FC Nantes : Lafont – Centonze, Castelletto (Guessand, 88e), Girotto, Pallois (Corchia, 83e), Coco (Charles Traoré, 77e) – Sissoko, Chirivella (Mollet, 77e), Moutoussamy – Blas, Mohamed (Simon, 77e).
Le FC Nantes n’a évidemment pas évolué à la Nantaise, du moins à la Nantaise d’autrefois, celle qui le faisait appartenir aux plus belles équipes d’Europe, qui marquait les cœurs davantage encore que les mémoires et bien sûr que les froides statistiques mais il n’a pas perdu et le résultat, parfois, peut servir de prétexte et même de consolation.
Et puis, être encore en vie, mieux : se retrouver en position de force avant de recevoir les Bianconeri à La Beaujoire constitue un plaisir qu’il convient d’apprécier et qui sonne un peu comme une revanche par rapport aux événements qui s’étaient tramés sur cette pelouse en 1996. La Juventus n’a plus la main, ou beaucoup moins, auprès des arbitres et la décision prise par le Portugais Joao Pinheiro qui refusa, avec raison, d’accorder aux Italiens, dans les arrêts de jeu, le penalty qu’ils réclamaient est bien sûr aussi honnête qu’importante.
Les gars de la VAR ont dû fulminer
On va donc commencer par la fin, c’est à dire à cet instant où Nantes faillit perdre le bénéfice de ses efforts. L’arbitre avait décrété 5 minutes d’arrêts de jeu. Elles étaient dépassées mais comme Sissoko avait essayé de grapiller du temps en arguant de crampes, il n’y avait rien à redire. Sur un centre, Bremer, Locatelli et Centonze se précipitèrent, se gênèrent même en ce qui concerne les Italiens, et le ballon passa au- dessus du cadre. Ouf !
C’est alors que la VAR fit planer un méchant doute. Les premières images montraient que Centonze avait touché le ballon de la main après la tête de Bremer. Pénalty alors ? Joao Pinheiro alla consulter l’écran sur le bord de la touche, ce qui ne paraissait pas être bon signe. Or, il analysa correctement ce qu’il voyait, c’est-à-dire que Bremer s’était appuyé sur les épaules de Centonze pour effectuer sa tête. Il y avait donc coup franc contre lui et c’est ce que l’arbitre décida. On se demande si dans leur bus les gars de la VAR n’ont pas fulminé car enfin, s’ils étaient intervenus alors qu’il n’y avait pas but, n’est-ce pas parce qu’ils pensaient (espéraient ?) que l’arbitre accorderait un pénalty ?
Il y avait vraiment de quoi pousser un deuxième grand ouf de soulagement tant, par le passé, des décisions arbitraires ont souvent favorisé la Juve. On avait ainsi beaucoup pensé à Coco Suaudeau quand un drapeau célébrant le souvenir de Gianluca Vialli était apparu dans l’une des tribunes. Vialli, mort récemment d’un cancer du pancréas, à 58 ans, fut certes un grand joueur mais c’était aussi un fameux truqueur et l’emblématique coach des Canaris n’avait pas hésité à le traiter de pitre en 1996.
Une première période très laborieuse
Mais on ne va pas réécrire l’histoire ni rouvrir les vieilles boîtes à pharmacie de la Juve, le procureur Raffaele Guariniello l’a déjà fait, restons-en à la première période de ce match au cours de laquelle Nantes qui s’était présenté avec une défense à cinq au sein de laquelle officiait Nicolas Pallois, coup de poker positif pour Antoine Kombouaré, a été dominé. A tel point qu’il fallut attendre une demi-heure pour que Ludovic Blas, tiens, tiens, décoche le premier shoot des siens. La Juventus était sans génie mais elle maîtrisait son sujet grâce à sa solidité athlétique, sa tranquille assurance, son immuable patience. Sa technique aussi, même si elle s’exprimait surtout dans la lenteur. Et puis, elle avait Di Maria. Dès la 13e minute, un long ballon de l’Argentin trouva Chiesa sur la gauche, à l’extrême limite du hors-jeu, l’Italien remisa intelligemment de la tête pour Vlahovic dont la reprise s’avéra imparable. Les Bianconeri menaient 1-0. Ils auraient pu doubler la mise grâce à… Girotto auquel Lafont sauva la face en rattrapant son acrobatique loupé (31e).
Un contre fulgurant, un but à marquer les esprits
C’est dire, surtout si on ajoute un tir puissant de Di Maria renvoyé par Lafont (28e) et un coup franc de Paredes (45e +1) si à la pause les Canaris ne s’en sortaient pas trop mal. C’est dire aussi avec quel soulagement fut accueilli le contre victorieux de Ludovic Blas à l’heure de jeu. Les Nantais étaient en phase souffrance quand Coco extirpa un ballon que Centonze remonta et transmit vite fait bien fait à Mohamed, lequel alerta Blas sur la gauche. Plus rapide que Bremer, le meilleur joueur nantais décocha, du gauche, un shoot qui laissa Szczesny totalement impuissant.
Le FCN venait d’égaliser ‘’à l’Italienne’’, sur un contre aussi joli que fulgurant et c’est une action qui, n’en doutons pas, est appelée à imprégner les esprits.
La chance sourit aux canaris
Pour les Canaris, l’objectif en tout cas était devenu encore plus clair : il fallait tenir. Et c’est alors que la chance leur sourit. D’abord sur une tentative de Chiesa où le ballon frappa la barre, rebondit sur le sol et toucha un montant (62e). Ensuite lorsque sur un corner de Di Maria le ballon troua la garde de Lafont et rebondit sur la transversale (69e). Tant de malheurs avaient fini par mettre plus ou moins la Juve sur les fesses et elle était beaucoup moins pressante, toujours trop lente en tout cas à l’image de Rabiot qui se fit subtiliser un ballon chaud par Castelletto (85e). Di Maria n’avait plus de jambes, Chiesa manquait de cerveau, Paredes avait laissé sa fougue au Qatar… Alors le FC Nantes souffrait nettement moins, Centonze démontrait qu’il est probablement une bonne recrue, Traoré, Mollet, Simon effectuaient leur entrée, Pallois, fatigué, mais on l’aurait été à moins, cédait sa place à Corchia.
A jeudi prochain
Le temps filait doucement, s’écoulant en faveur des Jaunes, Simon et Blas tourmentaient encore un peu les Bianconeri et on en arrivait ainsi au temps additionnel, à l’intervention intempestive de la VAR, à la bonne décision de Joao Pinheiro. Nantes pouvait sourire, l’objectif était atteint.
A l’heure des commentaires, Antoine Kombouaré adressa un bravo à ses joueurs (« ils ont été héroïques et solides »), incita à la prudence (« le plus dur, ce sera jeudi prochain »), il dit aussi : « J’ai discuté avec Adrien Rabiot, ils savent qu’ils ont les moyens de nous faire mal ». Sans doute. Il reste que l’ancien joueur parisien qui se réveille cette saison (il est en fin de contrat), n’a jamais brillé ni par sa lucidité ni par sa modestie….
LA FICHE
A Turin : Juventus et FC Nantes 1-1.
Buts pour la Juventus : Vlahovic (13e), pour Nantes : Blas (60e).
41.019 spectateurs. Arbitre : Joao Pinheiro (Portugal). Avertissements : Castelletto (45e +1), Chiesa (54e), Mohamed (57e), Danilo (75e), Corchia (90e).
Juventus : Szczesny – De Sciglio (Cuadrado, 73e), Danilo, Bremer, Sandro- Fagioli (Kostic, 63e), Paredes (Locatelli, 63e), Rabiot -Di Maria (Soule, 73e) - Vlahovic (Kean, 86e), Chiesa.
FC Nantes : Lafont – Centonze, Castelletto (Guessand, 88e), Girotto, Pallois (Corchia, 83e), Coco (Charles Traoré, 77e) – Sissoko, Chirivella (Mollet, 77e), Moutoussamy – Blas, Mohamed (Simon, 77e).