La saison dernière, Strasbourg a fini 15e, deux points devant Nantes, barragiste. Comment tu as vécu cette saison ?

Il y eu le Covid, on pouvait voir des matches à 5000 spectateurs au début, puis il y a eu les huis clos. Avec les difficultés sportives, la fin de cycle de Thierry Laurey et les joueurs qui n'étaient plus très concernés, c'était très mouvementé et très tendu jusqu'à la fin. Vu ce qu'on a montré en début de saison, 15e c'était le meilleur résultat qu'on pouvait avoir. On faisait très clairement partie des cinq moins bonnes équipes du championnat.

Le début de cette saison était assez mitigé pour ton club, qui revient bien (7e) avec notamment des cartons contre Lorient (4-0) et Saint-Étienne (5-1)...

Le premier match contre Angers (0-2), on joue sans défense, car on avait à peine commencé notre mercato. Défensivement, on avait personne, on avait même mis Sissoko en défense centrale. Face à Troyes (1-1), on fait une bonne deuxième mi-temps, mais il y avait encore ce problème d'effectif, de cohésion. C'était les débuts de Julien Stéphan aussi. Avec la victoire contre Brest (3-1), on s'est mis en route. Depuis le derby, on est vraiment bien. On sent que le groupe commence à bien se connaître. Les joueurs ont bien adhéré à la philosophie de Julien Stéphan. On progresse, c'est un début de saison positif.

Tu parles de l'arrivée de Julien Stéphan, après l'ère Thierry Laurey. Il apporte du renouveau à l'équipe ?

Oui. Déjà, il fait confiance à tous les joueurs de l'effectif, ce que ne faisait pas Thierry Laurey, par exemple avec Prcic, qui renaît de ses cendres avec Stéphan. Il apporte quelque chose dans le management surtout. Il gère bien le groupe, il arrive à concerner tout le monde. On sent vraiment qu'il y a une intention d'aller vers l'avant, plus que sous Laurey.

Vous étiez la troisième meilleure attaque avant le début de cette journée, derrière Paris et Nice. C'est votre principale force, de marquer des buts ?

Oui. On concède pas mal d'occasions, donc le fait qu'on arrive à beaucoup marquer, c'est positif. On profite aussi de joueurs très qualitatifs devant : Ajorque qu'on ne présente plus, Diallo qui répond présent, le retour de Gameiro, qui est un énorme atout et Thomasson dans une moindre mesure. C'est ce qui nous permet d'être aussi haut au classement.

Ces attaquants sont-ils complémentaires sur le terrain ?

Ajorque et Gameiro, on a vu que ça marchait bien. Ajorque joue en point de fixation et Gameiro qui prend les espaces libres et tourne autour des défenseurs. L'année dernière, Ajorque et Diallo, ça n'avait pas marché, mais je pense que c'était dû à la façon de jouer. Ça fait plusieurs matchs qu'ils jouent ensemble cette saison, et ça cartonne. Les trois se complètent bien.

Comment tu vois le retour de Kévin Gameiro à Strasbourg ?

Même s'il est en fin de carrière, à 34 ans, c'est toujours une bonne chose qu'un joueur comme lui, qui a joué en équipe de France et gagné des titres avec des grands clubs, revienne à la maison. Ça prouve que le club ne l'a pas laissé dans l'indifférence. Il y a eu des questions, quand il est arrivé à la fin du mercato. On s'est dit qu'on n'avait peut-être beaucoup dépensé pour son salaire et qu'on n'avait pas pu faire d'autres joueurs. Mais ça reste une très bonne pioche pour l'effectif. Pour une équipe moyenne de Ligue 1, il est largement au niveau.

Que penses-tu du mercato estival du club ?

Le mercato est bon. Nyamsi, je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi fort, il est vraiment bon. Le Marchand, arrivé libre, est performant. Avec Djiku, c'est solide. Le retour de Guilbert, c'est dommage que ce ne soit qu'un prêt. La seule chose que je regrette, c'est qu'on s'est activé lors des deux dernières semaines du mercato.

Comment tu l'expliques ?

On est souvent dans l'observation, à la recherche des bons coups. On a été aussi bloqué par les finances du club, à cause du Covid. Tout le mercato, on a voulu recruter Ferhat, et ça ne s'est jamais fait. C'était la priorité, et ça a un peu figé le mercato en juillet.

C'est une équipe qui n'a pas été trop chamboulée non plus. C'est bien d'avoir cette continuité ?

C'est à moitié une reconstruction, et à moitié la continuité de la saison dernière. On a réussi à fédérer les joueurs qui étaient avant avec les nouveaux, dans un même but. C'est plutôt positif que Stéphan ait réussi à faire ça.

Quels sont les objectifs de Strasbourg cette saison ?

Marc Keller avait parlé d'une saison de transition et d'un nouveau cycle qui se met en place. Je ne m'attendais pas à grand chose. Je pense que si on arrive à garder ce niveau de jeu et cette efficacité offensive, un top 10 est jouable. On a souvent l'habitude, à Strasbourg, de faire des secondes parties de saison un peu catastrophiques. Donc, je ne préfère pas m'emballer non plus.

Le match contre Nantes peut-être un tremplin pour Strasbourg. Comment le sens-tu ?

On galère un peu à l'extérieur. Le seul match à l'extérieur qu'on gagne, c'est contre Lens (1-0). C'est un match entre deux équipes qui ont le même niveau de jeu, qui sortent d'une saison compliquée et qui sont plutôt bonnes en ce début de saison. On a aussi le même nombre de points. Honnêtement, une victoire peut être un énorme tremplin. Mais si on perd, ce ne sera pas un coup d'arrêt. On est assez fort mentalement pour continuer sur notre lancée.

Quel regard tu portes sur l'équipe nantaise cette saison ?

En début de saison, quand j'ai su que Nantes gardait Kombouaré, je pensais que ça allait être un peu difficile. Offensivement, vous êtes plutôt efficaces, je dirais. Dans le jeu, c'est intéressant. Même des matchs galères comme contre Clermont (2-1), vous les gagnez. Je pense que Nantes a tout pour faire une très bonne saison cette année, surtout avec des joueurs comme Blas, Kolo Muani, Lafont, Pallois. En terme de qualité, c'est assez similaire à Strasbourg.

Quel est ton pronostic pour le match et pour le classement des deux équipes en fin de saison ?

Si je dois me mouiller, je dirais 2-1 pour Strasbourg, parce que le retour de Stéphan contre Nantes. Je pense qu'on va finir 10e et Nantes, juste derrière, avec quasiment le même nombre de points, 11e ou 12e.