En ce 15 décembre 1968, les Canaris accueillent l’AS Monaco au stade Marcel Saupin. Cette année-là, la France conteste et manifeste. Le football français n’y échappe pas pour, entre autres sujets, une histoire de publicité sur le maillot : Vittel le premier sponsor sur le maillot arrive, et la télévision française refuse catégoriquement "l’homme-sandwich".
Le Football club de Nantes se situe alors dans le ventre mou du classement, et réceptionne l’AS Monaco, dernier du classement, avec une seule victoire depuis le début du championnat 1968/1969.
Deux Canaris construisent leur nid. Ils profiteront de la trêve hivernale future pour convoler en justes noces : Michel Pech à Narbonne et Henri Michel à Aix en Provence.
Comme l’écrit Pierre Lautrey (journaliste et membre fondateur du FCN) : "ces deux-là, ont-ils voulu marquer cette période heureuse, par une victoire ? Toujours est-il qu’ils furent parmi les principaux artisans du succès de Nantes contre Monaco (2-0)". Rajoutons un doublé de Philippe Gondet, muet depuis un certain temps, et ceci suffit au bonheur des Nantais.
Et pourtant, Henri Michel pleure à chaudes larmes, à la fin du match, dans le vestiaire.
Son capitaine et grand ami de célibat (en prime, futur témoin du mariage entre Henri et Suzanne), Robert Budzynski est sorti, quelques heures auparavant, sur une civière, après un choc avec le monégasque François Simian. Résultat : double fracture de la jambe droite. Direction la clinique St Damien à Nantes, pleurs des co-équipiers, y compris du Monégasque François Simian traumatisé par le bruit du choc...
Robert Budzynski sort sur une civière accompagné par Gaby De Michèle, tandis que que le Monégasque François Simian s'effondre en larmes
Cette grave blessure de Bud déchaîne les joueurs nantais, surtout après le repos, en ne laissant aucun répit à la défense de Monaco. Mais les esprits sont ailleurs. Tous les joueurs, le staff du Club savent la gravité de la blessure du capitaine international nantais. Elle sera très longue à réparer. En effet, Bud ne se remettra pas totalement de cet accident.
Personne ne le présage à l’instant, mais c’est le début de la fin de carrière de sportif du "shérif", qui plus est après une récidive ultérieure, à l’entraînement.
Mais c’est également le début d’une autre grande carrière, au sein des Jaune et Vert, à un poste proposé à Robert Budzynski, par le Président Louis Fonteneau : celui de "Directeur sportif".
Robert Budzynski est précurseur à ce poste au FC Nantes (malgré une courte époque d’Antoine Raab auparavant au début des 60’s). Il est également précurseur dans le football français dès les années 70’s, pour apporter tout son savoir technique et tactique, aux différents entraîneurs qu’il a côtoyés au FC Nantes.
Arrivé à Nantes en 1963, double champion de France en 1965 et 1966 avec les Jaunes, il a donné 35 ans de sa vie en tant que Directeur sportif du Football Club de Nantes, de 1970 à 2005. Avec les titres recensés pendant son activité, Robert Budzynski démontre l’importance stratégique de ce poste au sein d’un club de football.