Défenseur central de caractère, Tom Fillaudeau a évolué pendant 11 ans au FC Nantes. Evoluant au Pellerin, il rejoint le FC Nantes en 2011 et verra la fin de son aventure Nantaise en juin 2022. Pendant ses années Nantaises, il évolue en défense central au côté notamment d’un certain Robin Voisine dans toutes les équipes de jeunes. La consécration viendra en juin 2019, quand les U17 Nantais sont champions de France face au LOSC (victoire 6-3), Tom sera d’ailleurs le premier buteur Nantais sur corner. Les années sont passées et Tom a quitté le club à l’issue de son contrat stagiaire professionnel. Il a rejoint Iona Gaels, une université aux Etats-Unis.
Lors de sa dernière saison sous le maillot Nantais, il évolue dans l’équipe réserve entrainée par Stéphane Ziani. La concurrence est féroce en défense central avec Abdoulaye Sylla et Yannis Mbemba qui descendent du groupe professionnel, Robin Voisine qui est en pleine bourre et la possibilité de voir Victor Daguin redescendre d’un cran. Pas de places donc pour d’autres éléments défensifs. Apparu à deux reprises dans le groupe sans entrer sur le terrain, Tom vit une saison blanche. En fin de contrat stagiaire professionnel, Tom fait partie de la dizaine de joueurs non retenus par le club à l’issue de la saison…
Après plus de 10 ans au FC Nantes, tu n’as pas été retenu à l’issue de la saison 2021-2022, une saison blanche. Qu’est-ce que cela t’a provoqué ?
Pour être honnête, pas grand-chose. Dans le sens où je sortais d’une saison blanche et je savais depuis quelques mois que ça allait se terminer. D’un autre côté, cela m’a surtout permis de mieux pouvoir envisager la suite de mon parcours.
Tu as rejoint Iona Gaels, une université aux États Unis, un choix plutôt atypique. Comment cela s’est passé et comment s’organise les championnats ?
Je joue avec Iona (dans l’état de New-York), l’université pour laquelle j’étudie (commerce international) et donc également pour laquelle je joue au championnat universitaire. Ce sont toutes les universités qui jouent entre elles, il n’y a pas de championnats nationaux par âge là-bas. Ce sont vraiment les universités qui sont dans le même championnat, par région et qui jouent contre. Le niveau n’est pas le même dans toutes les conférences, mais cela équivaut à un niveau N2, N3.
C’est le coach Stéphane Ziani, qui était mon entraîneur lors des deux dernières années qui m’en a parlé en premier et qui m’a donné les contacts de personnes et d’agences afin de pouvoir envisager la possibilité d’aller jouer et étudier aux Etats-Unis. On pourrait penser à un choix atypique, mais finalement pas tant que ça puisqu’il y a beaucoup de joueurs contre qui j’ai joué étant plus jeune dans les championnats nationaux ou même des joueurs ayant accédé au niveau professionnel en France, qui ont fait le même choix. Les championnats séniors, comme la MLS et les ligues inférieures, sont accessibles mais sans la possibilité d’y allier les études. C’est pour cela que j’ai décidé de commencer par le championnat universitaire, qui permet d’avoir un diplôme et d’ensuite, accéder aux championnats séniors.
Quel bilan tires-tu de ta première saison loin de la France ? Quelles sont les différences majeures avec ce que tu as connu auparavant ?
Je tire un bilan très positif de ma première saison. Personnellement, jouer tous les matchs après une saison blanche, ça fait du bien et collectivement, on a fait une superbe saison même si on a perdu en finale. Mais cela ne présage que de bonnes choses pour la saison prochaine.
La principale différence par rapport à mes dernières années, je dirais qu’elle est physique. Dans le championnat National 2, où tu joues contre des mecs qui ont entre 25 et 35 ans, physiquement très développé, avec des années d’expériences derrière eux. Alors qu’ici, la tranche d’âge est d’à peu près entre 19 à 27 ans. C’est physiquement moins développé et moins engagé. Pour le reste c’est pareil, ça reste du football.
J’ai la chance de jouer avec une université et un coach qui veut jouer au ballon, qui recrute en fonction de ta qualité footballistique plus que physique, donc je prends beaucoup de plaisir dans le football que l’on pratique.
Quels sont tes objectifs futurs aux Etats-Unis d’un point de vue footballistique ?
Atteindre les plus hauts niveaux américains, c’est-à-dire MLS ou MLS Next Pro à la fin de mon cursus universitaire, afin d’avoir mon diplôme et profiter à fond de l’expérience universitaire. Mais à côté de cela, je ne me ferme pas de portes non plus, s’il faut revenir en Europe ou aller ailleurs pour atteindre le haut niveau, c’est ce que je ferai.
Malgré la distance, continues-tu à suivre le FC Nantes ? Si oui, comment as-tu vécu cette saison ?
Oui bien-sûr !! Nantes reste mon club de cœur, le club à côté de ma ville donc je continue à suivre le FC Nantes. On va dire une saison finalement positive, avec beaucoup de rebondissements, notamment le très beau parcours en coupe de France, et en Europa League et puis ce maintien même si ce fut compliqué…
A Nantes, on ressent une certaine frilosité à faire jouer sur les dernières saisons, est-ce quelque chose qui t’a poussé à partir ?
C’est sûr qu’il y a une certaine frilosité au FC Nantes pour faire jouer les jeunes, dû je pense aux positions compliquées du club en championnat lors de ses dernières années, mais aussi par la peur de vouloir lancer les jeunes dans les meilleures conditions je pense. Mais j’ai envie de dire, il n’y a pas de bons moments pour lancer un jeune joueur. Surtout que Nantes est sûrement la meilleure formation de France actuellement. Quand on regarde les 4-5 dernières années, la formation a gagné ou est allée en finale de beaucoup de championnats nationaux ou récemment la Gambardella donc je pense que ce n’est pas le talent qui manque au FC Nantes.
On voit une nouvelle génération de défenseurs centraux taper à la porte de l’équipe première et pas mal de défenseurs centraux performants en jeune, comment Nantes fait pour sortir autant de bons joueurs à ce poste sur les dernières années ?
C’est vrai que Nantes forme de très bons défenseurs centraux ces dernières années, avec notamment Thomas Basila et même récemment avec Robin Voisine qui n’a pas vraiment eu sa chance. Mais il y a aussi ceux qui arrivent derrière avec Junior (Diaz), Nathan (Zeze) etc... Ils sont tous très très bons. Mais l’étape supérieure, c’est de jouer en Ligue 1 et ça, c’est plus du ressort du club et d’opportunités. Mais une chose est sûre, c’est qu’ils sont très bons.
Le poste de défenseur central est compliqué car les clubs, du moins le FC Nantes demandent beaucoup d’expériences avant de mettre les jeunes défenseurs centraux titulaire avec l’équipe première. Mais un jeune, il n’a jamais forcément trop d’expériences avant d’être testé en Ligue 1. Donc j’espère qu’à l’avenir, ces joueurs seront testés ou au moins auront l’opportunité de se montrer avec l’équipe première.
Que t’inspire la nomination de Pierre Aristouy à la tête de l’équipe première, un entraîneur que tu n’as que peu fréquenté ?
Je pense que c’est une bonne chose que Pierre Aristouy soit à la tête du club. Historiquement, c’est quelqu’un qui a toujours gagné en tant que joueur et coach au sein du club. Et qui le connaît surtout très bien de l’intérieur.