Durant son enfance, Maxime Montembault a grandi entre Laval (Mayenne) et Vitré (Ille-et-Vilaine). Après avoir obtenu un BTS dans le management, il est entré dans la grande distribution, avant de rejoindre le milieu des centres d’appels, à 22 ans. « J’ai gravi les échelons, mais ce n’était pas une vocation, explique l’homme âgé de 35 ans aujourd’hui. Après une dizaine d’années d’expériences, j’ai eu l’opportunité d’ouvrir ma boîte, ici en Roumanie. »
Il est donc installé dans la capitale Bucarest depuis deux années. « On a une quarantaine de salariés. Il y a pas mal de francophones ici », affirme-t-il. Pourquoi le choix de la Roumanie ? « J’ai essayé de créer mon entreprise en France, mais je n’ai pas réussi. Je n’ai pas trouvé de clients au prix de la prestation que je souhaitais. »
Avec un ami et son neveu, ils ont ainsi pris l’avion pour s’installer à Bucarest. « Ici, la vie est facile. Tout est plus simple, surtout quand on a un peu plus de revenu que la moyenne nationale, explique Maxime. Le coût de la vie est moins cher. »
Son premier souvenir de la Beaujoire
Sa passion pour le FC Nantes lui est venue « sans vraiment de raison ». Aucun de ses proches ne supporte le club de Loire-Atlantique. « Ma grande sœur faisait ses études à Nantes. Je me souviens avoir demandé à mon père d’aller à la Beaujoire, une fois. »
Joint par téléphone, Maxime raconte une anecdote d’une de ses premières fois au stade. « Je me souviens quand j’étais gamin, d’un Nantes-Lens, se remémore le supporter nantais. On n’avait pas pu rentrer dans le stade parce qu’il n’y avait plus de place ! »
Le Lavallois n’a jamais été attiré par les grosses affiches, préférant aller voir des petits matchs. « C’était aussi une question de prix quand j’étais étudiant. J’allais voir 6, 7 matchs par an. » La remontée en Ligue 1 du club en 2013, comme le titre de champion de France en 2001, ont marqué le supporter. « En 2013, c’était un groupe attachant. C’était un grand moment, attendu par beaucoup de supporters. »
« Je regarde les matchs avec moins d'enthousiasme »
Entre Paris et Bucarest, il n’y a qu’une seule heure de décalage horaire, ce qui permet à Maxime de pouvoir voir les matchs du FC Nantes en journée. « Le sport est relativement gratuit à la télévision ici. Le football est diffusé, notamment la Coupe d’Europe et le championnat français. »
Travail oblige, l’entrepreneur ne peut pas assister à toutes les rencontres des Canaris. « Je regarde avec beaucoup moins de d'enthousiasme qu’avant, à cause de la situation actuelle du club, reconnaît-il. Quand on prend un but ou qu'on en marque un, ce ne sont plus mêmes émotions qu'avant. » Ce constat est le même pour de nombreux supporters nantais aujourd’hui.
« Il y a des mauvaises nouvelles tous les jours : les jeunes qui partent ailleurs, les recrues qui viennent toujours de Belgique... Il vaut mieux en rire, soupire Maxime. Mais il y aura des jours meilleurs, c’est certain. »
Son regard sur le Collectif nantais
Depuis le mois de juin, le Collectif nantais a vu le jour. Initié par l'ancien joueur Mickaël Landreau et Philippe Plantive, le projet de reprise rassemble des entrepreneurs locaux, qui collecte des fonds pour investir dans le capital du FC Nantes. « C'est de l'espoir, même si ça demande beaucoup d'argent. On a tellement mangé de la merde pendant quinze ans, qu'on n'a pas besoin d'un resto 4 étoiles. On accepterait même de descendre, pour qu'un repreneur comme le Collectif nantais arrive. »
Le natif de Laval n'a pas perdu la passion qui l'anime depuis plusieurs années. « La flamme est toujours là, même si elle est diminue en façade, dit-il. Quand on voit Philippe Plantive qui parle du projet de rachat, tout le monde est motivé. On a pris du recul par rapport à une situation, mais on est prêt à revenir de plus belle. »
Selon Maxime, le président Waldemar Kita « doit passer la main au plus vite. Il ne peut pas dire qu'il aime le vrai FC Nantes. » Le jeune homme soutient l'entraîneur en poste actuellement, Antoine Kombouaré. « Il fait le job par rapport aux moyens qu'il a. Il met du cœur à l'ouvrage et a du courage, c'est respectable. »
Le football en Roumanie
Son départ dans le pays de l'Est de l'Europe n'a pas changé la vision qu'il a du FC Nantes depuis l'arrivée de Waldemar Kita. « Quand je rentre en France pour un week-end, ma priorité n'est plus d'aller voir un match. Je préfère profiter de ma famille. »
En revanche, Maxime se plaît à aller voir des matchs de football en Roumanie. « Le niveau de jeu n'est pas extraordinaire, mais les supporters sont à fond derrière leur équipe, explique-t-il. Ils sont vraiment bons, il y a une belle ambiance dans les stades. Quand je vois l'impact, l'engagement mis par les joueurs ainsi que l'arbitrage, je comprends mieux pourquoi les équipes de l'Ouest galèrent quand elles viennent jouer ici. »
Le 28 juin dernier, le Français a eu l'occasion d'assister au huitième de finale de l'Euro entre les Bleus et la Suisse, perdu par les hommes de Didier Deschamps aux tirs au but, à l'Arena Natională de Bucarest. « Je n'ai trouvé des places que dans le kop suisse. Je ne voulais absolument pas rater ce match, reconnaît Maxime. Ça reste un très beau moment. Sincèrement, je ne suis pas très attaché à l'équipe de France. C'était un beau match à voir et j'étais heureux pour les Suisses qui méritaient de gagner. »