En ce 1er décembre 1963, le Football Club de Nantes n’est pas très bien classé dans le championnat de 1ère division : 15ème sur 18 équipes qui entament le championnat d’hiver.
Un peu énervé par le nombre de buts concédés, depuis plusieurs semaines, le Président Jean Clerfeuille et son comité de Direction décident de renforcer d’urgence le secteur défensif. L’absence prolongée de Gilbert Le Chenadec, affaibli par une angine, handicape sérieusement la défense des Canaris.
Le Lensois Robert Budzynski est donc recruté par les caciques nantais, avec l’accord de l’entraîneur José Arribas. En ce tout début du mois de décembre, "Bud" fait donc ses débuts rapidement, lors de la réception de Nice au stade Malakoff.
Les Canaris sont conscients de l’importance de ce match contre les Azuréens ; une défaite à domicile serait très grave car les conséquences au classement seraient catastrophiques, malgré un calendrier théoriquement favorable.
Devant un public venu nombreux, en ce dimanche froid, et sur un terrain lourd et glissant, les Canaris abordent le match avec le désir fort de se racheter de leurs échecs d’avant. Rythme soutenu, domination forte, "les artistes de José" mettent trois buts aux Niçois, par l’intermédiaire de Jacky Simon, Jean-Marie Couronne et Philippe Gondet.
Sans trop de surprise, car défenseur déjà réputé, Robert Budzynski "tient la baraque" en défense centrale.
Le faux-jumeau de Bud
Quelques années auparavant, son "compatriote sans ski", Stanislas Budzyn a fait les beaux jours du FCN, en arrivant lors de la saison 1947-1948. Durant neuf saisons, Budzyn "Staho" est un titulaire indiscutable de la défense des Canaris. Il en devient même le capitaine valeureux, lors d’une période difficile pour le Club, y compris en acceptant un intérim au poste d’entraîneur, en 1956, après la démission d’Anton Raab. Comme notre Bud préféré, fils de Polonais, Budzyn est d’origine polonaise. Ce petit parallèle est étonnant, mais anecdotique.
Là s’arrête la comparaison. Bud est effectivement défenseur central, et a été capitaine de l’équipe des Jaune et Vert, mais il a obtenu les deux premiers titres de Champion de France en 1965 et 1966, et il a accroché des sélections nationales en équipe de France, avec une participation au mondial de 1966 en Angleterre. S’il n’a pas pris le poste d’entraîneur de l’équipe première (à cette époque, dans les 60’s et 70’s à Nantes, la méchante valse des coaches n’existaient pas…), il a défriché un nouveau poste au sein du Club, sous la houlette du Président Louis Fonteneau : Directeur sportif.
Cadre sportif et administratif
Sa carrière brutalement interrompue à cause de deux fractures tibia-péroné, en 1969, à 29 ans, il se met à travailler sur le recrutement des joueurs pros, en accord préalable et parfait avec l’entraîneur José Arribas. Il en sera de même avec Jean-Claude Suaudeau, Jean Vincent ou Raynald Denoueix. Ces associations, entièrement décisionnaires sur le plan sportif, vont accoucher de tous* les titres du FC Nantes et autres records nationaux qui tiennent encore, pour certains (*…à part la Coupe de 2022, après 21 ans de disette !).
Il est également à l’origine de ce que deviendra plus tard, le "Business Club", service commercial du FCN. Sa rencontre avec Jean-Claude Darmon est essentielle dans le virage pris par le Club pour la recherche de ressources financières, auprès des sponsors et autres annonceurs, utilisant le FC Nantes comme vecteur de communication et de relations publiques (les hospitalités d’aujourd’hui).
Finalement, depuis son départ à la retraite en 2005, le Football Club de Nantes a commencé sa descente vers "l’anonymat" ; ce FC Nantes qui fut le phare lumineux de la ville de Nantes, visible de toute la planète-football.
La disparition de Robert Budzynski, au mois de juillet dernier, nous laisse encore plus de vide, et plein de nostalgie, au "chœur de la famille des Canaris", surtout par les temps qui courent…