Le mercato d’été est fini. Le FC Nantes conserve Ludovic Blas et fait signer Ignatius Ganago alors qu’il était souhaité pas moins de 5 recrues. Pour faire face à la multiplicité des rencontres, il va falloir s’appuyer sur la jeunesse nantaise et sur le Centre de Formation. Est-ce que l’ADN de notre coach est compatible avec cette manière de procéder. Nous vous proposons de répondre à cette question en scrutant son parcours. Là encore, nous puisons certaines de nos informations dans l’excellent livre qui lui est consacré à savoir « Antoine Kombouare, paroles d’un footballeur kanak » de Walles Kotra, publié en 2014 aux éditions « Au vent des Iles ».

Ses débuts au Paris Saint Germain

La carrière d’entraîneur de Antoine commence au Paris-Saint-Germain en 2000 où il est recruté pour prendre la direction du Centre de Formation. Ce métier d’éducateur va être déterminant dans l’apprentissage de son nouveau métier. Il nous exprime son point de vue : « la formation technique est très importante mais il est essentiel d’aider les jeunes à se construire et conforter leur personnalité en leur transmettant quelques valeurs telles que le respect de l’autre, la discipline du groupe et le respect du jeu. Ils ne sont pas des machines. Nous essayons donc de construire d’abord des hommes. Et ensuite, de faire d’eux des professionnels de haut niveau ».

Son formateur dans le métier s’appelle Bernard Guignedoux : « il avait l’expérience et c’est à son contact que j’ai appris mon métier. Lorsque plus tard on me proposera d’entraîner Strasbourg puis Valenciennes il sera mon adjoint. Tous les deux, nous avons travaillé en équipe. Nous avons élaboré un projet sportif avec des lignes directrices fortes et un programme technique précis. Bernard Guignedoux a été pour la petite histoire le premier buteur du Paris SG. Il a fait une carrière plus qu'honorable en tant que joueur professionnel en jouant notamment pour le Paris Saint Germain, Paris FC et l’AS Monaco. Ne voulant pas tout sacrifier au football, il a obtenu les diplômes pour devenir professeur d’éducation physique et Kinésithérapeute. Un coach apprécié pour ses qualités humaines, ses compétences techniques et sa grande modestie.

Son parcours dans la formation

Antoine Kombouare passe 4 ans au Centre de Formation dans lequel il va faire avec son complice un excellent travail qui ne passe pas inaperçu. Dès la seconde année, Luis Fernandez, l’entraîneur de l’équipe professionnelle, lui demande de devenir son adjoint. Il refuse estimant qu’il doit poursuivre son travail de formateur. Ensuite, quand Vahid Halilhodjic est arrivé en 2003, les dirigeants vont lui faire cette même proposition. Ils obtiendront la même réponse. Antoine explique ses choix « durant cette période, les dirigeants ont pensé à moi comme entraîneur du Paris Saint-Germain. À chaque fois, j’ai dit non. Ce n’était pas le moment et je n’aime pas arriver comme cela, dans des conditions de crise. J’avais le sentiment qu’accepter n’était pas très correct. C’est un peu comme si je piquais la place de quelqu’un. »

Le départ pour Strasbourg

En 2003, le RC de Strasbourg lui propose de faire une audition pour devenir entraîneur de l’équipe première. Il va être choisi alors qu’une quinzaine d’entraîneurs sont impliqués dans cette procédure. Il est retenu comme entraîneur de l’équipe professionnelle alors qu’il n’a aucune expérience du haut niveau. C’est une grande fierté pour lui car à l’époque passer de responsable de Centre de Formation à coach de première division est un cas de figure unique. Les critères qui jouent favorablement pour sa nomination sont liés à son expérience des jeunes joueurs. Le club alsacien vivait une situation économique compliquée et le coach devait faire confiance aux pépites du club. Il va le faire avec un certain succès.

20 ans après : la carte de la jeunesse

Antoine se retrouve vingt ans plus tard à vive une situation comparable. Il va devoir s’appuyer une nouvelle fois sur les jeunes du club. A l’époque Marc Keller et le staff du club alsacien lui faisait pleinement confiance. Va-t-il être cette année dans un environnement aussi favorable ?… Waldemar Kita sera-t-il faire confiance ?… C'est l'enjeu de cette saison où la solidité de la chaîne va s'apprécier à travers le maillon le plus fragile. Face à la pression, le président et le coach seront-ils capables de composer dans la durée.

En terme de compétences, le passé du coach plaide à sa faveur dans sa capacité à élargir le groupe. Mais la relation au temps n’est plus la même. Il y a face à nous l’épée de Damoclès des 4 descentes. Nous savons que 3 mauvais résultats peuvent entraîner une décision radicale du président Kita. C’est la loi du milieu et Antoine sait mieux que quiconque à quoi s’en tenir.

Face à la faiblesse du recrutement, le coach se retrouve en première ligne dans cette saison de tous les dangers. Le calendrier ne lui laisse aucun répit. Il sait faire confiance aux jeunes joueurs et créer l’osmose collective qui va bien. La sérénité est à ce prix. Espérons que les prochains résultats ne viendront pas ternir ce bel optimisme.