« Je pense que je possède plus de 6 000 pièces », témoigne Bernard. Ces pièces, exposées en partie dans une pièce dédiée sont des plus variées. « Je possède des fanions, des écharpes, des porte-clés, des billets, des calendriers, des programmes, des affiches de match, des petits trophées et tout un tas de babioles qui racontent l’histoire du club » poursuit Bernard.
« Mais ce dont je suis le plus fier, c’est sans doute toute ma collection de journaux, de magazines, de livres, de photos ». De vraies pépites à l’instar de ces cartes postales envoyées par José Arribas à ses fils avec les signatures de tous les joueurs à l’occasion d’un stage de préparation. Des exemplaires du Miroir -Sprint datant des années 60. Ou encore de cette édition « le Canari » publiée le 19 octobre 1952 par l’association des Supporters du FCN. « La période des années 1950 à 1970, c’est celle que je préfère » avoue Bernard qui a eu la chance de recevoir chez lui sur les bords de Loire dans la maison qui était celle de ses parents, un certain Anton Raab. « J’étais enfant et je regardais cet homme jongler dans la cour de la maison » se rappelle avec émotion Bernard qui avoue une certaine nostalgie pour cette époque où il y avait de la proximité entre les supporters et les joueurs. « Quand nous allions à Saupin, les joueurs nous saluaient et se mêlaient à nous après le match. Henri Michel fumait sa clope, venait boire son petit coup. (…) C’était une ambiance familiale ».
Discret et timide, Bernard n’est pas du style à se vanter, ni à s’afficher sur les réseaux sociaux. Il n’a jamais osé aborder les joueurs. S’il expose de temps en temps à la demande d’amis dans des communes du département, son petit musée, il l’a d’abord fait pour lui et pour ses proches. « J’aime bien y passer du temps » admet-il. « Quand j’ai un petit coup de cafard, je vais dans ma chambre jaune et cela me redonne le moral. ». Pour autant, l’amoureux du FC Nantes, qui a passé des milliers d’heures à rassembler ce trésor seul ou avec sa femme, a aussi dans les gênes une bonne dose de générosité. « J’aime partager l’amour que j’ai pour le FC Nantes avec d’autres passionnés. » Bernard donne, Bernard reçoit. Il sait déjà à qui il transmettra sa collection quand il disparaitra. La transmission et l’amour de la passe, un peu comme dans "le jeu à la nantaise", qu’il fait courir en dehors du terrain et du stade.
La visite se termine. Mes yeux restent grand ouverts. Bernard m’a reçu pour la seconde fois, mais il y a encore mille choses à découvrir. Je ne peux m’empêcher d’appeler en visio Bernard Verret, l’une des références journalistiques de l’Histoire des canaris. Les deux hommes partagent le temps d ‘une communication leur passion commune. Puis c’est au tour de Christian Karembeu de répondre gentiment à l’appel Whatsapp et de découvrir les yeux grands ouverts, le musée de Bernard. « Tu aurais des articles et des photos de mon passage à Nantes » lui demande l’ami Kanak. « Je m’en occupe », répond Bernard, toujours aussi surpris de l’intérêt et de la joie que sa passion procure à ceux qui la découvrent. Les étoiles sont dans ses yeux. Dans les miens aussi. « Bernard, il y a un rêve que tu aimerais vivre avec ton club de couleur ? » « Oui, découvrir un jour de match l’envers du décors de la Beaujoire -ses salons- y croiser ceux qui m’ont fait rêver et qui ont nourri ma passion. " Les Amisse, Rampillon, Rio, Arribas, Bertrand-Demanes et consorts.