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Après le beau succès populaire de la Beaujoire la semaine dernière et malgré la courte défaite face au PSG (0-1) on attendait avec une certaine impatience la suite du championnat pour les Canaries. Avec pour objectif une troisième victoire consécutive à l'extérieur. 

Premiers coteaux

Mais ce rendez-vous en terre champenoise ne semblait pas si simple malgré la dernière place des Rémoises après quatre défaites pour autant de matchs. Une bien triste situation pour un club dont on sait qu’il fut un pionnier en matière de football féminin, étant le premier, à la fin des années soixante, à avoir réhabilité la discipline après plusieurs décennies de silence. 

Le début de rencontre confirmait la difficulté pour les Canaries de mettre en place le jeu entrevu depuis le début du championnat face à des rouge et blanc qui voulaient enfin accrocher leurs premiers points. D'ailleurs les Rémoises faisaient beaucoup reculer le bloc nantais qui éprouvait de grosses difficultés à relancer proprement. Anaèle Le Moguédec était à l'origine de tous les bons coups, voulant se rappeler face à son ancien club dont elle fut une des grands espoirs plusieurs saisons avant de quitter le nid canari, qui stagnait trop longtemps en D2. La pression sur le but d'Émily Burns se faisait forte mais sans réel danger pour autant.

Après le premier quart d'heure à subir, les Nantaises commençaient enfin à sortir le ballon vers l'avant. Mais sans vraiment inquiéter leurs adversaires. Le jeu s'équilibrait avec toutefois trop de déchets techniques de part et d'autres pour espérer s'offrir de réelles occasions et de pousser le très maigre public du stade Auguste-Delaune (à peine 300 personnes pour une capacité de 15 000 spectateurs) à s'enthousiasmer. Les joueuses se neutralisent sans faits notoires et regagnent les vestiaires en nous laissant sur notre faim.

Une victoire à sabrer

Côté Nantais, Nicolas Chabot faisait rentrer Rabanne et Marcano (pour Recio et Viagre) à la reprise. Le jeu canari se mit enfin en marche et on vit de très belles envolées notamment par le couloir droit. 

En trois minutes (52e et 54e) les jaune et verte (en maillot noir élégant pour l'occasion) faisaient le break par Rabanne et Gago aux termes d'actions rondement menées passant par toutes les lignes.

Dix minutes plus tard, Louise Fleury, après avoir éliminé plusieurs adversaires dans les grandes largeurs, servait un bijou de passe à l'emblématique jeunette Juliette Mossard qui à l'angle droit de la surface frappait imparablement sous la barre de E. Launay pour un magnifique troisième but en moins d'un quart heure. À cet instant on pensait que les Nantaises allaient vers une fin de match très tranquille voire vers l'euphorie que leur jeu semblait afficher.

Mais les Champenoises ont de l'orgueil. Et c'est au contraire elles qui se jetaient maintenant à l'assaut de leurs adversaires en multipliant les attaques, les corners et les coups de pieds arrêtés. 

Sur une passe en profondeur, la gardienne canadienne des Canaries faisait une sortie kamikaze au devant de l'attaquante rémoise et la heurta violemment. Le penalty ne souffrait d'aucune contestation ainsi que le carton jaune pour la malheureuse E. Burns. Mais il fallut attendre de nombreuses minutes pour que les deux joueuses recouvrent leurs esprits et surmontent le choc sur lequel s'activèrent les soigneurs. Le coup de pied de réparation fut parfaitement exécuté par la capitaine R. Corboz ce qui insuffla une énergie nouvelle aux locales.

Millésime 2025

Les Rémoises se ruèrent vers le but des Nantaises avec grande détermination et on se dit que si une nouvelle réduction arrivait vite la fin de partie pouvait se dérouler dans un oppressant suspense. D'autant que le temps additionnel afficha 13 minutes supplémentaires, ce qui malgré l'arrêt précédent le penalty ainsi que les nombreux changements de parts et d'autres semblait assez surréaliste. Mais les Canaries ne sont pas tombées dans la panique et le jeu en emporte pièce. L'équipe composée de grandes joueuses d'expérience géra assez bien la fin de partie même si les minutes semblaient s'égrener  très lentement. 

C'est donc une troisième victoire à l'extérieur pour un FC Nantes qui se retrouve avec 9 points à la 5e place avant la trêve internationale dans cette Arkema première ligue. Les féminines recevront deux fois de suite début novembre en accueillant le PFC et Dijon à Marcel-Saupin. L'engouement populaire qui n'est pas passé inaperçu lors de la rencontre à la Beaujoire (16.847 spectateurs) va très vite faire des frustrés ou des râleurs.

Il est évident que va se poser très clairement le problème d'une enceinte permettant l'accueil de 5.000 à 10.000 spectateurs régulièrement tant l'attente est grande autour de ce projet de football féminin proposé par Nicolas Chabot et son staff et de l'ambition que semble vouloir exprimer le président du club.