On aurait pu se réjouir de la victoire du FC Nantes contre l’une des meilleures équipes du championnat, mais la mort d’un supporter, survenue après une échauffourée où il a reçu un coup de couteau, nous oblige à rester mesuré.
Nous vivons certes dans une société de plus en plus violente, voire violentisée, et chaque motif de désaccord nous pousse à une opposition de plus en plus radicale. On voudrait que le football, activité ô combien futile, échappe à ce phénomène. Mais ce jeu par ailleurs fabuleux a toujours été, historiquement, le miroir des travers de notre société.
Ce papier avait pour but de commenter la rencontre de football opposant les équipes de Nantes et de Nice. Le contexte sportif aurait suffit à créer l’événement. Une équipe en crise (un récent changement d'entraîneur en atteste) est parvenue à vaincre l’une des toutes meilleures équipes du moment, invaincue depuis le début de saison et même devenue invincible, son gardien de but n’encaissant plus le moindre but depuis deux mois.
C’est dire l’exploit des hommes de Gourvennec, et celui de Florent Mollet à la conclusion d’un magnifique mouvement, parti de Moses Simon sur l’aile gauche, magnifié par une géniale déviation de Pedro Chirivella pour Moussa Sissoko dont la frappe est repoussée par le gardien niçois. Mollet, idéalement placé, se fait alors un plaisir de claquer le ballon dans des filets qu’on disait inatteignables.
Voila le football dont on aime parler, ce genre de mouvement qui a fait la réputation du club et aussi, à une certaine époque, sa force. Le reste du match mérite également d’être conté : les exploits répétés d’Alban Lafont, les deux tentatives nantaises qui ont été repoussés par les montants, et la joie de Jocelyn Gourvennec quand l’arbitre siffle la fin de la partie.
Mais nos pensées d'aujourd'hui vont d’abord vers une famille frappée par le deuil. Qu’une victoire des Canaris ne consolera pas.