Dans ce temple du foot qu’est Marcel-Saupin, tout était réuni à l’office du samedi soir, pour une belle offrande aux adorateurs du beau jeu que nous sommes. Outre le temple au complet, la météo clémente, les disciples de ces deux belles équipes, techniques et joueuses, nous promettaient un partage fidèle à l’esprit et au jeu que nous apprécions. Nous n’avons pas été déçus. Il n’a manqué que les buts.
Première mi-temps
Est-ce parce que le souvenir des entames précédentes restait encore trop prégnant, voire douloureux ? Toujours est-il que les joueuses du FCN prenaient les meilleures initiatives en ce début de rencontre. Malgré un bloc bas fonctionnant au mieux pour resserrer les lignes et fermer les espaces au Paris FC, ce sont bien les Nantaises qui se montraient les plus incisives initialement. Une bonne récupération et de bonnes sorties de balles agrémentaient ce départ, à l’image du volume manifesté par Juliette Mossard.
Aussi, après un centre dangereux dès la 2e minute, un contre rondement mené à la 5e par Kelly Gago lobait Chiamaka Nnadozie, sauvée en l’occurrence in extremis par ses partenaires revenues sur la ligne.
La bonne animation au sortir du camp nantais continuait dans ces premiers instants de la partie. Si le PFC prenait le terrain et redoublait les passes, démontrant sa technique individuelle et collective, ce sont véritablement les protégées de Nicolas Chabot qui se révélaient les plus proches de débloquer le score.
Si bien, qu’à la 15e minute, une autre échappée de Kelly Gago stoppée peut-être illicitement par le portier parisien, profitait à l’aile droite. La frappe de Julie Rabanne échouait sur le poteau francilien, mais l’équipe jaune produisait de bons lancements. Un but nantais aurait alors, mérité de sanctionner ces bonnes premières minutes.
Cependant, l’emprise et la maîtrise des Parisiennes allaient se faire en augmentant. Les Nantaises avaient laissé une première chance de passer devant au tableau d’affichage. Dès la fin de la première demi-heure, Paris se rapprochait de la surface de vérité d’Emily Burns. Il s’avère toujours très sensible de subir aux extrêmes abords de ses cages.
Aussi quelques sueurs froides allaient maintenant parcourir les travées du mythique stade avant la césure. Comme un présage, une frappe enroulée, bien pensée mais mal réalisée sonnait déjà le tocsin dans l’arrière-garde nantaise vers la 27e minute. Surtout, un hors-jeu salvateur (et peut-être litigieux) préservait le dernier rempart nantais, tant du but, refusé, que d’une expulsion, probable à la minute suivante : ouf !
Cette fin de mi-temps permettait toujours d’apprécier l’aisance technique des Parisiennes dont Gaëtane Thiney, menaçant Nantes plus manifestement. Heureusement Clara Mateo semblait encore un peu esseulée en pointe des Bleues. C’est très logiquement, qu’aux 37e et 39e minutes, le PFC eut sa meilleure occasion. Dans la surface nantaise, après une défense mal négociée, et un corner mal renvoyé, c’était au tour des joueuses de la Capitale de toucher du bois.
Était-ce ce que l’on galvaude souvent comme l’ascendant psychologique, mais nombre d’entre-nous, les supporters en premier, souhaitions que la pause intervienne vite. Un dernier rush nantais issu de la gauche ne changeait rien, le tir bien que cadré étant facilement, la sphère était devenue parisienne.
Les deux équipes rentraient donc aux citrons déjà frustrées de n’avoir pris les devants dans ce premier acte de qualité. Chacun avait eu ses opportunités. Au bénéfice des Nantaises, une fois de plus, la satisfaction de contester de belle manière la hiérarchie établie.
Deuxième mi-temps
Les débats reprenaient sous les mêmes auspices. Un coup-franc bien placé aurait pu être accordé pour les jaunes et verts à la 48e minute. Ensuite une combinaison poursuivie sans rien donner, alors qu’on aurait pu se contenter de laisser filer pour obtenir un “coup de pied de coin” comme on dit outre-quiévrain, témoigne de bon esprit pratiqué.
Tout comme on ne surajoute pas à la faute en foot féminin, on aime aussi ce FCN pour ça. Comme nous le faisait justement remarquer notre voisin de travée Olivier Petit, dont La Maison Jaune est partenaire du docu-BD “La grande histoire du FC Nantes” : C’est frais… Et, c’est bien !
A propos de fraîcheur, à l’heure de jeu et des changements, PFC allait sérieusement refroidir les ambitions locales. Le replacement à droite de Clara Mateo, plus à même d’animer davantage le jeu parisien, conjugué au rentrées de Mathilde Bourdieu et Julie Dufour revigoraient les attaques parisiennes.
Avec l’inoxydable Gaëtane Thiney, les passes se faisaient plus clairvoyantes, parfois plus verticales, et les ballons arrivaient mieux dans la surface jaune. Les nerfs du public s’en trouvaient de manière inhérente plus sollicité.
Pourtant, à la 72e minute, c’est encore Kelly Gago pour Nantes qui allait avoir la plus franche des occasions dans un autre face à face. Cette fois, Chiamaka Nnadozie se livrait moins, qu’en première mi-temps. L’avant-centre jaune tardait à trouver l’angle, et était reprise par le très bon retour, et très bon tacle de Nicole Davis. Le score de parité restait de mise.
Plus rien n’allait être marqué malgré une domination sans partage des Parisiennes sur la fin de rencontre. Les Canaries ne sortaient plus que sporadiquement en contres lointains et difficiles. Il s’en fallut même de très peu pour qu’à la 83e minute, deux coups de tête franciliens ne crucifient Nantes. Cette seconde mi-temps se terminait identiquement à la frustration des joueuses tous camps confondus.
Les réactions
Clara Mateo, nous confirmait sa frustration malgré le plaisir d’avoir évolué devant ses proches. Elle retrouvait aussi, en l’occasion Julie Pasquereau et Maureen Cosson, ayant joué ensemble à La Roche-sur-Yon, dans leurs jeunes années.
Nous avions d’ailleurs entraperçues de jolies promesses au passage de ce club de la Roche à l’Open de Couëron féminin des moins de 19 ans. Que de chemin parcouru, et de pelouses foulées depuis. Cela produit aujourd’hui de belles rencontres comme celle à laquelle nous avons assisté hier soir. Avec le recul, le sentiment de regret lié au résultat partagé peut se comprendre, mais, à notre sens, aucune des deux équipes ne méritait de perdre non plus.
En nanto-Nantais que nous sommes, nous aurions bien-sûr préféré la victoire. Elle était possible. Le sort et les poteaux en ont décidé autrement. Il n’en demeure pas moins qu’au fil des matches, les très bonnes intentions et le jeu produit par les protégées de Nicolas Chabot affirment pleinement la septième place méritée, méritoire et méritante du FCN dans ce championnat. Au-delà des résultats, ce jeu et ce comportement plaît. Cette même Maureen Cosson remerciait le public (aussi) indiquant qu’elles “jouaient pour ça”. Devoir accompli.