"Le jeune Bertrand-Demanes étant blessé au genou, il appartient au chevronné René Donoyan de suppléer son jeune camarade, dans une équipe nantaise ne subissant aucun autre changement". C’est en ces mots écrits dans la presse locale que les supporters nantais font la connaissance du "goal remplaçant", lors du déplacement en championnat, à Nancy, le 23 août 1972.
"Relier le jaune et le vert"
René Donoyan dont les parents sont d’origine arménienne, est né à La Ciotat le 8 avril 1940. Marié et père de 2 enfants, Valérie et Fabien, René signe un contrat de 2 ans au FC Nantes, à l’aube de la saison 1972/1973.
Avant de connaître le jaune, il connait la couleur verte dès 17 ans, puisqu’il débute à Saint-Étienne. Il joue la finale de la Coupe Gambardella et reste 7 ans chez les Verts. Alors qu’il est prêté une saison à Sochaux, en 1965, il se blesse très sérieusement à la cuisse. Cette blessure aurait pu mettre un terme à sa carrière, mais elle a tout de même freiné sa progression.
Il porte les couleurs de plusieurs clubs, comme Cherbourg, Béziers, Lorient, Aix, puis Bourges avant d’atterrir à Nantes.
Ces noms ne disent rien aux plus jeunes des supporters, mais René côtoie à l’ASSE des grands footballeurs comme Rachid Mekloufi, Robert Herbin, André Guy, et un entraîneur très proche de José Arribas, Jean Snella.
A cette époque, deux clubs enflamment le championnat français : l’AS Saint-Étienne et le FC Nantes. René Donoyan a cette chance de "relier le jaune et le vert". Ses propos à son arrivée dans la Cité des Ducs dénotent de sa mentalité : "J’ai été frappé par l’excellente ambiance du FCN, et même de son environnement. J’ai une grande chance d’avoir été retenu par les responsables d’un club qui est, pour moi, avec Saint-Étienne, le meilleur de France, celui sous le maillot duquel tous les footballeurs rêvent d’opérer."
Le plus âgé des gardiens français en Coupe d'Europe
En arrivant chez les Canaris, il entame une nouvelle carrière à 32 ans. C’est un lutteur, l’adversité ne le rebute pas, solide au moral comme au physique, son expérience rend de grands services aux protégés du président Louis Fonteneau. Quand il joue dans les buts de Nantes, en coupe de l’UEFA, contre Ostrava, en saison 1974/1975, il devient à l’époque le plus ancien des gardiens français à jouer à ce niveau ; il a 35 ans.
Pendant cette même période, René s’occupe des entraînements de jeunes, aux Basses-Landes. Les soirs de la semaine, il est présent autour des terrains en surface stabilisée, et n’hésite pas à donner de la voix, avec sa gouaille du Sud, pour nous faire progresser.
A son arrivée, il signe pour 2 saisons chez les Canaris, mais il reste encore longtemps pour une reconversion dans la nouvelle structure "FC Nantes Promotion", dirigée par Jean-Claude Darmon. Il devient l’œil et les oreilles du grand argentier du football français. Il demeure sur les terrains pour s’occuper des "pubs" sur les panneaux et des Relations Publiques les soirs de match.
René Donoyan est toujours présent là où le FC Nantes rassemble sa grande famille ; à l’instar des arbres de Noël du Club.
Ce sage nous a quittés le 30 octobre 2021 à l’âge de 81 ans. Le jeune Jean-Paul Bertrand-Demanes de 1972, témoignait par ces mots : "René était une belle personne qui m’a toujours épaulé au début de ma carrière. Je ne l’oublierai jamais".
René Donoyan fait partie de ces "doublures" qui sont le ciment des joueurs d’un club de football.
René Donoyan fait la une
René Donoyan à l'entrainement
René (maillot "Tout L’Univers") observe les jeunes pousses Moreau, Rouleau, Leray...
Au stade Marcel Saupin avec Julie (Europe 1), Jean-Claude Darmon et Louis Fonteneau
L’arbre de Noël du FC Nantes en 1977, avec Louis Fonteneau et Jean-Claude Darmon