Vendredi soir, les Jaune et Vert se sont une nouvelle fois incliné sur leur pelouse. Un but d’Ajorque dès la 9e minute sur coup de pied arrêté aura suffit aux Brestois, qui se seront ensuite limité à défendre collectivement et à attaquer incisivement. Le second but inscrit en toute fin de match est venu clore une rencontre maîtrisée par une équipe sereine. C’est en effet un nouveau paradigme depuis deux saisons, le FC Nantes craint le Stade Brestois, et cela se ressent bien chez les joueurs.
La confiance en panne sèche
Pourtant, malgré ce but encaissé, les coéquipiers de Pedro Chirivella ont réussi à faire le jeu par moments. Si certaines séquences ont semblé intéressantes, elles n’ont fait qu’insuffler un espoir qui, généralement, s’essoufflait rapidement. Alors que cette rencontre était décisive dans la lutte pour le maintien – un résultat positif aurait permit de distancer Rennes ou l’ASSE qui s’affrontent lors de cette 21e journée – et aurait permit à Nantes d’enchaîner deux victoires, les Canaris n’ont su être efficace face au but. Sur quatorze tirs tentés, seulement deux furent cadrés. Insuffisant.
L’un des soucis finalement, se trouve peut-être dans le fait que Nantes n’est pas habitué à faire du jeu. Nantes subit et n’est que dans la réaction. Nantes est penaud, fragile et impuissant. Car c’est bien cela qu’est devenu ce club depuis tant et tant d’années. Un club très moyen avec une équipe sans allant et des joueurs dénués de tout sentiment de révolte. A quand remonte la dernière fois que l’on a vu les joueurs se confronter entre eux, se pousser les uns les autres ? Tout le monde au FC Nantes a l’air de subir mais sans rien dire. Ils acceptent ce qui arrive. Puis ils célébreront peut-être, en fin de saison, le maintien comme si cela était une réussite. C’est pourtant bien un échec. Pensons à Pedro Chirivella, imaginons ô combien il doit être mentalement lessivé après trois années à lutter jusqu’à la dernière journée pour le maintien.
Le football est avant tout une histoire de confiance, de bien-être psychologique et mental. Cette confiance n’est pas qu’individuelle, elle ne s’observe pas uniquement au niveau des joueurs mais bien au niveau de l’ensemble de la structure club. Sans être animé par la victoire, comment s’avancer sur le terrain avec un minimum de sérénité ?
Une cuisine sans chef
Dans ce club, il faut des gens qui savent comment gagner, ou au moins comment perdre avec dignité. Aujourd’hui, de la direction aux joueurs, en passant par le staff, personne n’a la recette. Nantes aujourd’hui c’est une cuisine sans chef, une cuisine où l’on mélange des ingrédients sans réelle réflexion ou cohérence en espérant qu’un résultat positif inattendu se produise, qu’une absence de logique, une erreur, finisse par se transformer en un met savoureux, telle la tarte tatin. Malheureusement, si ce n’est la folle année 2022, ce sont de piètres plats qui sont servis aux supporters nantais à la Beaujoire.
Car oui, quel meilleur signe d’un manque total de sérénité que cette scandaleuse statistique de quatorze défaites, quatre matches nuls et seulement deux victoires sur les vingt derniers matches jouer à domicile ? Comment expliquer de manière rationnelle que le soutien d’un public magnifique et dans un aussi beau stade ne puisse procurer un tantinet de confiance et d’envie à ces collectifs qui se succèdent ? Comment se résoudre à croire qu’un lendemain heureux est possible pour ce club ?
A la recherche de la solution miracle
Des solutions il y en a, sans aucun doute. Des solutions, il en faut. Mais elles doivent être mûrement pensées et envisager une vision du club à long terme. Changer d’entraîneur sera par exemple toujours une solution – facile – pour tenter de remédier à des résultats sportifs non satisfaisants. Pour autant, à Nantes en tout cas, ce n’est jamais une solution gagnante, au contraire. Cela ne permet que très rarement de changer de paradigme et de guérir le mal qui ronge ce club. Changer les joueurs ? Les mercatos sont a priori une bonne solution pour améliorer la qualité d’un effectif, seulement faut-il savoir recruter avec cohérence et ambition. Mais il faut également l’admettre, quel joueur souhaite encore venir jouer au FC Nantes et y rester ? Enfin, solution radicale et d’actualité depuis bien longtemps sur les bords de l’Erdre : le changement de direction. Aux grands maux, les grands remèdes. Vouloir le changement est une chose, à qui le confier en est une autre. En effet, si la nécessité d’un changement semble évidente, c’est sur des personnes compétentes qu’il faudra s’appuyer, au risque sinon de basculer davantage.
Excusez le pessimisme de cet article. Malheureusement, trouver ne serait-ce qu’une once d’espoir et de positivité dans des saisons qui se ressemblent toutes est un réel défi. Du stade, de nos canapés, derrières nos écrans, nous ne cesserons jamais de croire à un renouveau mais ce ne sera pas pour maintenant. Rendez-vous en septembre 2025.