Originaire de Ouagadougou, Alban Lafont grandit au Burkina-Faso où il commence à jouer au football dès l’âge de 6 ans. C’est en 2008 qu’il arrive en France, à Lattes, dans la périphérie de Montpellier. A ses débuts, Alban évolue au poste d’attaquant avant de trouver sa vocation en tant que gardien de but. Sélectionné avec l’équipe de France U16, il intègre en 2014 le centre de formation du Toulouse FC. Très vite, le jeune gardien va être lancé dans le grand bain. A peine un an après son arrivée au sein de la ville rose, il effectue le stage de pré saison du groupe professionnel et obtient ses premières minutes avec l’équipe première. Après un début de saison catastrophique où ni Mauro Goicoechea, ni Ali Ahamadha ne parviennent à tenir la cage toulousaine inviolée, Alban Lafont connaît sa première titularisation en Ligue 1, le 28 novembre 2015, contre l’OGC Nice… à seulement 16 ans et 309 jours ! Il devient ainsi le deuxième joueur le plus jeune à évoluer en Ligue 1 après Laurent Paganelli. N’ayant concédé aucun but lors de ses deux premiers matches, Lafont se retrouve propulsé au poste de numéro 1 au sein d’une équipe à la dérive en championnat.
Sous les ordres de Dominique Arribagé puis de Pascal Dupraz, le franco-burkinabé ne quitte plus le costume de titulaire. Il devient l’une des pièces maîtresses d’un maintien inespéré mais pourtant obtenu lors de la dernière journée de championnat sur la pelouse d’Angers. Au terme de sa première saison professionnelle et à seulement 17 ans, le jeune Alban Lafont comptabilise déjà 24 matches de Ligue 1 à son actif. Une expérience extrêmement rare pour un joueur de son âge qui va très vite devenir la tête d’affiche du TFC. Durant les deux années suivantes, il ne rate que 2 matches de championnat sur 76. Après une saison 2017/2018 très délicate sur le plan sportif – Toulouse étant contraint de jouer sa peau lors des barrages contre l’AC Ajaccio – Lafont décide de quitter les Violets… direction la Viola. C’est avec un bagage de 98 matches de première division que le jeune gardien de 19 ans débarque dans la charmante ville de Florence, et accessoirement dans le championnat italien.
Là encore, Alban Lafont ne va pas avoir de mal à s’imposer. La Fiorentina débute sa saison en fanfare avec une victoire 6-1 contre le Chievo. Gêné par une blessure au biceps, l’ex-toulousain ratera les déplacements à San Paolo (Naples) et Luigi-Ferraris (Gênes). Toutefois, il reprendra vite sa place de titulaire et enchainera les matches sans encombre jusqu’en mars. Mais alors que la Viola a plutôt bien démarré son championnat (7eà la 10e journée), une série de mauvais résultats va plonger le club dans le ventre mou de la Série A. Le 17 février 2019, les supporters toscans ne le savent pas encore, mais ils viennent de connaître la dernière victoire de leur équipe. Incapable de s’imposer lors des 14 derniers matches de championnat, la Fiorentina glisse de la 10e à la 16e place et ne doit son salut qu’à 3 petits points. Dans un climat délétère en fin de saison, Alban Lafont a tenu son rang, ne loupant que 2 petites rencontres courant mars. Toutefois, l’atmosphère pesante autour du club toscan lui a vite donné des envies de retour au pays. C’est à ce moment-là que le FC Nantes entre en action. Après quelques jours de négociation, les deux clubs tombent rapidement d’accord sur un prêt d’une durée de 2 ans incluant une option d’achat de 8 M€… le prix payé par la Fiorentina l’été dernier. C’est dans la discrétion la plus totale que le FCN a opéré pour s’offrir les services de l’ex-pépite toulousaine… au nez et à la barbe de certains clubs français cherchant à se renforcer au poste de gardien (Marseille et Rennes notamment).
L’officialisation de la transaction en a étonné plus d’un. Parmis eux, Jean-Baptiste Jammes (@jbfunradio), présentateur radio et fondateur du site « LesViolets.com » (@LesVioletsCom), parle d’une « première réaction qui a évidemment été la surprise ». Il développe en nous donnant son avis sur le transfert : « Alban c’est un jeune gardien qui a fait des belles années à Toulouse avec le contexte que l’on connaît. Il a voulu partir à la Fiorentina qui est un bon club, pas trop haut puisqu’il venait juste d’être majeur, mais au-dessus de Toulouse malgré tout. Là-bas, il s’est très vite imposé, il a enchainé et a fait de plutôt bonnes prestations. Et puis voilà, un peu comme un cheveu sur la soupe on le voit débarquer à Nantes. Alors c’est vrai que sur ces dernières saisons Nantes a été un peu au-dessus de Toulouse… mais est-ce que Nantes a un meilleur projet à venir… ça peut se discuter. Je pense qu’il connaît particulièrement bien la Ligue 1. Il avait certainement besoin de ça pour se rassurer et pour repartir ensuite. A mon sens, il est parti trop tôt de Toulouse, il était à peine majeur. Il aurait pu jouer jusqu’à 20/21 ans au TFC, confirmer, devenir un une valeur sûre de Ligue 1 et partir derrière dans des conditions plus optimales.
Maintenant il ouvre une nouvelle page à Nantes qui reste un très bon club avec de superbes infrastructures, un super public, une équipe qui a l’habitude de la L1 et qui peut très bien terminer dans le Top 10… mais c’est sûr que l’objectif de Lafont et de son entourage sera très vite de rebondir dans un Top Club. S’il est parti de Toulouse, c’est qu’il ambitionne de s’imposer dans un grand club européen et en équipe de France… donc selon moi Nantes ne sera qu’une étape dans sa carrière ».
Avec l’arrivée d’Alban Lafont, le FC Nantes s’attache les services d’un bon gardien de buts pour au moins deux ans. Une opération que Jean-Baptiste considère « quasiment comme un transfert définitif. Même si on a déjà vu beaucoup de choses dans le football, ce sera difficile de revenir à la Fiorentina. Pour Nantes, ça semble plutôt agréable dans le sens où aujourd’hui on ne travaille plus du tout sur du long terme mais sur du moyen terme. C’est gagnant-gagnant, le club s’assure d’avoir un bon gardien pendant 2 ans et ça donne à Alban l’occasion d’accumuler du temps de jeu. Concernant l’option d’achat, 8M me semble être, pour le moment, un bon prix pour les performances d’Alban Lafont ».
Pour le jeune gardien, il ne reste désormais plus qu’à confirmer les attentes placées en lui en ce début de saison. Dans un contexte très tendu avec le départ de Coach Vahid à une semaine de la reprise du championnat, le costume de recrue phare du mercato nantais ne sera-t-il pas trop grand pour un joueur d’à peine 20 ans ? Selon Jean-Baptiste, Alban Lafont possède les ressources mentales pour performer dans cette situation délicate. « Alban est un garçon calme, posé, il est jeune. Il a connu la Fiorentina, c’est quand même de l’expérience. A Toulouse il a vécu des moments très difficiles, des changements d’entraineur, des joies intenses mais aussi des périodes de gros malaise… il faut savoir que quand il est lancé, à 16 ans, on est 19e du championnat. Il connaît le départ d’Arribagé, l’arrivée de Dupraz. Ensuite le départ de Dupraz et l’arrivée de Debève… les changements d’entraineur il a connu à Toulouse. Ça reste un bon gardien, je ne sais pas quel coach prendra la suite de Vahid mais je suis sûr qu’il saura le juger à sa vraie valeur. Je ne me fais pas trop d’inquiétude pour Alban».
Sur le papier, l’arrivée d’Alban Lafont a tout d’un gros coup pour le FC Nantes. Prêté pour les deux prochaines saisons avec une option d’achat abordable que le club pourrait bien lever – rappelons que les droits TV augmentent à partir de l’an prochain – le clan Kita pourrait également réaliser une belle opération financière. Actuellement évalué à 17M€ par Transfermarkt, le jeune gardien pourrait prendre encore plus de valeur s’il réalise de bonnes performances avec les jaunes-et-verts. Alors, l’arrivée Alban Lafont s’avéra-t-elle être le bon prêt pour le FC Nantes ?
Merci à Jean Baptiste Jammes et LesViolets.com pour leur contribution à l'article !
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Photo : Gérald Mounard (@GeraldZeWest)