L'arrivée au FC Nantes

Marcel Mao est à l’origine de sa venue de FC Nantes. Il était en charge de l’équipe de Wallis et Futuna en 1983 lors des Jeux du Pacifique. C’est là qu’il le remarque et le club propose à sa famille de faire un stage de 3 mois pendant la période des vacances scolaires.  A son arrivée, comme il fait 10 kg de trop, il a cumulé  2 entraînements : une séance avec les jeunes et une autre avec l’équipe professionnelle. Le FC Nantes venait de gagner le titre de champion avec dix points d’avance et perdu en finale de Coupe de France 3 buts à 2 contre le PSG. C’était le club phare dans le domaine des résultats mais aussi l’équipe qui pratiquait le plus beau football.

L’intégration au club

Antoine arrive en plein hiver et il lui faut déjà s’adapter à des températures qui ne sont pas celles de Nouméa. Pour ce qui concerne son intégration au jeu les connexions se font très vite « dans ce club les personnes qui ont joué un rôle important dans mon insertion s’appellent Jean-Claude Suaudeau et Raynald Denoueix : une chance extraordinaire parce qu’ils étaient tous les deux les artisans du "Jeu à la  Nantaise" c’est-à-dire ce qui se faisait de mieux dans le football français.

Ecoutons son témoignage « quand je suis arrivé, j’ai été rapidement pris en main et j’ai vécu pratiquement enfermé au Centre de Formation. Les jeunes de cette époque-là n’étaient pas n’importe qui. Raynald Denoueix m’a façonné. J’étais juste venu pour un stage de trois mois pendant les vacances scolaires. Les coachs m’ont proposé de prolonger mon séjour et j’ai signé au bout de sept mois un contrat de stagiaire professionnel. Mon premier match en pro c’était à Toulouse et je suis rentré en cours de match pour marquer Yannick Stopyra qui était un excellent technicien. Il participera à la Coupe du Monde au Mexique en 1986. Le club de Nantes prenait le temps de former les jeunes, de les faire grandir et les amener à l’excellence."

La force du collectif

Antoine Kombouaré garde une mémoire précise de ses premiers pas au sein du club « j’ai eu la chance d’être reçu comme si j’étais chez moi. Il faut dire que, de par mon éducation, je suis arrivé là comme on entre dans une case Kanak c’est-à-dire sur la pointe des pieds, en baissant un peu la tête et avec beaucoup de respect pour les uns et les autres. Loïc Amisse me considérait comme son petit frère. Bruno Baronchelli et Maxime Bossis ont beaucoup compté pour moi. C’est en fait le vestiaire qui m’a adopté et qui m’a en quelque sorte imposé au coach. »

Dans le domaine de l’apprentissage, le plus dur au début a été le travail sur le physique « j’ai beaucoup souffert parce que je n’avais pas les fondamentaux. Je pouvais jouer 10 minutes mais jouer 1h 30 à haute intensité c’était trop dur car moi je n’avais jamais eu d’entraînement spécifique. Ensuite, il a fallu acquérir une grosse culture tactique que je n’avais pas. Et même lorsque j’ai commencé à jouer en pro, j’ai continué à m’entraîner avec les jeunes parce que j’avais trop de lacunes.

L’esprit guerrier, il l’avait en lui depuis l'enfance « dans ma tête, j’étais en mission. Il était impensable de ne pas réussir. Réussir, cela permettrait de sortir ma famille de la situation où l’on se trouvait". Dans la fosse, qui était l'activité ultime dans le domaine de l'engagement Antoine n'avait pas de concurrence.

L’attachement à Nantes

Dans un parcours professionnel qui l’a amené à jouer dans de nombreuses villes, il est toujours resté fidèle à la région nantaise «Nantes a été et restera toujours mon premier port d’attache je suis attaché à cette ville pour toujours. J’y ai construit une maison qui est devenu la maison familiale et le repère de notre famille. Je sais que je ne pourrai pas vivre ailleurs parce que  ce serait en quelque sorte trahir l’amitié de tous ceux qui m’ont ouvert leurs bras. Nous les kanak, nous avons toujours conservé et développé cette notion d’enracinement à la terre. C’est la terre qui garde l’esprit des ancêtres. C’est la terre qui donne la vie et c’est celle-là qui m’a accueilli."

Dans l’ouvrage cité précédemment, Antoine Kombouare retrace les différentes étapes de sa vie professionnelle. Cette personne qui ne livre que très rarement sir ses sentiments personnels, s’exprime dans ce livre avec beaucoup d’authenticité sur l’importance des valeurs et ce qui fait la force d'un groupe. IIl évoque la place de la famille,  le travail et du respect de l’autre. Une contribution qui permet aux supporters nantais de mieux comprendre la personnalité de l’homme et ses méthodes de travail.