base de l’édifice. C’est l’apport continuel de jeunes talents qui permet pendant 4 décennies de maintenir l’équipe première au plus haut niveau malgré les difficultés économiques et l’obligation de vendre nos meilleurs joueurs.

Tous les grands succès dans l’histoire du FC Nantes s’expliquent par la place accordée à la jeunesse. Jean Vincent va conquérir le titre de 1977 en faisant appel à 12 joueurs de moins de 21 ans ce qui n’avait jamais été fait dans le passé. Il fait le choix de Baronchelli, Pécout et Amisse à celui de Gadocha et Triantafilos. Que dire ensuite de la jeunesse dorée coachée par Coco Suaudeau avec cette génération 95 incarnée par Ouedec, Karembeu et Pedros Enfin, il y eu Raynald Denoueix qui va nous décrocher le dernier titre en 2001 à la surprise de tous les observateurs. Là encore, c’est grâce à la formation puisque incroyable constat : 17 des 22 membres de l’effectif sont issus du Centre de formation.

L’ADN du FC Nantes, c’est la formation. C’est le socle qui apporte la stabilité et qui permet de garder le cap. Cette réalité n’était plus une évidence. Au delà du succès face au RC de Lens, ce but de Louis Leroux apparaît comme un symbole pour de nombreux supporters et il suscite l’espoir de voir enfin la jeunesse reprendre une place de choix dans l’identité du club.

La jeunesse de l’effectif

Antoine Kombouaré a changé une partie de son staff lors du dernier mercato mais aussi semble-t-il son regard concernant le potentiel des jeunes du Centre. Sa prudence peut-être excessive à leur égard lors de la première partie du championnat ne doit pas nous faire oublier qu’il a été, dans le passé un coach qui fait confiance aux jeunes. Dans sa carrière, il a été responsable du centre de formation du PSG, puis un entraîneur capable de faire éclore les jeunes talents comme à Strasbourg puis à Valenciennes. A l’entendre, la génération de la Youth League lui inspire une confiance qu’il n’avait pas éprouvé lors de son premier passage au club. Espérant que ce ressenti va se traduire dans le temps de jeu.

Aujourd’hui, nous sommes heureux de voir Louis Leroux (19 ans) dans le 11 de départ, mais il y a eu préalablement les prometteuses titularisations de Nathan Zézé (19 ans) ainsi que le temps de jeu et les 3 buts de Herba Guirassy (18 ans). Sans oublier les entrées remarquées de Dehmaine Tabibou Assoumani (19 ans) et la présence sur le banc depuis quelques matchs de Mathieu Acapandié (19 ans).

Cette fin de saison difficile ne favorise évidemment pas une prise de risque excessive mais il est intéressant de constater que d’autres jeunes comme Mathis Abline (21 ans) et Johan Lepenant (22 ans) ont pris leurs responsabilités. La jeunesse n’est pas un problème mais une chance. Une véritable émulation est possible et c’est ce que nous enseigne l’histoire de ce club.

S’il est indispensable de préserver l’équilibre de l’équipe première dans cette lutte au maintien nous avons aussi besoin de l’insouciance et de la créativité des plus jeunes. Il est vital aussi que le club retrouve son identité à travers la relation privilégiée que doit entretenir le groupe pro avec la formation.

Le rôle des éducateurs

Il n’est pas possible de clore cet article sans parler du formidable travail réalisé par le Centre de formation (on dit Académie) depuis de nombreuses années sous la houlette du discret Samuel Fenillat.

Un travail de fond qui est rarement valorisé car la lumière est mise sur les joueurs, pas sur les entraîneurs et encore moins sur les éducateurs.

Merci aux éducateurs pour cette persévérance et ce professionnalisme qu’ils incarnent depuis longtemps. Merci pour leur fidélité à Stéphane Ziani, Stéphane Moreau, Franck Mauffay pour ne citer que ceux-là. Ils savent le respect que les supporters ont pour leur humilité et la qualité de leur travail. La formation est depuis toujours l’identité du club et c’est elle qui laisse espérer des lendemains qui chantent.