Janvier 2021, Nantes est dans les bas fond du classement et a tout récemment nommé Raymond Domenech comme entraîneur du groupe professionnel. Dès son arrivée, quelques jeunes viennent s’entraîner avec le groupe. Une nouveauté, puisque Christian Gourcuff ne les a jamais inclus dans son projet. Puis un jour, c’est au tour de Quentin Merlin, cinquième joueur le plus utilisé par Pierre Aristouy durant cette courte saison de National 2 d’intégrer le groupe. Son poste ? Pas très clair aux yeux des supporters. Depuis deux saisons, il évolue à un poste assez fixe de milieu gauche. Son nom est d’ailleurs déjà un peu connu pour de bonnes apparitions en Gambardella et notamment contre Nancy, mais également pour avoir fait partie de la génération championne de France U17 en 2018-2019. Son arrivée dans le groupe professionnel fait d’ailleurs pas mal de bruits sur les réseaux sociaux. Pour rappel, Quentin Merlin est originaire de Pornic et donc considéré comme un pur produit nantais.
Deux semaines plus tard et à l’occasion du premier tour de coupe de France face à Lens, Raymond Domenech, licencié juste avant le match, décide de convoquer Abdoulaye Sylla et Quentin Merlin lors du match pour reposer certains cadres. Dans un match sans grandes inspirations, Quentin rentre à la mi-temps dans un milieu à trois et propose une prestation plutôt correcte. Nous sommes alors en février 2021. Après ce match, Antoine Kombouaré débarque à Nantes et assez rapidement, resserre son groupe dans « l’objectif maintien ». Heureusement pour lui il est toujours là, mais c’est vraiment pour faire le nombre. Apparu à huit reprises sur le banc de Kombouaré, il n’est jamais entré, et ce même quand le score était fleuve (4-1 contre Brest ou 3-0 contre Bordeaux par exemple). Le coach Kanak l’expliquera par le fait que le groupe ne doit pas relâcher et que lui ne doit pas faire comme si le maintien était acquis. Des arguments recevables. Il finit donc sa première demi-saison professionnelle avec une apparition en coupe de France mais surtout avec la signature de son premier contrat professionnel jusqu’en 2024, alors que son contrat stagiaire s’achevait en juin 2022.
C’est cette saison 2021-2022 qui va tout déclencher et vu les bases que cela prenait, on n’y aurait pas cru. Durant la préparation estivale, Quentin est baladé à plusieurs postes offensifs, donnant lieu à des choses intéressantes mais sans +. À une semaine de la reprise, Antoine Kombouaré convoque un groupe restreint (18 joueurs) pour un déplacement à Clermont, dans ses 18, Quentin Merlin mais qui arrive en retard au rendez-vous et ira donc jouer avec la réserve qui affronte ce jour-là Caen. Avec Mohamed Achi, ils inscrivent les deux buts de la partie, donnant la victoire au groupe de Stéphane Ziani. Malgré cet accident, Quentin effectuera sa première apparition en Ligue 1 contre Monaco. Neuf minutes dans une position axiale offensive mais cela aura été trop peu. Deux semaines plus tard, il disputera son premier derby professionnel, remplaçant Chirivella pour les deux dernières minutes du temps réglementaire.
Face à un manque de temps de jeu au mois d’août, il retrouve la réserve en fin de mois dans une opposition contre les Herbiers. Avec d’autres professionnels redescendus (Sylla, Descamps), il inscrit son premier but de la saison. Après la trêve, il participera aux deux matchs contre Angers et Brest, mais de manière bien minime (neuf minutes contre Angers, une seule contre Brest). S’en suivra trois matchs consécutifs sur le banc.
Puis une conférence de presse du coach Kombouaré en énervera plus d’un. Une conférence où le coach explique que les jeunes de son groupe n’ont pas le niveau pour prétendre à la Ligue 1. Trois jours plus tard, voulant sans doute se donner raison, il lance Quentin Merlin à l’heure de jeu au poste de latéral gauche, poste dans lequel il n’a plus joué depuis les U16. Il entre et montre de très bonnes choses, et notamment un centre qui amènera un but de Kolo-Muani. Une prestation remarquée qui amènera une première titularisation contre le LOSC, champion en titre la semaine suivante, puis une nouvelle titularisation quelques jours plus tard contre Marseille. Trois matchs où Nantes a défendu mais où Quentin, malgré quelques difficultés, a toujours tenu la baraque. Début décembre, il signera une très bonne performance face à Lens où il délivrera sa première passe décisive en Ligue 1. Lens qui, dix mois plus tôt, était son premier adversaire professionnel.
2022 sera la belle année pour lui. Les performances au poste de latéral ou piston gauche s’améliorent et le coach a confiance en lui. Il devient petit à petit un élément indispensable du dispositif Kombouaré. Un soir de février 2022, le FC Nantes affronte le PSG, l’adversaire qui a lancé la saison de Quentin aux yeux du monde professionnel. Le moment qu’il a choisi pour inscrire un but spectaculaire lors d’une soirée spectaculaire. Déjà adulé par le public Nantais avant, il rentre définitivement dans le cœur des Jaune et Vert avec ce but. À cela s’ajoutent les bonnes performances nantaises, que ce soit en championnat ou en coupe. En coupe d’ailleurs, il a surpris bien du monde en étant le deuxième tireur Nantais, aux dépens de joueurs plus expérimentés. Du sang froid et du dévouement, son pénalty comptera par la suite dans la victoire finale.
Des performances remarquées à Nantes mais pas seulement. Récemment, Sylvain Ripoll avait fait appel à lui dans le cadre d’un rassemblement espoirs. Seul hic, Quentin se blesse lors du match face à Lille et est contraint de déclarer forfait pour ce rassemblement. En espérant l’y voir lors du rassemblement de juin. Pour rappel, Quentin a connu en jeunes pas moins de quinze sélections entre les U16 et les U20. Une trêve qui lui a permis de bien récupérer et de se remettre de sa blessure. On a d’ailleurs appris récemment sa prolongation de contrat jusqu’en 2026, nouvelle bien accueillie par les supporters, même si on sait qu’un long contrat n’apporte rien de plus aujourd’hui. Pour fêter cette prolongation, il a délivré une superbe passe décisive pour Kolo-Muani lors du dernier match face à Clermont (victoire 3-2).
Sa situation a d’ailleurs remis les choses dans l’ordre car les déclarations de novembre d’Antoine Kombouaré avaient eu tendance à refroidir les jeunes sur le point de signer pro. Finalement, le FC Nantes a depuis acquis les signatures d’Affamah, Achi, Doucet, Voisine et Acapandié.