Quand Leïla Peneau frappe le ballon de son pied droit, c’est un bruit spécial. Un bruit sec, mais lourd, synonyme de puissance, mais surtout d'implication. Le premier détail phare de son jeu. Sur une simple passe latérale, une transversale pour un changement de côté, ou un tir de loin, ce petit détail marque les esprits.

Originaire de Saint-Sébastien-sur-Loire, Leïla Peneau commence le football à huit ans au sein du club de sa ville, le GSSS (Groupement Sportif de Saint-Sebastien). Arrivée à la section féminine du FC Nantes en 2012, elle y continue sa progression dans toutes les catégories d’âges avant d’entrer dans l’équipe Senior. A seulement 17 ans, elle est, déjà, l’une des pierres angulaires du jeu de Tanguy Fétiveau. 

Depuis le mois de Février 2018, elle est régulièrement convoquée en Equipe de France (U16 puis U17.) Parfois en compagnie d'Elia Douet, sa coéquipière nantaise. A ce jour, elle compte 13 sélections, pour 4 buts marqués. 

Leïla Peneau est une joueuse très complète bourrée de qualités. Endurante, technique, polyvalente, dotée d'un sens du collectif et d'un bon volume de jeu, elle possède en plus une très bonne vision du jeu. Capable d'éliminer, sans être pour autant une joueuse de dribbles et de débordements. Une qualité de frappe de balle largement au-dessus de la moyenne, ce qui lui offre d'innombrables options de passes, dans le jeu court comme dans le jeu long. Un arsenal varié : changements de côté, passes en profondeur au sol ou lobées, combinaisons… Et surtout, cette frappe de balle lui permet d'être dangereuse dès qu'elle se situe à moins de 30-35 m des buts adverses. Son tir est précis, lourd, puissant, et la Nantaise n'hésite pas à le déclencher. Pour rappel, son magnifique, et crucial, but du match retour du barrage d'accession en D2 contre Le Mans. D’ailleurs, un second aurait pu suivre lorsqu'une autre de ses frappes lointaines a échoué à quelques centimètres au-dessus de la barre transversale. De quoi la rendre redoutable également sur coup franc ou sur corner.

Bien sûr, Leïla Peneau a encore des axes de progression dans sa constance, ou dans sa légère tendance à l'éparpillement. De même, le passage de la R1 à la D2 va réduire la différence en termes de qualité technique. En R1, elle était clairement au-dessus de ses adversaires techniquement. En D2, cela sera moins ou plus le cas. Sa capacité d'adaptation sera donc à suivre attentivement.

La Nantaise évolue au poste de milieu de terrain offensif. Sur les quatre matches de barrage d'accession face au CA Paris et au Mans, elle occupait le poste à gauche de la ligne offensive dans une équipe organisée dans un 4-2-3-1, modulable en 4-4-2. Son pendant à droite était Audrey Lhotellier. Marthe Thiolon avant sa blessure au genou, puis Elia Douet complétaient tout cela en tournant autour du pivot Claire Guillard.
A gauche, elle rentrait dans l'axe pour organiser le jeu, et s'offrir des angles de passe ou de tir. Son couloir libéré, Inès Ou Mahi, son arrière gauche, pouvait alors combiner avec elle. Toutefois, à plus ou moins long terme, elle deviendra probablement une joueuse d'axe. Ses qualités profiteraient certainement d'un placement plus au cœur du jeu. Polyvalente, Leïla Peneau peut quasiment évoluer à tous les postes du milieu de terrain dont trois postes d'axes différents.

- En relayeuse comme Amandine Henry ou Rose Lavelle.

Avec son volume de jeu, ce rôle de box to box, aussi présente à la récupération qu'à la projection vers l'avant, lui conviendrait. Le jeu devant elle, elle pourrait l'orienter du mieux possible grâce à sa vision du jeu. Autre point positif, elle subirait un marquage moindre et serait probablement plus libre. Seulement, ce rôle l'éloignerait peut-être un peu trop du but adverse, une zone où elle s'avère très utile.

- En meneuse de jeu comme Danielle Van de Donk.

Dans le 4-3-3 néerlandais, protégée par un double pivot défensif, et accompagnée par des ailières aux profils différents ainsi qu’une avant-centre mobile et technique, Van de Donk excelle à ce poste. Elle aide à la récupération du ballon et est aussi utile à son équipe dans un jeu de possession que dans des transitions rapides. Volume de courses, disponibilité et vision du jeu sont les bases de ce poste. Et en bonus, une présence régulière aux abords de la surface adverse. Si elle est bien entourée, et si le tout est bien organisé, c'est un poste qui pourrait convenir à Leïla Peneau. 

- En 9 et demi comme Dzsenifer Marozsan.

Place à la finition et moins à l’organisation. Sa frappe de balle et sa qualité technique lui permettraient de gonfler ses statistiques. Point négatif, elle serait moins au cœur du jeu, dépendrait un peu plus des autres et surtout, aurait le jeu derrière elle.

Dans tous les cas, l'avenir est radieux pour la jeune Nantaise.  La voir franchir tous les paliers pour poursuivre sa progression au plus haut niveau, voilà qui nous rend bien impatients que la saison commence.

(Photo par Gérald Mounard)