Images collection PQR Famille Crinquette
En ce 1er avril 1975, cela fait exactement cent jours que Robert Gadocha a décidé de jouer au FC Nantes. C’est en effet le 23 décembre 1974 qu’il a signé, à Varsovie, le contrat le liant au Club pour trois ans et demi...
T'as pas vu Gadocha ?
Que s’est-il passé pendant ces cent jours ? Pourquoi le supporter moqueur demande souvent à Bud, match après match : "T'as pas vu Gadocha ?". Ces cent jours paraissent très longs à tout le monde.
En cette année 1975, tout le monde se souvient des déboulés et dribbles chaloupés du Polonais à moustache, pendant la dernière Coupe du Monde 1974, en Allemagne. Les grands clubs européens le réclament. L’Atlético Madrid, le Real Madrid, le Bayern de Munich se mettent sur les rangs pour l’avoir dans leur effectif. Même l’Australie rentre dans le jeu : un contrat signé avec le Légia Varsovie oblige le club à venir en tournée avec tous ses internationaux.
Si Robert Gadocha décide de venir au Football Club de Nantes, c’est en grande partie grâce à l’amitié qui le lie au directeur sportif des Canaris, Robert Budzynski. Le Club nantais n’a pas les moyens de s’aligner financièrement sur les grands d’Europe. Et puis, en jouant très bien, et en se qualifiant face au Légia Varsovie, en octobre 1974, le Polonais a pu apprécier les qualités de l’équipe de José Arribas...
Malheureusement, entre la signature du joueur et sa qualification pour jouer au 1er avril, ce sont les diverses autorisations permettant sa sortie du pays, avant l’âge de 30 ans, qui ont mis à mal sa venue. En 1975, il faut bien considérer que ces feux verts obtenus sont une insigne faveur des dirigeants polonais, surtout pour un footballeur de la trempe de Gadocha.
La patience a ses vertus
Cette attente est d’autant plus longue que le FC Nantes glisse, dans le même temps, vers les marécages du milieu de tableau. Les supporters des Jaune et Vert espèrent au fond de leur cœur que leur Club décrochera une place européenne, en fin de saison. En ce 1er avril, ils n’ont d’yeux que pour Gadocha.
La classe mondiale du Polonais, sa merveilleuse faculté d’adaptation et sa bonne humeur sont des gages de débuts fracassants dans le championnat français.
Un signe ne trompe pas : la délirante réception du joueur, le 22 mars, lors de son arrivée sur le sol nantais. A 22h10 exactement, des milliers de supporters sont venus l’accueillir. Robert Gadocha est alors apparu jovial, ému, animé d’une force tranquille et plein d’humour.
Ce 1er avril 1975, l’assistance du stade Marcel Saupin, venue voir jouer ses Canaris contre Lyon, se déplace en grande partie pour lui. Les supporters présents n’ont pas eu tort : les Jaune et Vert l’emportent 3 buts à 1, dont un doublé de Robert Gadocha.
Aujourd’hui, ce n’est pas ce qu’on observe, et pourtant, la patience a ses vertus…