Le FC Nantes version Gourvennec est d’abord le fruit d’une promesse. Celle d’une rigueur défensive retrouvée et d’une meilleure efficacité, quand son prédécesseur proposait un jeu certes chatoyant mais risqué. Une promesse manquée donc, car le FC Nantes a depuis encaissé au moins un but par match, excepté le premier match contre Nice, tout en inscrivant 4 de ses 7 buts en 7 matchs contre le Pau FC…
Le ver dans le fruit
Le FC Nantes version Gourvennec est aussi l’incarnation d’une erreur. Celle consistant à penser qu’une équipe 11e du championnat, produisant un jeu intéressant, ne pouvait pas être en mesure de se maintenir sereinement en Ligue 1. Cette erreur originelle – motivée par des raisons semble-t-il autant internes qu’externes au vestiaire – est finalement comme le ver dans le fruit de ce choix hasardeux, que Jocelyn Gourvennec subit à son détriment, autant qu’il a pu en profiter à sa nomination.
Comptablement après 7 matchs, le bilan est (très) maigre : 2 victoires, 5 défaites, dont une élimination en coupe de France contre Laval, équipe de L2. Pire encore, si cette équipe défend sans doute un peu mieux (et encore), elle a en revanche totalement perdu le panache et l’allant qui caractérisaient si bien son début de saison sous Pierre Aristouy.
S’il ne faut pas exonérer les joueurs de leur responsabilité, il faut aussi souligner que cette instabilité loufoque n’arrange rien. Comme le montre le cas de Pedro Chirivella, excellent depuis la fin de saison dernière, devenu l’ombre de lui-même, comme perdu sur le terrain, dans un système où il évolue souvent milieu droit, proche du rôle d’un Florent Mollet.
Occasions manquées
Enfin, le FC Nantes version Gourvennec est celui des occasions manquées. Comme son prédécesseur Aristouy, l’entraineur nantais actuel n’est franchement pas verni par les dieux du football et encore moins par ceux de l’arbitrage. Les Canaris ont largement dominé leurs deux derniers adversaires, Clermont et Laval, tout en s’inclinant, faute de réalisme offensif et de décisions arbitrales qui peuvent, pour le moins, interroger.
Le FC Nantes version Gourvennec va-t-il alors réussir l’exploit de surpasser celui du fantastique Raymond Domenech ? Seul l’avenir nous le dira, mais cet avenir est peut-être très proche : entre le déplacement à Reims et la réception de Lens, deux équipes en forme du championnat, Jocelyn Gourvennec est surement déjà en train de jouer sa survie sur le banc des jaunes et verts, dans un contexte difficile. Trop difficile