Les amateurs, c’est-à-dire ceux qui aiment vraiment un jeu collectif rapide, bien construit, constant et qui se délectent de voir des actions brillamment construites se conclure par un but, se sont régalés, à La Beaujoire. De quoi se réconcilier avec un football débarrassé de ses feuilletons estivaux de transferts exotiques et de bouderies qataries.
Pour obtenir un tel résultat, il faut être deux. Alors parlons d’abord de l’ASM. Après avoir fait carton plein lors des deux premières journées de championnat, Monaco se présentait en ultra favori. Et l’équipe d’Adi Hütter a tenu pleinement son rang. Une équipe physique, dotée de formidables techniciens, à l’image de Golovin, de Ben Yeder et du Japonais Takumi Minamino intenable depuis le début de saison, et qui a marqué hier encore. Les Monégasques n’ont jamais renoncé, même quand le score leur était très défavorable. Ils ont tiré 27 fois aux buts, cadrant dix de leurs tirs. Une statistique impressionnante comparée aux trois tirs nantais... qui certes ont tous fini au fond des filets.
Alors si l’esthète du foot est sorti satisfait d’avoir assisté à un match de gala, le supporter nantais peut se sentir une nouvelle fois frustré, alors que la victoire était envisageable.
Des insuffisances, il y en a eu, sinon le FCN n’aurait pas laissé passer la victoire. Le coaching notamment n’a pas porté ses fruits, loin de là.
Il est préférable de s’appesantir sur les points positifs. Ce que l’on retient en premier lieu, c’est le sentiment de voir progresser un bloc compact, jouant la même partition pendant 90 minutes. La débauche d’efforts (certains joueurs sont sortis rincés de cette rencontre) donne beaucoup plus de solutions au porteur du ballon et provoque une réelle accélération du jeu.
Sur le plan individuel, le retour en forme de Simon est rssurant mais c’est le travail de Mohamed qui est à mettre en exergue. Match après match, l’Egyptien impose sa qualité technique, mais aussi sa présence constante dans le jeu nantais, ne rechignant jamais à défendre. De plus, il est efficace, ne tremblant jamais sur les pénaltys, et très opportuniste pour reprendre hier un centre de Merlin pour le troisième but nantais. Le Brésilien Douglas Augusto est aussi une des bonnes surprises de ce recrutement. Accrocheur, il sait parfaitement utiliser le ballon pour relancer ses attaquants. Très précieux et complémentaire de Chirivella.
Derrière une défense, aux abois en fin de match, Descamps ne peut pas être tenu responsable des buts nantais et ses interventions dans le dernier quart d’heure ont permis d’éviter le pire. Une confirmation pour celui qui est appelé à suppléer l’absence de Lafont pendant plusieurs semaines.
Un mot particulier sur Castelletto qui a finalement accepté de jouer, après son bras de fer avec la direction du club. Buteur sur corner, il s’est montré précieux hier. Cela changera-t-il son envie d’ailleurs ? C’est l’une des interrogations des jours à venir.
La fin du mercato en réservera d’autres, dont celle concernant le maintien de Pierre Aristouy au poste de coach. Le bilan comptable ne lui est pas favorable : un seul point en trois matchs. Les espoirs suscités par la prestation nantaise contre Monaco et l’évidente nécessité de lui laisser un sursis de quelques matchs pour confirmer ces premières impressions suffiront-ils à lui garantir une survie sportive ? Rien n’est moins sûr. Le match contre l’OM le week-end prochain sera déterminant.