Le Racing Club de Strasbourg a longtemps été une bête noire du FC Nantes. Si l’on en croit l’excellent site histoiredufcn.fr, le FC Nantes a dû attendre sa neuvième confrontation avec le club alsacien pour enfin obtenir la victoire.
Quelques déroutes en Alsace
La première opposition, le dimanche 28 septembre 1952, en deuxième division, s’était soldée par un lourd 7-1 administré par les Alsaciens à des Canaris en déroute, avec notamment trois buts de Edmond Haan, un joueur d’origine allemande qu’on s’empressera de naturaliser pour l’aligner en équipe de France (4 sélections).
Nantes a également encaissé un 4-0 en avril 1958 (doublé d’Antoine Grochulski) puis un 6-3 en juin 1961 (triplé de Gérard Coinçon), des défaites d’autant plus humiliantes que les Canaris ne comptaient alors toujours aucune victoire contre Strasbourg. Le bilan établissait six défaites et deux matchs nuls.
C’est donc lors de leur première saison en Première division que Nantes s’impose enfin face au club alsacien. Ce dimanche 5 janvier 1964, à l’occasion de la première journée des matchs retour, Nantes, seulement quinzième au classement, reçoit Strasbourg, alors cinquième à cinq points du leader stéphanois. 7.840 spectateurs occupent les tribunes du stade Malakoff, redoutant inévitablement un nouveau camouflet pour leurs protégés.
Mais les hommes de José Arribas prennent le match à bras le corps. L’attaque nantaise submerge une équipe strasbourgeoise réduite à défendre la cage du gardien international François Remetter. Rafael Santos ouvre le score à la 25’ minute, imité par le jeune Philippe Gondet à la 38’. Les deux attaquants donnent un avantage conséquent à la mi-temps (2-0), mais le public estime que ce n’est pas cher payé tant la domination nantaise a été forte. Trois tirs nantais (Gondet, Simon et Santos) ont notamment été repoussés par les montants.
Les Nantais en résistance
En seconde période, le scénario n’est plus le même. Ce sont les Strasbourgeois qui prennent le dessus, profitant de la fatigue des hommes de José Arribas. L’Argentin José Farias réduit l’écart dès la 49’ minute et pousse son équipe a tenter l’égalisation. Les Nantais feront preuve d’une vaillante résistance et conserveront le bénéfice de la victoire (2-1).
A l’issue de la rencontre, Robert Jonquet, l'entraîneur de l’équipe alsacienne, reconnaît que son équipe a été battue par une brillante équipe nantaise. Toutefois, il s’en prend à l’arbitre Jacques Lamour, lui reprochant d’avoir favorisé l’équipe recevante. Une attitude qui surprend les journalistes qui se souviennent que l’homme en noir aurait pu accorder deux penalties aux Nantais, l’un dès la première minute quand Gondet était retenu par Denis Devaux, puis en seconde épriode quand le même Gondet était fauché par Jean Davanne.
Cette première victoire nantaise contre Strasbourg en appellera d’autres. Le club alsacien s’ingéniera toutefois souvent à contrarier les Nantais. En 1966, ils remportent une finale de Coupe de France qui semblait promise aux Nantais et qui les prive de leur premier doublé. En 1979, ils devancent les hommes de Jean Vincent de deux points et les privent cette fois d’un titre de champion de France dont ils étaient favoris. En 1995, ils infligent à la belle équipe de Jean-Claude Suaudeau leur seule défaite de la saison, après 32 rencontres d’invincibilité. En 2001, ils infligent un humiliant 4-1 en demi-finale de Coupe de France aux hommes de Raynald Denoueix, également en course pour un premier doublé.
Le bilan complet des Nantes-Strasbourg, avec 48 victoires contre 35 défaites, reste toutefois en faveur des Canaris.
Stade Malakoff de Nantes, le dimanche 5 janvier 1964 à 15 heures
18e journée du championnat de première division
FC NANTES bat RC STRASBOURG 2-1
7.840 spectateurs. Recette de 36.243,40 francs.
Buts : Santos (25’) et Gondet (38') pour Nantes, Farias (49’) pour Strasbourg.
NANTES : Moins - Bout, Budzynski, De Michèle - Le Chenadec, Siatka - Blanchet, Simon, Santos, Boukhalfa, Gondet. Entraîneur : José Arribas.
STRASBOURG : Remetter - Hauss, Devaux, Sbaiz - Stieber, Davanne - Gress, Farias, Koza, Leblond, Szepaniak. Entraîneur : Robert Jonquet.
Arbitre : Jacques Lamour.
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