Un peu plus de seize mille spectateurs se sont rendus à Marcel-Saupin ce mercredi 1er septembre 1971, une belle affluence pour un match fixé en plein cœur de la semaine. Pour la cinquième journée du championnat, Nantes reçoit un promu aux dents longues, le Paris Saint-Germain. Les deux équipes, qui se rencontrent pour la première fois, sont à égalité à la cinquième place du classement et ce duel inédit suscite une certaine curiosité.

Un débutant nommé Rampillon

Le jeune club parisien compte déjà quelques vedettes au sein de son effectif, notamment Jean Djorkaeff, le capitaine de l’équipe de France, mais aussi Mitoraj, Rostagni, Bras, Guignedoux, Horlaville, sans oublier Claude Arribas prêté par le FCN et qui, c’est une première également, joue contre l’équipe dirigée par son père.

La soirée commence bien. En lever de rideau, l’équipe de division d’honneur colle sept buts (à zéro) à son malheureux adversaire du soir. Mis en confiance par la récente victoire (2-0) de ses hommes face au leader nîmois le samedi précédent, José Arribas reconduit pratiquement la même équipe face au Parisiens, avec notamment sa recrue venue d’Argentine, Angel Marcos, déjà auteur de trois buts, et un jeune milieu de terrain de dix-huit ans dont ce sont les grands débuts en pro, Gilles Rampillon.

Celui-ci ne manque pas ses débuts. A l’issue du premier quart d’heure, c’est lui qui ouvre le score en reprenant un centre tendu de Henri Michel. Ce but concrétise une domination nantaise assez forte, où Maas et Marcos, bien lancé par Gardon, auraient déjà pu ouvrir la marque. Dès lors, la différence de niveau entre les deux équipes se fait sentir. Le promu parisien s’applique à faire circuler le ballon, mais il manque de puissance face à des Nantais plus déterminés.

1er septembre 1971 : le FC Nantes écrase le Paris Saint-Germain 6-0.
Illustration : collection Philippe Laurent

Les Parisiens se créent leur première occasion à la demi-heure de jeu lorsque l’avant-centre Michel Prost reprend de la tête un ballon sur corner, mais sa reprise manque de puissance pour tromper Jean-Michel Fouché. Très vite, Nantes allait doucher les espoirs du promu grâce à un deuxième but signé Michel Pech, bien servi par Bernard Blanchet. Nantes se procure de nouvelles occasions avant la mi-temps, mais le gardien parisien Guy Delhumeau multiplie les arrêts de qualité, notamment devant le menaçant Marcos.

Tout semble sourire à l’équipe nantaise qui mène 2-0 à la pause après avoir largement dominé son adversaire. Au retour des vingt-deux joueurs sur la pelouse, la physionomie de la rencontre reste la même. La défense parisienne a un mal fou à contrôler Erich Maas dont le tir est repoussé de la jambe par le gardien parisien. Ensuite, l’Allemand inscrit un but que l’arbitre Robert Héliès refuse justement pour un hors-jeu.

Mais à l’heure de jeu enfin, le persévérant Maas allait parvenir à ses fins en s’enfonçant dans la défense parisienne et en ponctuant sa course d’une frappe tellement pure que le gardien parisien ne peut que dévier la trajectoire dans ses filets.

Le promu parisien en déroute

Sept minutes plus tard, le score commence à prendre une proportion considérable avec Angel Marcos qui conclut dans les filets un une-deux avec Blanchet. A 4-0, les hommes d’Arribas relâchent quelque peu la pression, tandis que les Parisiens se contentent de gérer les affaires courantes.

Mais les cinq dernières minutes allaient s’avérer fatales. A la 85e minute, Erich Maas, encore lui, reçoit un ballon de Blanchet à la limite du hors-jeu. Il se retrouve devant Delhumeau qu’il dribble avec sang-froid pour inscrire le cinquième but. Le gardien parisien a à peine le temps de digérer sa déception qu’il voit surgir une frappe lointaine du capitaine Henri Michel qui envoie le ballon dans la lucarne.

6-0 pour Nantes, le moins que l’on puisse dire est que la fête fut belle. Du moins pour les Nantais et leur public. Les gazettes louent l’efficacité retrouvée des hommes de José Arribas et soulignent la performance d’Erich Maas, auteur de deux buts et élu meilleur homme du match. Michel, Blanchet, Pech, Gardon et le jeune Rampillon sont également crédités d’une excellente prestation. La presse n’accable pas l’équipe parisienne, qui a eu le mérite d’ouvrir le jeu et de se procurer quelques occasions. Mais son meilleur homme reste le gardien Guy Delhumeau, qui par ses nombreux arrêts a évité une défaite de plus grande ampleur à son équipe.


Nantes, stade Marcel-Saupin, mercredi 1er septembre 1971
Cinquième journée du championnat de France de première division
FC NANTES bat PARIS ST-GERMAIN 6-0 (2-0)
16 254 spectateurs. Arbitre M. Robert Héliès.
Buts : Rampillon (14′), Pech (33′), Maas (60′), Marcos (67′), Maas (85′), Michel (86′).
NANTES : Fouché – De Michèle, Gardon, Rio, Le Bourgocq – Michel, Pech – Blanchet, Marcos, Rampillon, Maas. Entraîneur : José Arribas.
PSG : Delhumeau – Djorkaeff, Solas, Mitoraj, Rostagni – Leonetti, Arribas – Brost, Prost, Guignedoux, Hallet. Entraîneur : Pierre Phélipon.