Le pire semblait avoir été évité. Touché et sorti en fin de match à Toulouse (2-2) à la suite d’un coup reçu au tibia, une grave blessure était à craindre pour Johann Lepenant. Les examens passés moins de 48h plus tard se voulaient néanmoins rassurants, écartant une possible fracture. Le garçon de 22 ans ne devait alors manquer que quelques matchs, la trêve aidant, avant que de nouveaux tests effectués viennent indiquer un diagnostic différent.
Leader technique, joueur de caractère
Il s’agirait selon la presse, non pas d’une fracture, mais d’une fissure qui tiendrait toutefois l’international espoirs éloigné des terrains plus longtemps que prévu. Un coup dur pour le joueur, auteur d’une très bonne entame de saison. Et pour son club qui va devoir trouver son suppléant, avec des joueurs face à l’obligation d’élever leur niveau.
Une statistique illustre l’importance de Johann Lepenant au sein de l’effectif nantais. Jusqu’à la 7e journée à Brest, il a été le seul milieu de terrain à avoir été aligné d’entrée lors de chaque match. Tous joueurs confondus, seuls Anthony Lopes ainsi que Chidozie Awaziem, Tylel Tati (aussi blessé depuis la J7) et Kelvin Amian ont fait de même. Ce qui illustre le déficit de certitudes de la ligne d’attaque et de l’entrejeu, où Lepenant est apparu comme l’exception.
Humble et travailleur
Celle qui, même sans de remarquables chiffres (une passe décisive contre Toulouse), empile les performances dignes d’un joueur pouvant tout faire. Ou sachant tout bien faire. Au-delà de qualités techniques visibles dès son arrivée en 2024-2025, étaient ces dernières semaines mis en avant son volume de courses à haute intensité, son sens du duel, son orientation du jeu ou encore sa façon de porter le ballon jusqu’aux zones dangereuses.
Des atouts appartenant au Normand depuis tout jeune selon Sébastien Perrier, éducateur ayant croisé son chemin à l’US Granville : « On sentait qu’il avait des qualités au-dessus de la moyenne, mais c’est surtout son état d’esprit, humble et travailleur, qui lui a permis d’atteindre le haut niveau, racontait-il pour Ouest France en juin dernier. Johann n’était pas impressionnant physiquement, mais il avait une abnégation dans les duels, un gros volume de course et une qualité technique qui lui permettait d’éliminer, de fixer et de passer« , ajoutait ensuite Perrier. Une description toujours proche de l’homme qu’est devenu une pièce maîtresse des Jaune et Vert. Avec un mental qui le porte dans le combat et garnit le portrait d’un footballeur brillant dans l’adversité. Une caractéristique loin d’être propre pas à tous les joueurs amis avec la balle.
Seul dans son monde
Une chose est donc sûre, Johann Lepenant va terriblement manquer au collectif, qui n’a jamais gagné sans lui (3 nuls, 3 défaites). Parce qu’il portait en partie l’animation offensive et en plus grande mesure celle de sa partie de terrain. D’autant plus qu’aucun autre milieu n’a jusqu’ici tiré son épingle du jeu. Louis Leroux, que l’on espérait s’installer au poste, n’a pas convaincu et semble enfiler le costume de latéral gauche sur du long terme. Hong Hyun-seok n’a de son côté pas fait mieux.
Reste alors celui qui a pris part à toutes les rencontres et connu ses premières titularisations en professionnel à Toulouse puis Brest (0-0), Dehmaine Tabibou. Un diamant brut bien décidé à briller, par l’initiation d’un mouvement ou à la création d’une occasion. Sans se demander s’il sera le suppléant de Lepenant, tant leurs profils diffèrent, on souhaite en revanche que le jeune de 20 ans s’affirme en l’absence de son partenaire, avant de l’imaginer évoluer à ses côtés. Tabibou a l’occasion de montrer qu’il n’a pas refusé de représenter la France au Mondial U20 pour rien. Et d’aider le FCN à, lui aussi, éviter le pire.
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