Avant même de parler de la rencontre, il est important de revenir sur un élément de contexte qui n’a pas aidé à faire de ce match un joli spectacle de football : l’absence des bouillants kops stéphanois. Une nouvelle fois, le football français a en effet été privé d’une partie de ses supporters. Faute de trouver des solutions face à l’usage d’engins pyrotechniques en tribune, et particulièrement dans les virages occupés par les groupes ultras, la Ligue de Football Professionnel (LFP) assoit son joug de manière disproportionnée en émettant chaque week-end, ou presque, des interdictions collectives de stade. Si l’usage d’engins qui peuvent s’avérer dangereux doit être encadré, privilégier sanctions collectives et amendes à l’encontre des clubs se montre être une stratégie entièrement inefficace.
Pourtant désireuse de vendre les championnats qu’elle administre pour des montants mirobolants, la LFP se prive ainsi souvent de l’un de ses meilleurs arguments de vente : l’ambiance dans les stades. Que dire en effet de ce silence de plomb qui a résonné tout l’après-midi dans un Geoffroy Guichard muet. Seuls les sifflets à l’encontre de l’ancien Lyonnais et néo-Nantais Anthony Lopes ont, par moments rompu, cette atmosphère pesante. Une atmosphère qui n’était pas sans rappeler la triste période du Covid lors de laquelle les stades sonnaient creux.
Terne rencontre
Dans un « Chaudron » privé de sa potion magique, c’est donc à un triste spectacle footballistique auquel nous avons assisté. Pleine de promesses et d’envie depuis l’arrivée de son nouvel entraîneur Eirik Horneland, l’Association Sportive de Saint-Étienne (ASSE) s’est montrée plutôt morose en ce froid dimanche de janvier. Malheureusement, comme il est de mise face à Nantes depuis de nombreuses années, il n’est pas nécessaire d’être éclatant pour s’en sortir. Nous pourrions argumenter que la sublime frappe d’Augustine Boakye est un coup d’éclat, mais, en tant qu’observateurs du FC Nantes, difficile il est de plaider que ce nul est immérité tant Nantes n’a rien montré en seconde période.
Pourtant bien lancé dans le match par un missile de Moses Simon à la suite d’une erreur de l’ancien Canari Denis Appiah, le FC Nantes s’est ensuite montré terne, comme à son habitude. Une défense solide mais jamais trop de velléités offensives. En manque de réussite face au but ce soir, Abline a cependant montré tout son talent et sa fougue. Encore.
Parler de solidité défensive est pertinent car Nantes sait défendre, faire bloc et encaisser les offensives mais les coéquipiers d’un Pallois toujours debout finissent toujours par craquer. Héroïque ce soir, J-C. Castelleto n’a pu que constater la présence du ballon au fond du filet sur la frappe de Boakye.
Un nul de plus au compteur et une position au classement stagnante. Si faire un nul est sans aucun doute préférable à une défaite face à un concurrent direct, cela démontre néanmoins l’incapacité de cette équipe à gagner des matches et à tenir un résultat jusqu’à la fin du temps règlementaire. Surtout, cela profite à d’autres concurrents tels que Montpellier. Un club au fond du gouffre à tous les niveaux mais qui, à domicile, est parvenu à prendre les 3 points face à Monaco, un succès que les Nantais avaient échoué à aller chercher il y a de cela une semaine, malgré un avantage de 2 buts. Ce problème doit être résolu de toute urgence.
Kombouaré en folie ?
Note positive dans cet après-midi en terres stéphanoises, les choix de composition et de remplacement d’Antoine Kombouaré. Plutôt que de voir le nom de Sorba Thomas apparaître sur la feuille de match, les supporters jaune et vert auront en effet pu apprécier de voir la titularisation de Bahereba Guirassy. Le jeune Nantais, formé au club, s’était distingué par son entrée en jeu face à Brest en marquant le seul but canari. Déjà buteur face à Auxerre et Strasbourg en première partie de saison, il paraissait sensé de lui offrir davantage de temps de jeu. S’il n’a eu que peu l’occasion de s’exprimer offensivement et s’est fait bousculer physiquement par ses adversaires directs, il s’est toutefois montré remuant et volontaire dans l’effort. Une performance qui, espérons-le, pourrait convaincre le coach nantais de le titulariser à nouveau.
Parce qu’une surprise ne vient jamais seule, le technicien kanak a également fait entrer Louis Leroux avant la mi-temps en remplacement d’un Douglas Augusto semble-t-il touché. Si nous ne pouvons que souhaiter que cela ne soit pas grave pour le milieu brésilien, tant son impact défensif et offensif est important pour le collectif, cela nous a permis de voir le jeune Leroux en action pendant 45 minutes pleines. Enfin, la surprise du chef s’est matérialisée par l’entrée en jeu d’un joueur jusque là inconnu au bataillon. Venu renforcer le groupe de N3, Plamedi Nsingi a remplacé Moses Simon sur le côté gauche … pour être remplacé à la suite de l’égalisation de l’ASSE par J-P. Gbamin. Panique.
Lancer des jeunes permet d’amener un vent de fraîcheur sur un effectif qui en a bien besoin. Cependant, si le plan de jeu reste le même, ils auront bien du mal à démontrer leurs qualités.
A quand la victoire ?
Depuis plusieurs semaines, Antoine Kombouaré cherche la victoire mobilisatrice qui donnera de la confiance à ses joueurs. Il semble convaincu que c’est la capacité de son effectif à subir sur la durée qui permettra d’atteindre cet objectif. Seulement, les résultats face à Monaco et à Saint-Étienne ressemblent fortement aux rencontres de la première partie de saison face à Angers et au même ASSE. Or, ce sont bien ces deux rencontres, ainsi que celle face à Reims, qui avait sonné le début des déboires pour les Nantais.
Dans ce contexte, difficile de savoir face à quel adversaire le FC Nantes est en mesure de gagner. C’est sur l’efficacité offensive du collectif qu’il faudra compter et ce dès le week-end prochain avec la réception de l’Olympique Lyonnais. Espérons qu’A. Lopes joue un mauvais tour à son ancien club.