Le scénario a été suffisamment fou et le final tellement renversant qu’ils ont gommé en grande partie les imprécisions techniques, le manque de maîtrise et les maladresses répétées des uns et des autres.
Merci au gardien de Karabagh
Encore que, en parlant de maladresses, on n’oubliera évidemment pas que c’est grâce à l’une d’elles, la plus grosse de la soirée, commise par Magomedaliyev, le malheureux gardien de Karabagh, que les Canaris entrèrent véritablement dans la partie.
On en était alors à la 17è minute et le moins qu’on puisse écrire est qu’ils n’avaient filé que du mauvais coton durant un premier quart d’heure où, timorés, ils avaient subi l’ascendant des Azerbaïdjanais. Sans Alban Lafont, auteur de deux interventions salvatrices face à Owusu (8è) puis Kady (11è), ils auraient même été carrément dans de sales draps. Et puis, donc, Magomedaliyev dont les bras et les pieds se mélangent autant que les touches de l’ordinateur du rédacteur chargé d’écrire son nom, eut la bonne idée de faire des siennes. Il relança le ballon directement sur Chirivella qui s’empressa de transmettre le cadeau à Ludovic Blas. Du gauche, le numéro 10 Nantais plaça un tir à ras de terre qui se ficha au coin des filets de Karabagh.
Karabagh égalise sur penalty
Les Canaris, forts de cet avantage flatteur, oublièrent alors leur timidité offensive et alors qu’ils n’avaient précédemment valu que par leur solidarité défensive, ils se montrèrent suffisamment entreprenant pour que Blas, d’une volée du gauche, soit à deux doigts de réaliser le doublé. Cette fois, Magomedaliyev, sieste terminée, s’interposa. Il intervint de nouveau face à Moutoussamy qui, bien servi par Merlin, avait tenté sa chance à son tour (33è). La frappe manquait sans doute de puissance mais elle traduisait la bonne réaction des Nantais, même si leurs attaquants, Kader Bamba, Mohamed et Guessand affichaient de préoccupantes limites, accentuées par le fait que la possession de balle penchait nettement en faveur des Azerbaïdjanais.
L’ennui est qu’après la pause, atteinte sur cet avantage de 1-0, c’est Karabagh, qui reprit le dessus. Cette équipe n’a pourtant rien d’une terreur mais Merlin, moins à l’aise sur le côté gauche de la défense qu’en certains autres matches, dilapida un ballon qui permit à Ozobic d’aller se présenter face à Lafont dont l’intervention, plongeon dans les pieds, déboucha sur un penalty. Ozovic le transforma plein axe.
Nantes y a cru et a poussé jusqu’au bout
Tout était à refaire puisque ce score nul était synonyme d’élimination pour les Canaris. Une occasion quasiment à bout portant de Mohamed (57è), un coup franc sur un poteau de Kady (60è) montrèrent que chaque équipe possédait encore ses chances et pour tenter d’augmenter celles de son équipe Antoine Kombouaré procéda à trois changements d’un coup (Appiah pour Corchia, Simon pour Bamba et Sissoko pour Guessand) à la 67è minute. Le temps filait désormais contre les Nantais, la Beaujoire continuait pourtant à les soutenir ardemment (« on a vraiment un public de ‘’malades’’ », dira Kombouaré), à les pousser à se transcender, à gommer leurs approximations techniques par leur solidarité, à y croire encore et toujours. Et malgré quelques contres de Karabagh (sauvetage de Girotto à la 87è), la fin de match fut à leur avantage. Coco avait succédé à Chirivella et surtout Ganago avait suppléé Moutoussamy (79è).
Ganago, le sauveur
On précise surtout, non pas que Moutoussamy ait démérité, au contraire, mais le Camerounais s’apprêtait à jouer un rôle essentiel. L’arbitre avait indiqué 6 minutes d’arrêt de jeu, 4 étaient écoulées lorsque Ignatius Ganago décocha un shoot croisé qui laissa pantois Magomedaliyev et ses défenseurs.
Karabagh était vaincu à genoux. Nantes, vainqueur, exultait, la passion avait fait place à l’extase. Antoine Kombouaré au bord des larmes, remerciait ses joueurs pour tout ce qu’ils lui donnaient : « Je suis un entraîneur heureux, les mecs me font vivre des trucs de dingue, il faut être reconnaissant, il faut aussi leur dire qu’ils sont capables… »
Capables de se qualifier pour un nouveau tour de Ligue Europa ? Ce sera une autre histoire, elle s’écrira la semaine prochaine à Olympiakos.
LA FICHE
FC Nantes bat Karabagh 2-1.
Buts : pour Nantes : Blas (17è), Ganago (90è +4) ; pour Karabagh (Ozobic, 55è, pen).
30.927 spectateurs. Arbitre : Jakob Kehlet. Avertissements : Nantes : Kader Bamba (41), Girotto (59è) ; Karabagh : Vesovic (82è)
FC Nantes : Lafont – Corchia (Appiah, 67è), Castellotto, Girotto, Merlin – Chirivella(Coco, 88è), Blas, Moutoussamy (Ganago, 79è) _ Bamba (Simon, 67è), Mohamed, Guessand (Sissoko, 67è)
LA SITUATION
Le FC Nantes est 3è de son groupe avec 6 pts, derrière Fribourg (13 pts, déjà qualifié) et Karabagh (7 pts, meilleure différence de buts particulière et générale). Il se qualifiera s’il gagne à Olympiakos et si Karabagh est battu à Fribourg. Il sera éliminé s’il ne gagne pas.
Il est en revanche sûr de rester au minimum 3è (4 points d’avance sur Olympiakos, 4è) et d’être qualifié pour la Ligue Europa Conférence