Né le 3 mai 1954, Max Bouyer devient Président du FC Nantes en 1986, à l’âge de 32 ans. Pour succéder à une personnalité aussi emblématique et paternaliste que celle de Louis Fonteneau (expérience de l’ancienneté, homme de convictions, valeurs humaines et confiance en autrui), la tâche importante à la tête des Canaris vaut bien un tel coup de rajeunissement !
Un président de 32 ans
Bercé dans l’ambiance des Jaune et Vert depuis sa tendre enfance, Max Bouyer côtoie les Eon, Gondet, Blanchet, De Michèle, Budzynski et autre Suaudeau, qui prennent souvent le chemin de la maison familiale des parents Bouyer, lesquels sont mandataires au M.I.N.
D’ailleurs, Max Bouyer deviendra plus tard le Président de ces « ex-Canaris ».
L’insouciance de l’adolescence est brisée brutalement par la disparition tragique et soudaine des parents Bouyer dans un accident de voiture. Le père de Max Bouyer a 40 ans... C’est là qu’il devient "entreprenant et décidé". A 21 ans, il développe, l’affaire familiale dont il en devient le PDG.
Habitué du stade Marcel Saupin, assis en tribune d’Honneur juste devant la tribune de presse, Max Bouyer connaît bien le football. Il entre au conseil d’administration du FC Nantes, au sein duquel le Club compte "des pointures" avec Messieurs Sylvain Ichoua, l’homme des finances, Michel Cordier, l’adjoint aux sports de la Ville de Nantes ou Claude Simonet, le futur patron de la FFF. Le Président Louis Fonteneau voit en lui son futur successeur.
Max Bouyer, Philippe de Villiers et Didier Deschamps
Après 17 années consécutives de Présidence, et presque autant dans le comité de direction des 60’s, Louis Fonteneau passe le flambeau à Max Bouyer en 1986.
Sa jeunesse, son dynamisme, son sens de l’entreprise et son amour du Club lui valent beaucoup de sympathie dans les milieux footballistiques. En 1987, Max Bouyer est sacré meilleur dirigeant du football français.
A l’aube des années 90, la folie des transferts vertigineux qui commence, les hausses de salaires qui tombent sur le football français, déstabilisent quelque peu le Club, doux euphémisme. Les conditions de l’exploitation sportive sont de plus en plus dures.
L’une des conséquences de ce constat met pourtant en exergue la volonté du jeune Président de moderniser et dynamiser le FC Nantes.
Max Bouyer œuvre pour renforcer l’aura du Club, auprès des politiques et des chefs d’entreprise. Il organise une grande manifestation à La Jonelière pour allier les couleurs "jaune et vert" à celle de la C.E.E. (la Communauté Economique Européenne), sous l’ère de la commission de Jacques Delors, et de son drapeau bleu étoilé : il fait le pari du FC Nantes européen !
Claude Simonet, Michel Cordier et Max Bouyer
En même temps, il est à l’origine de l’appellation commerciale "Canarimania", au travers de laquelle il demande aux entrepreneurs d’associer l’image de leur société avec celle du FC Nantes. Le premier "Business Club" voit le jour, avec la création des loges au stade de La Beaujoire, et la forte croissance des ventes de panneaux autour du terrain : le Football Club de Nantes devient un vecteur de communication pour toutes les sociétés locales, nationales et internationales. Max Bouyer veut ainsi également booster les abonnements du grand public.
Même si la période nantaise du début de années 90 est sportivement difficile, et financièrement compliquée, le Président Bouyer a la conviction de consolider et de vouloir "à tout prix" le Centre de Formation, à la tête duquel Jean-Claude Suaudeau forme les futurs pros que sont Christian Karembeu, Reynald Pedros, Nicolas Ouédec, Patrice Loko.
Fruit de ses réflexions avec Michel Tronson, il développe l’Ecole Pour Sportifs de Haut Niveau (EPSHN), pour que les jeunots ne soient pas démunis en quittant le Centre de formation.
En 1992, le Football Club de Nantes en grosse difficultés financières, Max Bouyer passe la main à son ami, et voisin, Guy Scherrer, auquel il a fait partager sa passion du FCN. La réussite future des Canaris en 1995 sourira à l’ex-Directeur de la BN.
Il y a 30 ans, le 19 octobre 1994, Max Bouyer disparait tragiquement dans un crash d’avion à l’âge de 40 ans, au même âge que son père. Max Bouyer ne verra jamais la concrétisation de ses efforts, mais on peut lui reconnaître d’avoir été un « déclencheur d’origine » de cette future réussite.